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Euro-2024 : Espagne-Allemagne, finale avant l'heure avec un air de 2008

Ahraminfo , Vendredi, 05 juillet 2024

Kroos, Morata
Kroos, Morata. Photo : AFP

Le choc des quarts de finale de l'Euro-2024 vendredi entre l'Espagne et l'Allemagne, les deux nations ayant le plus impressionné depuis le début de la compétition, a des airs de finale avant l'heure, qui rappelle celle remportée par la Roja en 2008.

A l'époque, une sélection espagnole à l'aube de sa période dorée, autour des Xavi, Iniesta ou Fabregas, avait dominé la Mannschaft en finale (1-0) sur un but de l'attaquant de Liverpool Fernando Torres, offrant à la Roja son premier titre depuis 1964.

Un match resté gravé dans les mémoires des supporters de chaque camp: comme un deuxième traumatisme consécutif pour la sélection allemande après son élimination en demi-finale du Mondial-2006 par l'Italie à domicile, et la première pierre vers un triplé inédit Euro-2008, Mondial-2010 et Euro-2012 pour l'Espagne.

Emmenés par David Villa, Xabi Alonso, Carles Puyol ou Sergio Ramos, les Espagnols avaient par la suite acquis le statut de "bête noire" de l'Allemagne, en éteignant une nouvelle fois le rêve des coéquipiers de Michael Ballack en Afrique du sud en demi-finale (1-0, but de Puyol).

Comme le rappelle le légendaire Lothar Matthäus dans sa chronique pour Sport-Bild: "c'est presque pas croyable, mais la dernière fois que nous avons obtenu une victoire en match officiel contre l'Espagne, j'étais encore présent comme joueur: 2-0 lors du match de la phase de groupes de l'Euro-1988 à Munich, avec deux buts de Rudi Völler".

"Après 36 ans, il est désormais temps que l'on batte de nouveau l'Espagne dans un grand tournoi", écrit l'ancien défenseur.

"Comparable à 2008"

Renouvelées autour de leurs jeunes talents - Musiala, Wirtz d'un côté, Yamal, Williams de l'autre - les deux équipes qui s'affronteront vendredi à Stuttgart (18H00), n'ont plus grand-chose à voir avec celles piteusement éliminées très tôt au Mondial-2022 au Qatar après un nul 1-1 en phase de groupe.

L'Espagne, seule équipe à avoir remporté ses trois matchs de poule puis sans pitié pour la Géorgie (4-1) en huitièmes, s'est affirmée comme la meilleure équipe du tournoi jusqu'à présent, alors qu'elle était arrivée en Allemagne "sur la pointe des pieds".

Comme un symbole, c'était la première fois depuis... 2008 que la Roja se qualifiait pour la phase éliminatoire d'un grand tournoi avec neuf points, ce qui a confirmé les similitudes perçues par la presse entre les deux générations.

"Bien sûr, cette sélection me rappelle celle de 2008. Il y a beaucoup de similitudes, comme le manque de considération envers les deux équipes avant le début du tournoi. Puis au fil des matchs, l'illusion s'est emparée du pays, des supporters et des médias", a déclaré le héros de l'époque Fernando Torres.

"L'Espagne de 2008 était aussi une équipe avec différents profils. Le but en finale est un exemple de ce mélange de possession et de profondeur", estime l'ancien défenseur Carlos Marchena, alors que l'Espagne est louée pour son jeu séduisant et plus direct.

Pour le Süddeutsche Zeitung, grand quotidien munichois: "la sélection espagnole a inspiré l'Allemagne (notamment au niveau du jeu de possession, NDLR), puis est devenue sa bête noire et semble avoir à nouveau, avant le quart de finale de l'Euro, une longueur d'avance".

Mais la Mannschaft, portée par sa pépite du Bayern Munich Jamal Musiala, co-meilleur buteur de la compétition (3 buts), a de quoi faire trembler une Roja parfois fébrile en transition lorsque son pressing haut est battu.

Une qualification pour les demi-finales à domicile, représenterait peut-être la dernière marche vers la reconquête de son public, lassé des récents échecs successifs en compétition internationale depuis 2018.

En avant-match, l'emblématique Toni Kroos, 34 ans et qui mettra fin à sa carrière après l'Euro, a assuré que cette rencontre "ne serait pas sa dernière", alors que les Espagnols Joselu et Pedri ont affirmé vouloir "l'envoyer à la retraite", comme la presse ibérique l'avait fait, avec un certain mauvais goût, pour Zinédine Zidane en 2006.

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