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Tourisme: Des ambitions encore plus grandes

Dalia Farouq , Mercredi, 24 août 2022

La nomination d’Ahmad Issa, un ministre au profil économique, à la tête du portefeuille du Tourisme et des Antiquités, témoigne de l’intérêt accordé par l’Etat à la promotion de ce secteur. Explications.

Tourisme: Des ambitions encore plus grandes

Un calendrier surchargé de dossiers cruciaux attend le nouveau ministre du Tourisme et des Antiquités, Ahmad Issa. Juste après avoir prêté serment, Issa s’est réuni avec les représentants des Chambres du tourisme et ceux des associations d’investissement touristique afin de connaître les problèmes auxquels ils sont confrontés et les résoudre rapidement, avant le début de la saison touristique hivernale, qui commencera en novembre prochain. Il a confirmé qu’il mettrait tout en oeuvre pour faire de l’Egypte une destination de premier rang en matière du tourisme dans le monde, lui donner une place digne des grandes capacités et des énormes atouts dont elle bénéficie et qui la distinguent des autres destinations touristiques compétitives. « On doit travailler ensemble dans le but de maximiser les recettes afin d’augmenter leur contribution au revenu national », a souligné Issa.

Selon Atef Abdel-Latif, membre de l’Association des investisseurs touristiques du Sud-Sinaï et de Marsa Alam, la nomination du nouveau ministre du Tourisme au profil économique et bancaire vise à faire progresser la performance économique du secteur du tourisme à la lumière des circonstances difficiles et exceptionnelles que traverse le monde et qui affectent l’économie nationale.

« L’Etat a besoin de devises et le tourisme en est l’une des principales sources. Il veut maximiser les gains et minimiser les pertes, et c’est ce qui a poussé le gouvernement à gérer tous les dossiers avec un concept économique. Le tourisme est l’activité économique la plus importante en Egypte, mais son rendement n’équivaut pas à cette importance », estime Abdel-Latif. Avis approuvé par les déclarations du premier ministre, Moustapha Madbouli, lors d’une réunion avec le nouveau ministre du Tourisme et des Antiquités la semaine dernière. Le premier ministre a souligné que l’objectif du gouvernement, à ce stade, est de pousser le secteur du tourisme vers des horizons plus larges, contribuant ainsi à atteindre des taux de croissance sans précédent. L’objectif est d’accroître le nombre de touristes en ciblant de nouveaux marchés touristiques et en poursuivant la coordination avec les chambres touristiques. « Le choix d’un économiste pour prendre en charge le dossier du tourisme est venu dans le but de gérer ce dossier avec une vision économique, d’une manière qui contribue à augmenter le rendement économique de cet important affluent, notant que ce secteur a reçu un soutien sans précédent de l’Etat durant la dernière période, et il faut qu’il y ait des revenus en échange », a déclaré Madbouli lors de la réunion.

Une approche économique

En fait, ce n’est pas la première fois que le ministre du Tourisme ait un profil bancaire, puisqu’au début des années 1980, le ministre du Tourisme était l’économiste Fouad Sultane. « Sultane était le ministre le plus couronné de succès. C’est lui qui a mis la base de l’industrie du tourisme en Egypte. C’est vrai qu’il était bancaire mais il était doué en gestion et il n’hésitait jamais à demander pour comprendre les affaires techniques », se félicite l’expert du tourisme Elhami Al-Zayat.

D’après Atef Abdel-Latif, plusieurs dossiers devraient être aussi sur le bureau du nouveau ministre. Le plus important est celui de la promotion, de la commercialisation des destinations touristiques égyptiennes, ainsi que l’ouverture de nouveaux marchés, surtout après la série de crises internationales qui ont fortement affecté le secteur, notamment la pandémie du Covid-19 et ses séquelles, qui ont eu un impact significatif sur l’industrie du voyage et du tourisme et la perte de la main-d’oeuvre qualifiée, suivie de la crise née de la guerre russo-ukrainienne, qui a conduit à priver l’Egypte de sa part du marché russe et ukrainien. « On doit se tourner également vers la qualité et non pas vers la quantité ou en d’autres termes le nombre de touristes, la concurrence entre les agences doit se concentrer sur le fait d’offrir de bons services et non pas des prix bas. C’est la réputation de l’Egypte qui est affectée de la sorte », renchérit Abdel-Latif.

