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Le secteur privé levier du développement

Racha Darwich , Mercredi, 24 août 2022

Le Document de la politique de la propriété de l’Etat fait l’objet d’un large dialogue communautaire qui se poursuit depuis plus de 8 semaines. Celui-ci vise à créer des partenariats entre les secteurs public et privé.

Le secteur privé levier du développement

Le secteur privé pourrait être un partenaire puissant au service du développement. Pour la huitième semaine consécutive, le Centre d’information et de soutien à la prise de décision du Conseil des ministres (IDSC) organise un dialogue communautaire pour la discussion de l’ébauche du « Document de la politique de la propriété de l’Etat ». Il s’agit d’une stratégie nationale visant à renforcer la participation du secteur privé dans l’activité économique et à créer des partenariats entre les secteurs public et privé. Ses objectifs sont d’augmenter les investissements de 25 à 30 % afin d’atteindre un taux de croissance entre 7 et 9 %. « Le document traduit véritablement la tendance de l’Etat d’accroître la contribution du secteur privé au PIB et d’augmenter sa compétitivité internationale. Le gouvernement vise à augmenter le taux d’investissement du secteur privé de 30 % du total des investissements de l’Etat à 65 % au cours des trois prochaines années, vu que l’Etat planifie de se retirer de 79 secteurs et de réduire ses investissements dans 45 autres, afin de céder une plus grande place au secteur privé », explique Ahmad Cojac, vice-ministre des Finances et porte-parole du Document de la politique de la propriété de l’Etat.

Il ajoute que le citoyen en est le plus grand bénéficiaire, car ces mesures contribueront à créer des emplois aux jeunes et amélioreront la qualité de la production grâce à une concurrence équitable. En effet, selon les estimations de la Banque mondiale, l’Egypte a besoin de créer près de 900 000 emplois par an. Ce qui ne peut être réalisé qu’à travers d’énormes investissements étrangers et privés. De plus, le Fonds monétaire international confirme que les gouvernements ne sont plus responsables de la création des offres d’emploi et qu’il est impossible de réaliser un développement économique en comptant sur des offres d’emploi temporaires ou permanents assurés par l’Etat.

Par ailleurs, la participation du secteur public dans tous les secteurs économiques ajoute de lourds fardeaux au gouvernement dont le principal rôle est de superviser et d’organiser les différentes activités économiques. Sans oublier que cette contribution représente une concurrence injuste avec le secteur privé à cause des exonérations douanières et fiscales dont il jouit. Le fait qui s’est clairement reflété sur la part du secteur privé dans les crédits en Egypte qui a chuté à 32 % en 2019 contre 64 % en 2007.

30 ateliers

En fait, ce document fait l’objet d’un large dialogue communautaire. A la mi-juin, le gouvernement égyptien, représenté par le Centre des informations et du soutien de la prise de décision affilié au Conseil des ministres, a lancé une série de dialogues communautaire de sorte que chaque secteur du document soit discuté par les experts, les spécialistes et les différentes parties du système économique afin de parvenir à un consensus autour de la forme finale du document.

« Nous écoutons tous les points de vue pour cristalliser une vision unifiée et ambitieuse qui nous aide à développer une constitution économique », explique Cojac. Le dialogue aborde, via 30 ateliers organisés 3 fois par semaine, les différents secteurs du document comme la santé, l’agriculture, l’enseignement, l’eau et le drainage sanitaire, les communications, la construction et le bâtiment, l’électricité, les industries manufacturières, le sport, le commerce en gros et en détail, la distillation du pétrole, l’exploitation minière et les transports. Ces ateliers, dont le 24e a été organisé jeudi 18 août, ont abouti à la formulation d’un ensemble de recommandations et de propositions avec la participation des chefs des entreprises du secteur privé, de professeurs universitaires, des responsables de l’Union des industries et des chambres de commerce, des dirigeants exécutifs des ministères, des organismes concernés et des compagnies du Secteur des affaires publiques, ainsi que des membres des deux chambres parlementaires. « Nous prenons également l’avis des institutions internationales, ainsi que celui du public via l’application électronique des smartphones Charek (participe), sans oublier les différentes opinions présentées dans les médias qui réalisent les objectifs visés », affirme Cojac, précisant que la première phase du document vise une période de 3 ans et qu’il sera actualisé périodiquement en fonction des développements locaux et internationaux et des changements dans les priorités de l’Etat.

Le document figure également sur la liste des sujets qui seront discutés dans le dossier économique du dialogue national égyptien. « Le secteur privé est irremplaçable dans l’augmentation des taux de croissance économique. L’Etat a une ferme volonté d’augmenter sa contribution. Cependant, les hommes d’affaires ont le sentiment que l’Etat est en concurrence avec eux. Nous allons donc oeuvrer à ce que le secteur privé et le gouvernement soient sur un pied d’égalité et à consolider les investissements conjoints entre eux », conclut l’économiste Gouda Abdel-Kaleq, coordinateur du dossier économique au dialogue national.

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