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Le ministre égyptien de l’irrigation met en garde contre le danger de la pénurie d'eau au Moyen-Orient

Hanaa Al-Mekkawi , Dimanche, 03 décembre 2023

L'Egypte tente d'élargir les partenariats avec les pays africains pour faire face à la pénurie d'eau dont souffrent les deux tiers de la population du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

Hani Sewilam
Hani Sewilam, ministre de l'irrigation et des ressources hydroliques Photo:_page face book du ministère de l'irrigation et des ressources hydroliques_

« La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord fait face à un défi majeur en matière d’eau. La population de la région est passée de 100 millions d’habitants en 1960 à plus de 450 millions en 2018, et elle devrait atteindre 720 millions d’habitants d’ici 2050 », a déclaré Hani Sewilam, le ministre égyptien de l’Irrigation et des Ressources hydrauliques. 

« Près des deux tiers de la population de la région vivent dans des zones où l’eau est rare. La région ne possède que 1% de l’eau douce renouvelable de la planète. Elle compte 14 pays sur les 17 souffrant d’une pénurie d’eau à l’échelle mondiale », a ajouté le ministre lors de sa participation à une session sur la rareté de l’eau à la COP28 qui se tient actuellement aux Emirats Arabes-Unis.  

En raison des ressources limitées en eau dans cette région et la croissance de la population, le quota d’eau par habitant a diminué pour se rapprocher du seuil de la pénurie hydrique, avec un écart important entre les ressources et les besoins. « C’est la raison pour laquelle on donne plus d’importance aux projets de recyclage des eaux usées afin de les utiliser dans l’agriculture », a dit Sewilam faisant référence à un certain nombre de défis liés à l’eau.

Le ministre a souligné l’importance d’avoir recours au dessalement pour fournir les quantités d'eau nécessaires au secteur agricole, grand consommateur d'eau. « Lorsqu’on parle de dessalement, il faut prendre en considération la composante énergétique, qui représente une grande partie du coût. Les énergies renouvelables doivent être utilisées pour rendre le dessalement économiquement viable », a ajouté le ministre mettant l'accent sur le potentiel de l'énergie solaire en Egypte et au Moyen-Orient. 

D'après Sewilam, il faut optimiser l'usage de l'énergie renouvelable pour réduire le coût du dessalement. « L’eau dessalée doit être utilisée avec la plus grande efficacité économique. Nous devons donc produire la plus grande quantité de nourriture en utilisant la plus petite quantité d’eau et d’énergie ».

L'Egypte a tenté ces dernières années d’élargir ses partenariats avec les pays africains afin de trouver les ressources financières nécessaires à l’investissement dans l’eau en Afrique. C’est dans ce contexte que le plan d’action pour l’investissement en Afrique a été mis en place dans le cadre de la vision de l’Afrique pour l’eau 2025. « C’est l’Afrique que nous voulons », a dit Sweilam. Le plan permettra de mobiliser un financement supplémentaire de 30 milliards de dollars par an en faveur de la sécurité  hydrique et de l’assainissement durable. Le ministre a souligné l’empressement de l’Egypte depuis qu’elle a reçu la présidence du Conseil des ministres africains chargés de l’eau (AMCOW) en 2023-2024, à coopérer avec les pays africains et tous les partenaires pour faire face à la pénurie hydrique.

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