
Ronaldo s'est imposé dans les duels aériens face aux défenseurs égyptiens Ali Gabr et Ahmad Hégazi pour tuer le match. (Photo : AFP)
Deux têtes d’un emblématique Cristiano Ronaldo à la 92e et la 94e minutes du jeu ont gâché le spectacle pourtant bien maîtrisé par l’Egypte face au Portugal vendredi 23 mars à Zurich. Pendant 90 minutes, les Pharaons ont montré de l’envie, du mouvement, beaucoup de confiance et ont même pris l’initiative de but face au champion d’Europe. Le septuple champion d’Afrique a failli ouvrir le score à la 7e minute sur une belle action, si ce n’était le gardien Beto qui a bloqué le tir de Abdallah Al-Saïd de la ligne des 6 mètres. Il a fallu que Mohamad Salah, l’icône de cette génération et le meilleur buteur de la Premier League anglaise, ouvre le score à la 56e minute sur une belle frappe du gauche d’en dehors de la surface. La victoire semblait à l’horizon avant qu’elle ne soit réduite en mirage par le doublé de Ronaldo, 5 fois meilleur joueur du monde, pour sauver son équipe. « C’est une grande déception que nous ayons perdu dans les dernières minutes du match, mais on a beaucoup profité de cette confrontation », a dit le sélectionneur d’Egypte, Hector Cuper.
« C’est un match contre l’une des meilleures équipes du monde et on a besoin de tester notre équipe face aux élites. On a appris beaucoup de choses et on essayera de remédier à nos lacunes dans les prochaines rencontres », ajoute-t-il. Certes, il s’agit seulement d’un match amical, mais les enseignements tirés de ce match retentissent comme des signaux d’alerte à trois mois du coup d’envoi de la Coupe du monde de la Russie.
Un casse-tête en défense
Cuper, qui privilégie le jeu défensif, a été trahi par sa garde arrière. Le géant duo de la charnière Ahmad Hégazi (1,95 m) et Ali Gabr (1,93 m), impeccable jusqu’au temps additionnel, a été largué à deux reprises par Ronaldo sur des centres de Ricardo Quaresma. Erreur de marquage flagrante que de laisser tant d’espace dans la zone au roi du jeu aérien, mais outre le côté individuel, c’est le collectif aussi qui a failli. En effet, il est clair que le groupe manquait de souffle en fin de partie et a offert des boulevards aux ailes portugaises pour envoyer des centres dans la surface à leur capitaine qui était à la hauteur, au sens propre et figuré, de la tâche. « Ronaldo est comme Messi, il peut renverser la situation à n’importe quel moment du match. Dans ce genre de confrontation, on ne doit perdre ni notre concentration, ni notre organisation même pour une minute. Tant que l’arbitre n’a pas donné son sifflet final, Ronaldo peut gagner la partie. C’est une importante leçon pour nous », a dit Cuper.
Les duels aériens semblent être une défaillance qui cause beaucoup de dégâts pour les Pharaons car sur les 20 buts encaissés dans l’ère Cuper (depuis mars 2015), 11 étaient sur des centres que ce soit en action de jeu ou coups francs. « On a bien sûr constaté nos erreurs et c’est ce qu’on va essayer de corriger. Je ne veux pas faire des reproches aux défenseurs, car sur l’ensemble de la rencontre, ils ont montré une grande performance. Même Ali Gabr, qui ne joue pas avec son club actuellement, s’entraîne très bien et on lui accorde une grande confiance », dit Ossama Nabih, entraîneur adjoint de la sélection.
Avec et sans Salah
En début de partie, le technicien argentin a confirmé sur ses bases en jouant sa classique 4-2-3-1 avec ses 11 titulaires habituels à un seul changement près, en offrant au gardien Mohamad Al-Chennawi son premier match international. Mais après une première période bien signée, Cuper a changé de schéma et de personnel. Il a aligné son échiquier en 4-4-1-1 en faisant entrer Amr Warda, Marwan Mohsen, Mahmoud Abdel-Razeq « Chikabala » et Hossam Achour pour essayer de tester de nouvelles formules. Il a même fait sortir deux de ses pions essentiels, à savoir son meneur de jeu Abdallah Al-Saïd, puis à la surprise générale, Mohamad Salah. « Salah est important pour nous comme l’est Messi pour l’Argentine. C’est quelque chose que je ne peux pas nier, mais il a toute l’équipe derrière lui pour l’aider à concrétiser. J’espère qu’il sera sacré meilleur joueur du monde, car il le mérite. Mais je voulais tester quelques méthodes et voir aussi le rendement de l’équipe en son absence », explique Cuper.
Faisant maigre impression au niveau offensif, ce ne pouvait que devenir pire avec la sortie de deux éléments inspirateurs. Le onze national a perdu sa boussole, surtout que Mohamad Al-Nenni, le dynamique milieu central qui a pris la charge de la distribution du jeu, manque de créativité. Chikabala et Amr Warda n’ont pas été de vrais relais, mais ont montré qu’ils pouvaient faire impact à certains moments et en présence des patrons de l’équipe. « On a en tête 90 % du groupe qui sera avec nous en Russie et même de notre formation. Il y aura peut-être un ou deux changements, selon les circonstances, mais pas de grandes réformes comme certains le pensent. On a une équipe solide et homogène et on veut s’appliquer d’ici jusqu’au Mondial de la Russie », conclut Nabih.
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