Le ministre des affaires étrangères égyptien, Sameh Shoukry et son homologue iranien.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a discuté avec son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, lors d’un appel téléphonique, dimanche 31 mars, l’évolution des relations égypto-iraniennes. La conversation vient à la suite de la réunion qui a eu lieu entre les deux ministres à Genève le mois dernier, en marge de la 55ème session du Conseil des droits de l'homme. Les deux responsables y ont discuté de l'importance d'un travail commun en vue de régler les questions en suspens dans le but de normaliser leurs relations, rapporte le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ahmed Abu Zeid.
Les deux chefs de la diplomatie ont affirmé leur engagement aux principes de respect mutuel, de bon voisinage et de non ingérence en soutenant la stabilité de la région.
Selon Abu Zeid, les discussions ont porté sur les développements liés à la crise de la guerre à la bande de Gaza à la lumière de l’agression israélienne continue et de la détérioration des conditions humanitaires tragiques auxquelles le peuple palestinien est confronté. Il a souligné l’importance d’instaurer un cessez-le-feu immédiat, de mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza et la nécessité de la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité.
La guerre à Gaza au centre des discussions
Les deux ministres ont également réitéré le rejet de tous les scénarios visant à la déportation des Palestiniens à l’extérieur de la bande de Gaza, ainsi que le rejet de toute opération militaire terrestre dans la ville palestinienne de Rafah.
Shoukry et Abdollahian ont convenu également de la nécessité d’assurer l’accès complet et durable de l’aide humanitaire à la bande de Gaza et l’élimination des obstacles qui l’entravent, ainsi que l’adhésion aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Au cours de ce contact, le ministre égyptien des Affaires étrangères avait exprimé la grave préoccupation de l’Egypte face à l’aggravation du conflit dans la région, en particulier dans la région du sud de la mer Rouge, et ses graves répercussions sur le mouvement de la navigation et le flux du commerce international dans cette importante artère internationale.
Shoukry a mis en garde contre les graves conséquences que cela pourrait avoir sur la stabilité de la région et sur la paix et la sécurité internationales, tout en soulignant que son ampleur et l’ampleur du conflit ont nui aux efforts régionaux et internationaux pour résoudre la crise.
Les hauts et les bas des relations
En 1980, l’Iran avait réagi à la signature d’un traité de paix égypto-israélien en rompant ses relations diplomatiques avec l’Egypte. En 2023, l'Egypte et l'Iran se sont engagés, sous la médiation d'Oman, dans une série de pourparlers visant à rétablir leurs relations.
En novembre 2023, le président Abdel Fattah Al-Sissi avait rencontré le président iranien, Ebrahim Raïssi, en marge du sommet conjoint arabo-islamique sur la question palestinienne tenu à Riyad dans le but de discuter de la situation dans la bande de Gaza. A l’issue de cette rencontre, le président iranien avait assuré que son pays « ne voit aucun obstacle au développement des relations avec l'Egypte ».
Qualifiant l'Egypte de « pays ami », le président iranien avait souligné la nécessité d'une plus grande unité entre les Etats islamiques.
De son côté, le président égyptien a affirmé que son pays avait la volonté politique d'établir de « vraies relations » avec l'Iran, ajoutant qu'à cette fin, les ministres égyptiens concernés ont été chargés de suivre l'établissement de relations profondes entre les deux pays.
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