Le Botswanais Letsile Tebogo. Photo : AFP
Le jeune Botswanais Letsile Tebogo, au talent immense, a conquis l'or olympique du 200 m jeudi à Paris, le premier pour un athlète africain dans cette discipline.
Implacable, Tebogo a foncé en 19 sec 46 (record d'Afrique), devenant le 5e homme le plus rapide de l'histoire de la discipline, à 27 centièmes de seconde du record du monde du Jamaïcain Usain Bolt (19.19).
Pour s'imposer, le Botswanais âgé de 21 ans a largement devancé une concurrence pourtant terrible avec l'Américain Kenny Bednarek (19.62), en argent comme à Tokyo en 2021 et son compatriote Noah Lyles (19.70), en bronze comme à Tokyo aussi.
La troisième place de Lyles reste une surprise, lui qui avait réussi à conquérir le titre du 100 m dimanche. Grand spécialiste du 200 m, dont il est triple champion du monde (2019, 2022 et 2023), Lyles s'était présenté invaincu à Paris sur la distance depuis... la finale olympique de Tokyo.
L'Américain âgé de 27 ans, entré sur la piste en bondissant et haranguant la foule, a terminé sa course épuisé, quittant la piste sur une chaise roulante.
"hors des radars"
Au sommet du podium, Letsile Tebogo a glané son premier titre international, et offert au Botswana le premier or olympique de son histoire, après ses médailles aux Mondiaux de Budapest en 2023 (argent du 100 m, bronze du 200 m), et sa sixième place du 100 m olympique dimanche. Une juste récompense pour ce talent fou de l'athlétisme, capable de briller du 100 au 400 m.
Le sprinteur africain, double champion du monde juniors du 100 m et double vice-champion du monde juniors du 200 m en 2021 et en 2022, avait commencé à se faire un nom il y a deux ans, quand il était devenu le deuxième homme de l'histoire à casser la barrière des 10 secondes sur 100 m à moins de 20 ans. Il n'en avait encore que 18.
Tebogo n'est pourtant pas arrivé à Paris dans les meilleures conditions, très affecté par le décès de sa mère il y a quelques mois.
"J'ai pris un très gros coup cette année qui m'a beaucoup affecté. Maintenant, j'essaye juste de me refaire confiance. Ce n'est pas lié à des blessures, c'est juste lié (au décès) de ma mère", expliquait-il la semaine passée.
"J'aime bien être hors des radars", confiait-il à propos de sa place dans l'ombre derrière les Américains, lui dont l'idole est la légende jamaïcaine du sprint Usain Bolt.
"C'est la personne que j'admire le plus. Ce qu'il a accompli est incroyable. Chaque fois qu'il courait, je le regardais à la télé", racontait-il à l'AFP il y a quelques mois. "Tout le monde se souvient d'Usain et j'aimerais que le public se souvienne de moi aussi quand je raccrocherai."
A 21 ans, il est devenu le premier Africain à remporter l'or olympique sur 200 m, après l'argent du Namibien Frankie Fredericks en 1992 et 1996.
Tebogo avait expliqué qu'une victoire à Paris en sprint ne serait pas seulement "importante pour le pays". "C'est important pour le continent africain, les gens commencent à réaliser qui on est".
Quatre Africains ont atteint à Paris la finale du 200 m, avec les Zimbabwéens Tapiwanashe Makarawu (6e en 20.10) et Makanakaishe Charamba (8e en 20.53), en plus du Libérien Joseph Fahnbulleh (7e en 20.15).
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