Fixer les priorités

C’est dans cette optique que le ministère du Tourisme et des Antiquités compte lancer la campagne promotionnelle du tourisme au cours du dernier trimestre de cette année. Cette campagne va cibler les principaux marchés touristiques d’Egypte, tels que l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, les Etats-Unis, les Etats arabes du Golfe et la Russie, ainsi que la Pologne, la République tchèque, la France et l’Espagne. Avec un coût de 90 millions de dollars, cette campagne durera 3 ans. Parallèlement, le ministère va lancer un certain nombre d’événements importants, notamment la célébration de la Journée mondiale du tourisme le 27 septembre de chaque année, la commémoration du bicentenaire du déchiffrement de l’écriture égyptienne ancienne et de l’émergence de l’égyptologie et la célébration du centenaire de la découverte de la tombe de Toutankhamon.

Tout cela va coïncider aussi avec la promotion du tourisme qui accompagnera la tenue de la Conférence sur le changement climatique COP27 à Charm Al-Cheikh en novembre prochain. Cette conférence dont les préparatifs constituent l’un des trois dossiers que le ministre Ahmad Issa a considérés comme priorité à l’heure actuelle à l’issue de sa réunion avec le premier ministre. « On travaille pour s’assurer de l’aptitude des hôtels de Charm Al-Cheikh à accueillir les invités de l’Egypte, en plus de la coordination avec les entreprises touristiques qui fourniront divers programmes touristiques aux participants à cette conférence », a indiqué Issa lors de sa réunion avec le premier ministre.

Les deux autres dossiers prioritaires pour le nouveau ministre sont la préparation de l’inauguration du Grand Musée égyptien (GEM) et la préparation de la saison touristique hivernale à venir, ainsi que les travaux visant à augmenter le nombre de touristes.

Partenariat avec le secteur privé

Pour ce qui est du GEM, Moustapha Madbouli a souligné l’importance de bien préparer son inauguration, de développer la zone environnante et de prêter attention aux hôtels dans cette zone, d’autant plus que des hôtels luxueux seront établis dans la zone, assurant que la coopération et le partenariat avec le secteur privé revêtent une grande importance, non seulement dans ce domaine, mais dans le secteur du tourisme en général. C’est ce qu’assure également le ministre du Tourisme. « Une communication continue sera faite avec les Chambres du tourisme afin de s’accorder sur des idées et des visions qui soutiennent le secteur du tourisme. Nous travaillerons ensemble pour concrétiser ces idées afin de contribuer au développement du secteur », explique le ministre.

Elhami Al-Zayat salue cette tendance de coopération étroite avec le secteur privé mais il souligne l’importance de tenir les élections de la Chambre du tourisme et de celle des hôtels le plus vite possible, au lieu des comités de gestion de ces chambres, afin de pouvoir parler des problèmes, trouver des solutions réalisables et prendre des décisions avec des représentants élus qui parlent au nom de tous les acteurs du secteur privé touristique. La mise à jour de la législation qui règle le travail des entreprises touristiques est liée à ce dossier. Or, un projet de loi présenté au parlement a suscité une large controverse ces derniers jours parmi les professionnels du tourisme, qui veulent en modifier les dispositions.

Al-Zayat appelle le nouveau ministre à tirer profit des expériences antérieures, écouter les vrais experts du secteur et coopérer étroitement avec les partenaires du secteur privé. « On a tous un seul but: le développement du secteur du tourisme et la réalisation des bénéfices », conclut l’expert.

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