Situé dans l’Alexandrie de la Seconde Guerre mondiale, le roman d’Ibrahim Abdel-Méguid Personne ne dort à Alexandrie a été traduit vers le français en 2001 aux éditions Desclée De Brouwer par l’ancienne cheffe de la rubrique culturelle, Soheir Fahmi, qui nous a quittés en 2022, à l’âge de 72 ans. Cette oeuvre historique haletante, qui a obtenu à sa parution en 1996 le prix de la Foire internationale du livre du Caire, fait rencontrer de plein fouet la violence de la Seconde Guerre mondiale et la vie savoureuse et contrastée de l’Egypte. Il est considéré comme l’un des meilleurs ouvrages de fiction sur la ville-port, entremêlant des histoires de vie et d’amour.

Magdeddine, homme de Dieu, et son épouse Zahra, victimes d’un passé qui les rattrape, sont contraints de quitter leur village et de gagner Alexandrie au moment même où, très loin de là, Hitler s’apprête à envahir la Pologne.

D’abord étonnés par un monde qui leur échappe, ils finissent par nouer des amitiés solides et sont happés dans une ville bouillonnante, où les agitations de la vie quotidienne, le rythme des fêtes religieuses, les derniers spectacles en vogue étouffent la rumeur de l’Histoire.

Magdeddine le musulman se lie d’amitié avec Damien, copte généreux et volubile. Les deux amis travaillent à la restauration des voies ferrées, puis doivent bientôt gagner le désert d’Al-Alamein, tandis que les raids italiens se succèdent dans le ciel d’Alexandrie, et que grondent au loin les canons de Rommel …

C’est le roman d’une ville où se côtoient coptes et musulmans, saisis dans leur vie quotidienne et dans leurs passions. Al-Ahram Hebdo en avait publié des extraits inédits, dans sa page Littérature qui, malheureusement, n’existe plus.