La présence des jeunes et des enfants était remarquable à la COP27. Pour la première fois, un pavillon leur a été consacré dans la zone bleue. De nombreuses sessions y ont été organisées autour des changements climatiques. Objectif : écouter et intégrer les enfants dans l’action climatique. L’intérêt accordé par l’Onu aux jeunes et aux enfants est apparu à travers le lancement d’une « camaraderie pour les jeunes », afin d’accorder une assistance aux champions de haut niveau du climat des COP26 et COP27. Effectivement, une équipe de 8 jeunes professionnels a été formée. Ils ont été sélectionnés parmi 1 000 jeunes de plus de 80 pays. A Charm Al-Cheikh, nous avons rencontré un certain nombre de ces jeunes, dont Shravani Sharma, la jeune Indienne qui a obtenu la camaraderie des champions du climat dans le domaine des transports et qui est spécialisée dans l’urbanisme et les politiques publiques. Elle a commencé à s’intéresser au domaine des transports en commun depuis son enfance, lorsqu’elle a vu la taille de sa ville, Guwahati, augmenter et se transformer d’une ville tranquille en une ville en pleine activité. Ce qui a engendré des problèmes croissants de surpeuplement et de pollution et a causé des problèmes de santé aux citoyens les plus vulnérables.
Shravani décrit le rôle des jeunes dans l’action climatique de très important, assurant que leurs voix contribuent à reformuler l’ambition climatique. « Il est malheureux de constater que les jeunes sont nés dans un monde qui souffre d’une crise dont ils ne sont pas responsables », dit-elle. Et d’ajouter: « Si nous réussissons à encourager les gens à adopter des moyens de transport plus durables comme les bus, les vélos ou la marche, ce sera utile à tout le monde. On dit qu’un Etat développé n’est pas un lieu où les pauvres possèdent des voitures, mais c’est celui où les riches emploient des moyens de transport en commun ».
Quant à Lamia Mohsen du Bangladesh, spécialisée dans les études sur le développement, elle a rejoint l’équipe des camarades des champions du climat en tant que spécialiste en « résilience et adaptation ». Elle a commencé à s’intéresser aux questions du climat quand elle a travaillé dans un projet en coopération avec le Programme de développement de l’Onu au Bangladesh. A travers ses visites sur le terrain, elle a vu ce qu’elle a décrit de dure réalité du changement climatique. Elle raconte: « Au cours de mon travail, j’ai eu l’occasion de rencontrer Malouti, une femme au foyer qui vit dans une zone reculée située dans la zone côtière, ceinture du Bangladesh, une région sujette aux catastrophes naturelles. Malouti tentait de reconstruire sa maison détruite par un ouragan. Quand je l’ai interrogée sur ce qu’elle pensait du concept du développement, elle a répondu: Pour moi, le développement consiste à assurer la nourriture et tous les besoins fondamentaux. Là, j’ai compris que les définitions compliquées du développement ne sont pas nécessairement ce qui importe tout le monde ».
Piliers du changement
A l’intérieur de l’aile consacrée aux jeunes et aux enfants, nous avons rencontré Mohab Cherif, un élève de secondaire et qui s’est décrit d’« activiste climatique ». Il raconte qu’il a commencé à s’intéresser aux questions climatiques depuis 2019, quand il a visité la ville d’Alexandrie et qu’il a vu la construction de ce qu’on appelle « le mur hydraulique », construit pour faire face à l’élévation du niveau de la mer. Il a alors commencé à chercher les raisons de ce phénomène, ainsi que des organisations qui collaborent à diffuser la conscience climatique, et il a participé à la COY17 tenue à Charm Al-Cheikh il y a quelques semaines. Pour Mohab, « les enfants et les jeunes sont les plus influencés par les changements climatiques, il était donc impératif de les écouter. Le pavillon consacré aux jeunes et aux enfants constitue un indice positif, des responsables et des financiers nous ont rendu visite et ont écouté nos idées et propositions ».
Francisco Pera, un Colombien de 13 ans, est l’un des plus jeunes participants à la COP27. C’est un militant écologiste bien connu sur les réseaux sociaux et a fondé un mouvement pour défendre l’environnement sous le nom de « Gardiens de la vie », qui comprend environ un millier d’enfants. Quant à Sharon Ringo Mao, 12 ans, elle s’est intéressée à l’action climatique dans son pays, la Tanzanie, depuis qu’elle avait 8 ans. Elle a participé à de nombreuses activités en Afrique. « Lors de mes visites dans différents endroits du monde, j’ai vu combien les enfants souffrent à cause de la sécheresse, et j’ai vu des animaux sauvages mourir, ce qui m’a profondément touchée ». Sharon estime que chacun a un rôle à assumer pour parvenir au changement requis. « Nous, les enfants, nous sommes les plus vulnérables face aux changements climatiques, l’avenir nous appartient, nous devons donc nous unir pour le préserver et nous ne devons jamais nous arrêter », estime-t-elle. Sharon, qui mène des campagnes de plantation d’arbres dans son pays, appelle à planter deux millions d’arbres en espérant inspirer davantage d’enfants dans le monde.
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