Mercredi, 11 septembre 2024
Al-Ahram Hebdo > Egypte >

Discussions sur le Barrage : Sous le signe de la procrastination

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mercredi, 27 septembre 2023

Un nouveau round de discussion s’est tenu cette semaine entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan sur le Barrage de la Renaissance. Un consensus se fait toujours attendre.

Discussions sur le Barrage : Sous le signe de la procrastination

La nouvelle session de négociations sur le Barrage de la renaissance, qui s’est tenue les 23 et 24 septembre à Addis-Abeba entre les représentants de l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan, s’est achevée sans résultats tangibles. Le porte-parole du ministère de l’Irrigation et des Ressources hydriques a expliqué, dans un communiqué, que ce cycle de négociations n’a pas abouti à des progrès significatifs, mais a plutôt été marqué d’une « tendance éthiopienne à se retirer d’un certain nombre d’accords précédemment conclus entre les trois pays dans le cadre du processus de négociation. Elle continue à refuser d’adopter les solutions de compromis proposées, ainsi que des arrangements techniques convenus au niveau international qui versent dans les intérêts éthiopiens sans violer les droits et les intérêts des deux pays en aval ».

A rappeler que ces rencontres s’inscrivent dans le cadre de l’achèvement des cycles de négociations entamés au Caire les 27 et 28 août, sur la base de l’accord des trois pays de la nécessité d’accélérer la finalisation d’un consensus sur les règles de remplissage et d’exploitation du Barrage de la Renaissance, et ce, dans un délai de quatre mois, à compter du 13 juillet.

Le ministre de l’Irrigation et des Ressources hydriques, Hani Sweilam, a affirmé plus tôt que l’Egypte continuait à aborder les négociations, comme elle l’avait toujours fait, avec sérieux et bonnes intentions nécessaires, afin de parvenir à un accord équitable et équilibré. Quant au ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, il a réitéré, à l’Assemblée générale de l’Onu, la position de l’Egypte refusant les pratiques unilatérales de l’Ethiopie. « Il est totalement exclu d’imposer le fait accompli », a affirmé Choukri.

Des complications

Or, pour l’expert Nader Noureddine, les espoirs de parvenir à un consensus sont restreints. Il estime que plus de réunions sont nécessaires. « Quand les deux pays ont évoqué un délai de quatre mois, il était plus logique de tenir des réunions hebdomadaires ou même quotidiennes jusqu’à parvenir à un point consensuel. Mais tenir une rencontre une fois tous les mois n’est pas suffisant. Quatre sessions ne peuvent pas résoudre un désaccord de plus de 12 ans », affirme-t-il.

Pour l’expert, malheureusement, la situation ne fait que se compliquer. « Aujourd’hui, selon les déclarations officielles, l’Ethiopie commence même à se désengager de certains accords. Les trois pays étaient sur le point de se mettre d’accord sur le principe selon lequel l’Ethiopie les informerait de la quantité d’eau des prochains remplissages. Mais cela n’est pas arrivé. Aussi, l’Ethiopie avait assuré qu’elle garantissait le fonctionnement de toutes les turbines possibles pour acheminer l’eau vers l’Egypte et le Soudan, mais elle a décidé par la suite que cette affaire était une question souveraine et qu’elle déciderait par elle-même », explique-t-il. Ce n’est pas tout. Addis-Abeba a également assuré avoir amélioré le facteur de sécurité du barrage comme recommandé par le comité international pour l’année 2013 et avoir dépensé 1,5 milliard de dollars à cette opération, mais a, par la suite, refusé de présenter à l’Egypte et au Soudan la moindre preuve de l’avoir fait. « Tous ces comportements mettent en relief la politique de procrastination et de perte de temps que suit toujours l’Ethiopie », conclut-il.

Mots clés:
Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique