Vaccins Covid. Photo : AFP
Le tribunal de Bruxelles a débouté mercredi un lobbyiste belge s'opposant à la reconduction d'Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne en raison d'une fraude présumée dans le dossier des achats de vaccins anti-Covid par l'UE au laboratoire Pfizer.
Dans sa requête, Frédéric Baldan, ex-lobbyiste au Parlement européen, demandait en urgence --à un juge des référés-- que le Parti populaire européen (PPE, droite) soit contraint, sous peine d'astreinte, de retirer la candidature de Mme von der Leyen à sa propre succession.
Une urgence justifiée aux yeux du plaignant par l'imminence d'un sommet européen --jeudi et vendredi à Bruxelles--, au cours duquel doit être décidée par les 27 l'attribution des "top jobs", les postes clés des institutions de l'UE (Commission, Parlement, Conseil européen).
Mais cinq jours après l'audience tenue le 21 juin, "M. Baldan a été débouté de sa demande, n'ayant pas établi le risque de préjudice grave ou d'inconvénients sérieux justifiant qu'une décision immédiate soit prise", a tranché le juge des référés, selon une synthèse de son ordonnance communiquée à l'AFP par le tribunal.
"En agissant en référé contre le parti politique dont est membre Mme von der Leyen, M. Baldan a tenté de refaire le procès du manque allégué de transparence de la Commission européenne et/ou de ses membres dans le contexte de la gestion européenne de la crise Covid", est-il ajouté de même source.
Or ce litige a déjà été porté devant plusieurs autres tribunaux, de l'UE et de Belgique, rappelle l'ordonnance, soulignant qu'une plainte au pénal est actuellement "pendante" devant un juge d'instruction de Liège (est), la ville d'origine de Frédéric Baldan.
M. Baldan, qui gère un cabinet de conseil spécialisé dans les relations sino-européennes, dit s'être vu retirer son accréditation de lobbyiste au Parlement européen à l'été 2023 après avoir mis en cause la probité de Mme von der Leyen dans le dossier des vaccins. Il estime avoir été victime de "représailles".
Sa plainte déposée en avril 2023 à Liège accuse la responsable allemande d'avoir négocié "secrètement" avec le PDG de Pfizer, Albert Bourla, un gros contrat de vaccins lors de la pandémie de Covid. Ceci "sans aucun mandat" des 27 pays membres de l'UE.
Est notamment pointé du doigt un échange de textos que Mme von der Leyen aurait ensuite supprimés, ce qui s'apparente à une "destruction de documents publics" répréhensible pénalement.
Le parquet européen, un organe indépendant de l'UE chargé notamment de lutter contre la fraude aux fonds de l'Union, avait annoncé en octobre 2022 l'ouverture d'une enquête sur ces achats controversés de vaccins.
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