Une pause avant de se remettre à la tâche. Le conseil d’administration du Dialogue national a décidé de suspendre momentanément cette semaine les sessions du Dialogue national, jusqu’à l’achèvement de l’élection présidentielle prévue à la fin de cette année. Cette démarche est d’une grande importance, puisqu’elle vise à créer un climat positif et approprié pour que tous les segments de la société participant au Dialogue national puissent prendre part pleinement à ce droit constitutionnel suprême, à savoir les élections. Et ce, sans être ni affectés, ni influencés par le déroulement du Dialogue national. Cette décision reflète au même titre l’intégrité des élections et affirme que le dialogue se trouve à une même distance pour tous les candidats. Alors qu’on attend le début d’une nouvelle phase, la question qui se pose est de savoir quels sont les indicateurs et les résultats les plus importants obtenus au cours de la première phase. Le lancement du Dialogue national est intervenu 10 ans après le lancement d’une phase de développement et à la suite de crises mondiales successives et accumulées qui ont imposé de nouveaux défis à l’Egypte et au monde entier à tous les niveaux. Ces défis ont également incité les pays du monde à réviser leurs priorités pour accomplir les plans de développement. D’où l’idée d’appeler à un dialogue national, initié par le président pour la première fois, visant à créer un partenariat national pour faire face aux défis de l’avenir. « Les divergences d’opinion ne compromettent pas la cause de la Nation ». Tels sont les mots prononcés par le président Abdel-Fattah Al-Sissi lors de l’iftar de la famille égyptienne l’année dernière, avant d’inviter toutes les composantes de la société au Dialogue national. L’objectif derrière cet appel était d’établir un dialogue national global et non pas un dialogue politique, formuler un nouveau contrat social, réorganiser les priorités de l’avenir et réactiver la vie politique en Egypte. L’essence du dialogue est alors devenue claire et précise : « On diverge, on s’accorde, puis on travaille ensemble ».
Une large participation
Avec le lancement des sessions du Dialogue national, on s’est rendu compte que ces mots n’étaient pas de simples slogans, mais qu’ils se sont traduits par des mesures concrètes sur le terrain. En examinant les composantes du Dialogue national, on constate qu’ils réunissaient tous les segments de la société : les partis et les syndicats, en passant par la société civile, pour finir avec des segments d’âges différents. Le tout se regroupe autour d’une même table politique.
Le Dialogue national représente un cas d’équilibre et de diversité sans précédent, dont le but ultime est de diverger pour le bien-être de la patrie. Et ce, afin de créer une vie politique plus diversifiée et une démocratie active au sein de la société égyptienne.
La diversité qui marque le Dialogue national ne s’est pas limitée aux forces et aux courants qui en font partie, mais s’est également reflétée dans le choix des dossiers débattus, qui ont inclus toutes les questions d’ordre politiques, sociales ou économiques.
Le dialogue comprend 3 axes principaux sous lesquels étaient formés 19 sous-comités traitant d’environ 123 questions différentes. Cette structure est derrière le caractère exceptionnel qui ne s’est pas produit au fil de l’histoire de l’Egypte. Auparavant, toutes les tentatives de dialogue national s’étaient concentrées sur une question spécifique et un point particulier les dominait. Raison pour laquelle la diversité des parties et les questions débattues sont certainement considérées les caractéristiques les plus importantes qui distinguent le dialogue. La première phase du dialogue étendue sur une période de 6 semaines a été témoin d’une large participation communautaire. Le nombre des participants a atteint 7 200 personnes, dont 2 000 ont participé à l’axe politique et 2 700 à l’axe sociétal. Les principales questions soulevées variaient entre les questions d’intérêt pour le citoyen ordinaire et d’autres d’intérêt pour l’élite égyptienne.
Le nombre de recommandations de la première phase a atteint 129, 30 dans le domaine politique, 38 dans le domaine économique et 61 dans le domaine social. Le dialogue a mis en avant des propositions importantes pour les différents thèmes discutés sur la table. Elles consistent à revoir de nombreuses politiques et législations. Sur le plan politique, les recommandations focalisaient sur l’évolution de la vie partisane et celle des municipalités, ainsi que la révision des lois sur l’exercice des droits politiques. Alors que l’axe social s’est concentré sur 5 causes fondamentales, qui sont l’enseignement, la santé, la question démographique, les causes relatives à la famille, la cohésion sociétale et la question de l’identité nationale.
Quant à l’axe économique, ont été discutées les questions de l’amélioration des taux de croissance, les exportations égyptiennes, la primauté de la justice sociale, l’évolution de l’industrie, de l’agriculture ou du commerce interne. Quel est donc le sort des recommandations ? Lors de sa dernière visite à Béni-Soueif, le président Sissi a qualifié les premiers résultats du Dialogue national d’« encourageants » et a promis de « répondre immédiatement » aux recommandations émises. Ce qui reflète un message important sur la volonté sérieuse de l’Etat d’achever le processus de réforme et de reconstruction à tous les niveaux. En attendant la reprise des sessions du Dialogue national, et après avoir soumis les résultats de la première phase aux autorités compétentes pour les étudier, nous devons mettre en avant un défi important et un besoin urgent : la nécessité de souligner que la pérennité du Dialogue national doit être assurée.
Le Dialogue national est l’expression du développement politique en Egypte. Et un véritable développement économique ne peut voir le jour sans être accompagné d’un développement politique.
Lien court: