Le président de la Fédération Argentine de Football, Claudio Tapia, a annoncé avoir déposé une plainte auprès de la FIFA au lendemain d’un match avec le Maroc, troublé par l’irruption inopiné de supporters sur le terrain. M. Tapia a exprimé son désarroi et sa déception face à des problèmes d’organisation patents.
« Nous déposons plainte auprès de la Commission Disciplinaire de la FIFA pour que des mesures concrètes soient prises » a-t-il précisé.
De son côté, l’entraîneur argentin, Javier Maschetto, a exprimé sa sidération face à ce qu’il a décrit comme « le plus grand cirque que j’ai vu de ma vie ».
Un match chaotique
Au bout de quatre heures et dans une énorme confusion, le Maroc a battu l'Argentine (2-1) à l'occasion du premier match de la première journée du tournoi olympique de football, mercredi à Saint-Étienne.
Après plus de 15 minutes de temps additionnel, alors que le Maroc menait 2 buts à 1, l'Argentin Cristian Medina parvient à inscrire le but de l'égalisation, suite à deux ballons contrés et deux tirs sur la transversale (90+16, 2-2).
L'égalisation a provoqué la colère d'une vingtaine de supporters du Maroc qui ont alors envahi le terrain du stade Geoffroy-Guichard, tandis que bouteilles et gobelets étaient jetés des tribunes sur le terrain. Un pétard a même explosé au pied du banc argentin, comme l'ont montré des images de Eurosport, le diffuseur de la rencontre.
Sans avoir le temps de vérifier la validité du but argentin, l'arbitre de la rencontre a alors invité les joueurs à regagner les vestiaires.
Et sans que la fin du match n'ait été sifflée, le public a commencé à quitter le stade avant qu'un message diffusé dans le stade n'invite les derniers spectateurs présents à évacuer les tribunes pour faire reprendre la partie à huis clos. Le site officiel des Jeux olympiques a vite indiqué que le match était seulement "interrompu", et non terminé.
Il aura fallu une heure et cinquante minutes environ aux organisateurs pour faire reprendre la partie, suspendue pour des vérifications de sécurité, selon un court communiqué de la FIFA, diffusé pendant l'interruption de la rencontre.
Au retour des joueurs sur le terrain, devant des tribunes vides, l'arbitre, à l'aide de la VAR, a annulé le second but argentin, à cause d'une position de hors-jeu sur le but argentin, Glenn Nyberg. Le match a alors brièvement repris, se terminant sur la victoire (2-1) du Maroc.
A la colère des supporters marocains, s'est substituée celle des joueurs argentins, furieux en zone mixte, et criant au scandale, une fois le match bel et bien terminé.
"Inhabituel" a plus sobrement posté Lionel Messi sur son compte Instagram, tandis que le Lyonnais Nico Tagliafico, son coéquipier dans la sélection nationale, se demandait sur X (anciennement Twitter): "En quittant le cirque, allons-nous parler de la raison de la suspension ou allons-nous continuer à jouer les idiots ? Si cela avait été l'inverse, je n'ose même pas imaginer ce qu'ils (les Marocains) diraient".
Bien avant cette cacophonie, la rencontre a aussi été marquée par des sifflets à l'encontre des joueurs argentins notamment au moment des hymnes ainsi qu'en seconde période au moment de la forte domination de l'Albiceleste en quête de l'égalisation.
Le Maroc, emmené par le défenseur parisien Achraf Hakimi, menait à la pause grâce à un but de Soufiane Rahimi, devant l'Argentine, pourtant tenante du titre et dont quatre champions du monde 2022 garnissent les rangs.
Rahimi a doublé la mise en transformant un penalty obtenu par Ilias Akhomach (51e, 2-0), avant que Giuliano Simeone - le fils de Diego, l'entraîneur de l'Atlético de Madrid -, ne réduise la marque (68e, 2-1), et que l'Argentine n'égalise juste avant la fin, causant la colère de plusieurs supporters marocains.
C'est une victoire de prestige pour le Maroc, un camouflet pour l'Argentine, parmi les favoris de la compétition, et un couac que la France, pays hôte des Jeux olympiques, devra rectifier.
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