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Abdel-Moneim Al-Husseini : Je vais poursuivre la même stratégie de mon prédécesseur, mais avec des visions et des priorités différentes

Marianne Youssef, Mardi, 19 décembre 2017

Le nouveau président de la Fédération égyptienne d'escrime, Abdel-Moneim Al-Husseini, explique sa stratégie à venir visant à développer la discipline et à rééditer l’exploit olympique de Londres 2012. Entretien.

Fédération égyptienne d

Al-Ahram Hebdo : Après votre élection à la tête de la Fédération égyptienne d’escrime, quelles sont vos dispositions pour l’avenir ?

Abdel-Moneim Al-Husseini : Je veux d’abord noter que je suis honoré et fier de la responsabilité que j’ai eue. Nous allons nous mettre tous au travail pour mettre en oeuvre nos projets pour l’escrime égyptienne. A vrai dire, mon élection à la tête de la Fédération survient dans un moment critique vu que le sport égyptien a été négativement influencé par la crise du dollar qui a dû arrêter toutes les activités sportives depuis le début de la saison 2017. L’escrime, comme tous les autres sports, a connu un vrai recul, et ce, même si cette discipline, qui n’était ni connue, ni répandue en Egypte, a commencé à attirer l’attention grâce à l’escrimeur Alaa Aboul-Qassem qui a réalisé une première dans l’histoire de la discipline en décrochant une médaille d’argent en fleuret aux Jeux Olympiques (JO) de Londres 2012. Cette médaille olympique a sans doute donné à l’escrime une nouvelle impulsion en Egypte. Mon élection à la tête de la fédération dans ce moment critique représente pour moi une responsabilité, voire un défi.

— Quelles sont les principales lignes de votre stratégie ?

— Je vais poursuivre la même stratégie de l’ancien président, mais avec des visions et des priorités différentes. Par exemple, l'une de mes priorités concerne surtout le staff technique, c’est-à-dire les entraîneurs, les directeurs techniques, les psychologues et les spécialistes en fitness et en nutrition. Mon but est d’allouer une part importante du budget pour développer leur compétence en leur fournissant une bonne formation. Car il faut savoir que la pratique de ce sport nécessite non seulement de la force physique, mais un ensemble de techniques comme la vivacité d’esprit, la rapidité dans les décisions, ainsi bien qu’une lecture rapide, claire et efficace des adversaires. Une autre priorité concerne la promotion de la discipline. Je vais réclamer à la Fédération internationale d’escrime de financer la création d’une école pour l’apprentissage de l’escrime en Egypte. Je vais me baser dans ma demande sur le fait que l’Egypte est l'un des plus anciens pays africains qui ont intégré la discipline depuis 1912. Je pense que la création de cette école contribuerait à promouvoir largement la discipline et à augmenter le nombre de pratiquants. Ma troisième priorité concerne le fait d’accorder plus d’attention aux stars de la sélection tels Alaa Aboul- Qassem et Mohamad Essam.

— Pouvez-vous nous parler plus précisément du plan particulier qui sera mis pour le développement du niveau de ces escrimeurs ?

— Habituellement en Egypte, les stars ne bénéficient pas de l’intérêt qu’elles méritent. Voilà pourquoi elles sont désespérées, car leurs pays n’accordent pas l’intérêt qu’il faut à leurs talents. Mais je refuse d’agir ainsi. Je peux bien comprendre la déception d’un athlète qui n’est pas honoré dans son pays. Mon plan est de ne pas compter sur le budget du ministère du Sport. Il est clair à tous que le budget est toujours insuffisant pour financer les programmes d’entraînement. Je vais profiter de mes bonnes relations avec quelques hommes d’affaires pour sponsoriser ces escrimeurs. Mon plan est différent de celui de l’ancien système. Je ne vais pas laisser l’athlète chercher seul un sponsor qui l’aide à financer son programme d’entraînement, mais c'est la Fédération qui assumera cette tâche. En plus, ma visée est que le sponsor se charge financièrement de l’athlète pour une période déterminée qui s’étend de deux à trois années. Pendant les trois années de ma fonction, je ferai de mon mieux pour fournir deux ou trois sponsors qui prendront cette charge jusqu’aux JO de Tokyo 2020.

— Comment évaluez-vous le niveau de la sélection senior ?

Abdel-Moneim Al-Husseini
Abdel-Moneim Al-Husseini, nouveau président de la Fédération égyptienne d'escrime.

— Je pense que la sélection possède trois stars très talentueuses qui peuvent réaliser de très bonnes performances si elles bénéficient d’une bonne attention. Citons Alaa Aboul-Qassem, qui occupe actuellement la 18e place mondiale. Il y a aussi l’escrimeur Mohamad Essam, 23 ans, qui est actuellement 37e mondial. Et Mohamad Hamza, qui a 17 ans seulement et qui s’entraîne dans une académie américaine pour la formation des escrimeurs appartenant à son père, un ancien champion de fleuret.

Grâce à son talent, il a été le premier escrimeur junior à participer aux JO de Rio 2016 avec la sélection senior égyptienne. Il a remporté une médaille d’or aux Championnats d’Afrique en mars dernier et une médaille de bronze à la Coupe du monde d’Italie en février 2017. Quant à la sélection féminine, elle renferme de très bons athlètes, mais elle a besoin d’une très grande attention pour progresser. Parmi les deux stars de la sélection, on peut citer Nada Hafez en sabre et Yara Al- Charqawi en fleuret. Elles ont toutes deux réalisé de bonnes performances aux niveaux africain et arabe, mais mon objectif est qu’elles puissent réaliser de bons résultats pour l’escrime féminine égyptienne au niveau international.

— Et quels sont les principaux défis auxquels vous allez faire face ?

— A court terme, mon premier défi est la qualification pour les JO de Tokyo 2020. Mon but est de qualifier un bon nombre d’escrimeurs par rapport aux JO de Rio, lors desquels 8 escrimeurs (6 hommes et 2 dames) y ont fait part. Je vise à augmenter ce nombre pour atteindre 12 escrimeurs, 8 en hommes et 4 en dames. A long terme, je vise à bien préparer les escrimeurs qualifiés en leur fournissant un programme d’entraînement varié en stages et en tournois pour pouvoir rivaliser avec les grands à Tokyo.

— Qu’en est-il des juniors ?

— Les juniors constituent une base essentielle pour la sélection nationale à venir. Après ma prise en charge, j’ai effectué un tour dans un certain nombre de clubs et j’ai découvert que le nombre de jeunes athlètes qui pratiquent ce sport et dont l’âge varie entre 11 et 15 ans avait beaucoup augmenté ces 5 dernières années. Je pense que cette augmentation remonte à l’exploit olympique réalisé par Alaa Aboul- Qassem. C’est très ambitieux pour moi, car cela veut dire que si je leur accorde un bon intérêt, je vais avoir au bout de quelques années une base très forte. Mon grand défi, c’est de bien préparer la sélection juniors pour les Mondiaux en avril 2018.

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