
Mayar Chérif, première Egyptienne qualifiée pour les JO en tennis.
Le tennis égyptien a été à la hauteur des espérances. Il a réussi, pour la première fois de son histoire, à composter son billet olympique, soit pour les Jeux Olympiques (JO) de Tokyo 2020. Les deux joueurs qualifiés sont le tennisman Mohamad Safwat, actuellement n° 1 égyptien et classé 207 ATP (Association of Tennis Professionnals), ainsi que la joueuse Mayar Chérif, actuellement 212 WTA (Women’s Tennis Association). « Les deux joueurs se sont qualifiés à travers les derniers JA, qui se sont achevés au Maroc en août dernier. Ils ont raflé des médailles d’or en réalisant un parcours sans faute et en battant tous leurs adversaires jusqu’en finale », explique Mostafa Naim, directeur technique de la sélection égyptienne de tennis.
Mohamad Safwat a remporté tous les matchs dès les 8es de finale jusqu’en finale, qui était 100 % égyptienne, car Safwat l’a jouée contre son compatriote Karim Maamoun, qu’il a battu sur le score de 2 sets à 0. Quant à Mayar Chérif, elle a réalisé un parcours tout aussi brillant. En demi-finale, elle a battu l’Egyptienne Lamis Salama sur le score de 2 à 0. En finale, elle a ensuite battu la Sud-Africaine Chanel Simmonds sur le score de 2 manches à 0. Les joueurs égyptiens ont ainsi prouvé leur bonne forme en effectuant un parcours réussi pendant une semaine de bataille dure. Ils ont réussi à se classer en tête du tableau du classement final, et ce, en raflant un total de 10 médailles, à savoir 4 d’or, 3 d’argent et 3 de bronze, devançant ainsi le Maroc et la Tunisie.
Selon les modalités de qualification pour les JO de Tokyo, les 56 meilleurs joueurs du classement publié le 8 juin 2020 pourront directement participer aux JO. Au niveau continental, la qualification est réservée aux vainqueurs homme et dame des JA 2019.
Selon Mostafa Naim, l’Egypte a eu la chance de se qualifier pour la première fois pour les JO de Tokyo, car le niveau de tennis égyptien a nettement progressé au cours de la dernière décennie. Ainsi, l’Egypte possède actuellement plusieurs joueurs dans les top 300 et 400, tels que Mohamad Safwat, Karim Maamoun, Sandra Samir et Mayar Chérif. Ajoutons que de nombreux joueurs bénéficient actuellement d’un sponsoring, ce qui n’était pas le cas il y a dix ans. « Le sponsoring a beaucoup aidé les joueurs égyptiens à progresser et à améliorer leur niveau et leur classement. Chaque joueur est engagé à atteindre un objectif chaque année. Cet objectif est d’améliorer son classement en disputant un bon nombre de tournois. Et si le joueur échoue, il est menacé de perdre son sponsoring », explique Naim.
Un défi de taille
Depuis les années 2000, on voit également apparaître en Egypte des académies privées de tennis, comme le club Smash, Wadi Degla, Palm Hills et Ahmad Al-Gamal Camp. Ces écoles ont fait naître une nouvelle génération de joueurs talentueux, sans compter que ces clubs sponsorisent un bon nombre de joueurs de la sélection nationale, à l’instar du club Wadi Degla, qui sponsorise Mohamad Safwat. « Grâce à tous ces efforts, des joueurs ont pu, en 2013, pour la première fois de l’histoire du tennis égyptien, intégrer le classement mondial junior. Ces joueurs sont Mazen Ossama, classé 34 ATP junior, Mayar Chérif, classée 61 WTA junior, et Sandra Samir, classée 88 WTA junior. En 2013, de tels résultats étaient inédits », ajoute-t-il.
Ainsi, depuis 2009, la Fédération égyptienne de tennis s’est attelée à accorder une priorité à ses jeunes joueurs, afin de créer au bout de quelques années une sélection forte et prometteuse. La Fédération organise annuellement, depuis 2009, 10 tournois pour les juniors. Elle a également permis aux meilleurs d’entre eux de participer à un bon nombre de tournois internationaux, afin qu’ils gravissent le classement mondial.
Toutefois, cela ne veut pas dire que la mission des joueurs de tennis égyptiens sera facile à Tokyo, car ils y affronteront les stars du tennis mondial, qui sont mieux classés qu’eux. « Il est vrai que les défis sont très grands, mais quel que soit le challenge, on ne doit pas s’arrêter de travailler. Voilà pourquoi la Fédération égyptienne de tennis a élaboré un programme de préparation pour les deux joueurs qualifiés », assure Naim. Ce programme consiste à faire participer les deux joueurs à des tournois challengers au Maroc, en Turquie et aux Etats-Unis. La Fédération cherche aussi une académie où les deux pourront passer un mois d’entraînement et de préparation, et disputer des matchs avec des adversaires forts. « Pour nos joueurs, la qualification est une très bonne occasion de rivaliser avec les stars de la discipline pour acquérir de l’expérience. Le plus important est qu’ils ont une chance d’améliorer leur classement mondial », conclut-il.
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