
Le coordinateur du Dialogue national, Diaa Rashwan, a souligné que les mécanismes de gestion du dialogue seraient annoncés dans quelques jours.
« Les sessions du Dialogue national devraient officiellement démarrer dans quelques semaines », a annoncé le coordinateur général du Dialogue national, Diaa Rashwan, assurant que le dialogue progresse à un rythme convenable. Les mécanismes de gestion du Dialogue national seront également annoncés en détail dans quelques jours, a-t-il ajouté.
Huit réunions préparatoires ont été tenues depuis l’appel du président Abdel-Fattah Al-Sissi, le 26 avril dernier, au lancement de ce dialogue, le premier du genre, qui inclut tous les courants politiques. Pendant quatre mois, les membres du dialogue ont travaillé sur l’élaboration de sa réglementation interne et du code de conduite des sessions. Les membres du conseil d’administration du dialogue ont également achevé la sélection des rapporteurs et rapporteurs adjoints pour les trois axes de discussion politique, économique et social et la formation des sous-comités chargés chacun de ces axes, pour les traiter de manière approfondie et détaillée.
50 experts, 84 partis politiques, des personnalités publiques de premier plan, d’anciens politiciens, parlementaires, professeurs d’université et membres de différentes ONG, et même certaines figures de l’opposition travaillent collectivement sur ces questions. Par ailleurs, le conseil d’administration du Dialogue national a appelé les partis politiques et les ONG à mener, dans les semaines à venir, des dialogues communautaires dans les différents gouvernorats et à recevoir les suggestions des citoyens, puis les soumettre au conseil d’administration, et ce, afin d’assurer la participation de toutes les classes de la société.
En réponse à des critiques selon lesquelles les préparatifs du dialogue ont pris beaucoup de temps, donnant lieu à des spéculations indiquant que le dialogue n’aura pas lieu, Rashwan a déclaré que toutes ces rumeurs sont « complètement infondées », assurant que le dialogue ne sera pas seulement une déclaration de positions sur les défis que doit relever le pays, mais sortira aussi avec des solutions concrètes à tous les dossiers en discussion. Une mission qui demande de temps et d’efforts. Pour sa part, le secrétaire général du Dialogue national, Mahmoud Fawzi, explique qu’« une fois le travail officiel lancé, il n’y aura pas de vote sur les recommandations. Une fois un sous-comité finit de discuter l’un des dossiers, il formulera des recommandations, les présentera au conseil d’administration du dialogue en vue de les envoyer au président de la République pour en décider ».
Défis et objectifs
Le professeur de sciences politiques et rapporteur adjoint de l’axe politique du dialogue, Moustapha Kamel Al-Sayed, explique qu’il est encore trop tôt de juger de l’efficacité du dialogue. Or, le dialogue a réalisé l’un de ses premiers objectifs qui consiste à rassembler sous un seul toit les divers courants politiques. « Tout dialogue exige la diversité. On ne peut pas parler d’un dialogue entre des entités à vision unifiée. La divergence des points de vue enrichit le dialogue. Plus important encore est que parmi les organisateurs du dialogue se trouvent des figures de l’opposition. Ce qui incarne un changement dans le dynamisme politique en Egypte. C’est un premier pas sur la voie de la démocratie politique, même s’il reste beaucoup à faire », assure Al-Sayed.
Pour sa part, le politologue Hassan Salama, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, trouve que les bases du dialogue sont déjà jetées en déterminant les thèmes qui seront discutés. Il est actuellement question de travailler sur les vrais défis qui garantissent le succès de ce dialogue. « Le premier défi est lié à la sensibilisation des citoyens à l’enjeu du dialogue. Les ONG et les partis politiques devront se charger de cette mission pour assurer que le dialogue répond aux ambitions de toutes les classes sociales. Le second défi consiste à parvenir, et en un temps record, à un consensus et des résultats concrets traduisant les aspirations de la rue et servant le bien du pays ». Et de conclure: « Pour être réaliste, on ne peut pas s’attendre à la réalisation de plus de 70 % des objectifs de ce premier dialogue. Ce qui ne sera déjà pas mal pour cette première expérience. L’essentiel c’est que les recommandations qui en sortiront soient applicables sur le terrain, et que ce premier dialogue soit un exemple réussi pour les dialogues qui devront suivre ».

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