Mohamad Salah, présent lors du cauchemar d'Accra il y a trois ans, mènera cette fois-ci les Pharaons pour la revanche. (Photo : Reuters)
La rencontre egypte-ghana, du dimanche 13 novembre à Alexandrie, est le premier rendez-vous de taille pour les
Pharaons sur le chemin de la Coupe du monde 2018. Bien que le duel entre les deux équipes, qui se disputent la première place du groupe, n’ait lieu qu’au cours du deuxième jour de la phase de poule, les enjeux sont énormes. En cas de victoire, l’Egypte occuperait largement la tête du groupe E avec un maximum de six points, soit cinq d’avance sur son adversaire qui avait trébuché face à l’Ouganda 0-0 en match d’ouverture. Par contre, une défaite à domicile placerait les
Pharaons dans une situation délicate pour le reste du parcours qui se termine par un tête-à-tête à Accra. «
Nous avons un groupe de joueurs fantastiques qui sont prêts à tout donner pour gagner. Je ne suis pas un magicien et il n’existe pas de recette secrète pour la victoire, mais je promets de déployer tous les efforts pour aller le plus loin possible. Je tiens aussi à rappeler, comme je l’ai fait avec mes joueurs, que ce match contre le Ghana ne représente que 3 points sur un total de 18 », a déclaré le sélectionneur d’Egypte, Hector Cuper, lors d’une conférence de presse dimanche dernier. Mais si cette rencontre fait autant de bruit, c’est qu’elle vient rappeler aux
Pharaons leur humiliante défaite contre les
Black Stars en 6-1 lors du match de barrage des qualifications du Mondial 2014 (Ndlr : L’Egypte s’était imposée au retour 2-1). «
Beaucoup de choses ont changé depuis. J’ai entendu plusieurs voix qui demandaient à ce que l’ancienne garde de l’équipe soit modifiée. Personnellement, j’ai une grande confiance en tous mes joueurs et en notre public. Le Ghana est une grande équipe, tout comme l’Egypte, et ce type de résultat n’arrive que rarement à ce niveau du jeu », a ajouté le technicien argentin.
Lutter contre les vieux démons
Les Pharaons ont connu une large réforme depuis le cauchemar d’Accra en 2014, et Cuper, embauché en mars 2015, a mis en place une technique de jeu stable et fiable. Evoluant selon un schéma de 4-2-3-1, le onze national est tourné vers le talentueux Mohamad Salah, pendant que le meneur Abdallah Al-Saïd orchestre minutieusement le rythme du jeu. Pour ce match aller contre les Black Stars, le sélectionneur national a dû faire des changements de dernière minute. Les ailiers Mahmoud Abdel-Moneim « Kahraba » et Moustapha Fathi ainsi que l’attaquant Ahmad Hassan « Kouka » blessés ont été remplacés par l’ailier d’Ahli, Walid Soliman, et l’attaquant de Smouha, Hossam Salama. Rien de fatal, car ce trio ne figure pas sur l’échiquier principal de Cuper. Celui-ci a réussi à garder son noyau essentiel intact et l’a même renforcé grâce au retour d’Ahmad Hégazi, l’homme fort de la charnière défensive. Le casse-tête se situe plutôt au niveau du gardien. Dans un contexte où Ahmad Al-Chennawi est occupé par les matchs de Zamalek et que Essam Al-Hadari n’a pas donné satisfaction lors des derniers matchs du championnat avec Wadi Degla, Chérif Ekrami, de retour en force avec Ahli, pourrait être une bonne option.
« Nous avons un groupe solide et homogène qui évolue ensemble depuis un bon moment. Il y a plusieurs remplaçants pour chaque élément de l’équipe et donc pas de problème en cas de blessure. Le Ghana n’est pas aussi fort qu’avant, ils ont de nouveaux joueurs et un nouvel entraîneur. Cela change la donne. Nous ne laisserons jamais un match comme celui de 2014 à Accra se reproduire », confie Kahraba, qui a participé au fameux match d’Accra et qui manquera au rendez-vous de dimanche pour cause de blessure.
Un adversaire à ne pas sous-estimer
L’erreur serait de se fier aux apparences. Certes, les Black Stars ne sont pas aussi étincelants qu’auparavant, et ne sont que l'ombre de l'équipe qui s’est qualifiée pour les quarts de finale du Mondial de 2010. C'est vrai que l’équipe sera réduite par les absences de son capitaine et buteur Asamoah Gyan, tout comme du milieu moteur de la Juventus (Ita) Kwadwo Asamoah, pour blessure. On peut dire, sans mépris, que l’équipe a été décevante face à l’Ouganda alors qu’elle jouait à domicile. Les Black Stars n’ont pas réussi à imposer leur jeu face à un adversaire de moindre calibre. Méfiance tout de même car le Ghana est l’un des ténors du continent et il sera ravi de rattraper son départ raté en affrontant son principal rival du groupe. « Nous sommes très concentrés sur ce match, et je ne m’attarde pas à parler du passé, à chercher des excuses ou à accuser qui que ce soit. Notre objectif est de nous qualifier pour la Coupe du monde, c’est tout ce qui compte. Nous avons des joueurs très solides mentalement qui ont déjà surmonté des situations difficiles. Et nous sommes prêts pour affronter l’Egypte », a déclaré l’entraîneur du Ghana, Avram Grant. Le quadruple champion d’Afrique possède l’un des effectifs les plus puissants du continent malgré certaines absences et une nouvelle génération qui prend la relève des héros de 2010, Michael Essien, Stephan Appiah, Sulley Muntari, Kevin-Prince Boateng et Asamoah Gyan. Le talentueux ailier de West Ham (Ang), Andre Ayew, fera son retour après sa blessure d’août dernier en Premier League. Il portera le brassard de capitaine en l’absence de Gyan et orchestrera le jeu des jeunes joueurs de talent tels que Christian Atsu, Alhassan Wakaso, Afriyie Acquah, Jeffrey Schlupp et Andy Yiadom, convoqué pour la première fois en sélection. Combinant les expériences de Jordan Ayew, Abdul-Majeed Waris, Mubarak Wakaso et John Boye, Grant possède une belle composition.
Les Pharaons doivent être sur leur garde s’ils ne veulent pas subir une défaite malvenue à ce stade des qualifications. La dernière qualification des Pharaons en Coupe du monde date de 1990.
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