« Dans le domaine de la cybersécurité, l’élément humain est l’anneau le plus faible. Raison pour laquelle la sensibilisation est un facteur important de protection. L’exposition présente donc les technologies de pointe de la cybersécurité, mais explique aussi les erreurs communes que tout le monde peut faire. Par exemple, 80 % des gens utilisent leurs dates de naissance comme mot de passe de leurs téléphones, de leurs ordinateurs et de leurs cartes bancaires. Une erreur fatale », explique Khaled El-Prince, expert de la cybersécurité dans une compagnie égyptienne. Dans l’une des salles de l’expo, un spécialiste explique dans un langage facile et compréhensible les notions les plus simples de la cybersécurité. Comme la conférence est ouverte gratuitement, elle a accueilli des étudiants et un public varié. « J’ai reçu une invitation du ministère de l’Electricité pour venir découvrir tout ce qui est nouveau dans le domaine de la cybersécurité, devenue impérative, surtout pour un service critique comme celui de l’électricité », explique l’ingénieure Mona Abdine, directrice générale des systèmes d’informations à la Compagnie de la Haute-Egypte pour la distribution de l’électricité, qui passe d’un pavillon à un autre pour discuter des dernières technologies pour la protection des systèmes d’informations.
La CDIS Egypt est organisée dans une grande salle divisée en plusieurs parties. A l’entrée sont répartis les pavillons des 24 exposants qui regroupent des compagnies égyptiennes et internationales, des universités publiques et privées, des institutions gouvernementales et internationales comme le Conseil national de la maternité et de l’enfance, ainsi que l’Unicef. Puis à l’arrière sont installées 3 salles dont deux accueillent les différentes sessions de la conférence (tenue en même temps que l’exposition) où se trouvent des intervenants de différentes nationalités, alors que la dernière accueille le hackathon « We innovate ». Tandis que des compagnies présentent leurs programmes sur de grands écrans, d’autres exposent leurs produits comme les caméras de réalité virtuelle ou présentent une description de leurs services dans des brochures qu’ils distribuent aux visiteurs.
Un concours pour les étudiants
Dans la salle du hackathon, les étudiants sont confortablement assis sur des fauteuils poire de toutes les couleurs qui occupent une partie de la salle. Ils écoutent attentivement les explications d’un intervenant qui se lance avec dévotion dans des explications de schémas, de graphes et de tableaux. « Ce concours a commencé 3 semaines avant la conférence. Des groupes d’étudiants de toutes les universités d’Egypte présentent des idées de projets de cybersécurité. Les meilleurs projets sont sélectionnés pour être discutés pendant les trois jours de la conférence par des spécialistes lors d’ateliers de travail. Le dernier jour de la conférence, des prix sont décernés aux meilleurs projets », explique Dr Soha Safwat, professeure de génie logiciel à l’Université égypto-chinoise. Elle ajoute avec fierté que l’université est l’un des sponsors académiques de la conférence et que ce sont ses étudiants qui ont fait l’hologramme de l’inauguration de la conférence. « Nous avons eu l’occasion de présenter nos projets à des entrepreneurs qui nous ont donné leurs idées pour développer nos compétences. Certains ont aussi exprimé leur volonté de collaborer avec nous à l’avenir. Les grandes compagnies nationales et internationales ont découvert les capacités des étudiants de l’université. Ceci nous donnera des opportunités de travail à l’avenir », parle avec fierté Mamdouh Eid, étudiant en dernière année à la faculté d’ingénierie à l’Université égypto-chinoise. « Le principal objectif de notre participation est que les étudiants soient intégrés dans un environnement nouveau, celui de l’industrie, qu’ils réussissent à obtenir des stages ou décrocher des offres d’emploi », ajoute Dr Soha Safwat.
Les hommes d’affaires aussi
Mais la CDIS Egypt a aussi été l’occasion pour les hommes d’affaires. « Je suis venu exprès du Canada pour assister à la conférence. Il s’agit d’une visite de travail pour prendre connaissance de tout ce qui est nouveau dans le domaine de la cybersécurité et pour choisir des compagnies spécialisées dans ce domaine. J’ai eu l’occasion de tenir des réunions importantes avec les principaux participants à la conférence pour profiter de leur expertise et convenir d’un mécanisme de coopération, afin de lancer un travail important qui sera exécuté par notre compagnie dans un pays arabe voisin dans le domaine de la cybersécurité. Nous avons aussi prévu des programmes avec des compagnies égyptiennes qui seront d’un grand appui pour nous », explique Mohamed Al-Sadek, Canadien d’origine libyenne, qui est directeur et propriétaire d’une compagnie qui siège au Canada, qui présente des consultations diverses, notamment dans le domaine de la formation et du soutien aux institutions gouvernementales et privées et qui travaille aussi dans les pays du Golfe et en Libye. « Dans ce domaine, nous préférons travailler avec les compagnies arabes. On ne peut pas confier nos données et nos secrets à des pays étrangers qui peuvent les exploiter », conclut Mohamed Al-Sadek.
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