Janvier 2022, le Boeing 787-9, baptisé « Dreamliner », de la compagnie aérienne nationale Egyptair, effectue le premier vol sur le continent africain, avec des services respectueux de l’environnement, du Caire pour Paris. Ce vol fait partie de la stratégie du ministère de l’Aviation civile pour le développement durable et la protection de l’environnement. Le plan d’Egyptair vise à réduire de 90 % l’utilisation de plastique à usage unique à bord de ses vols. La compagnie a identifié 27 produits du genre utilisés à bord de ses avions et les a remplacés par des produits respectueux de l’environnement. 2022 a été le début des vols vers l’Europe avec des mesures respectueuses de l’environnement. Et, d’ici 2025, ce plan sera généralisé sur tous les vols.
Une nouvelle initiative qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie environnementale adoptée par l’Etat pour lutter contre le changement climatique. Une stratégie qui inclut aussi le secteur du transport public vert avec des bus, des voitures et des trains électriques (voir encadré). « Comme tous les pays du monde, l’Egypte se tourne vers l’usage des sources d’énergie propre », indique Hassan Mahdi, professeur à l’Université de Aïn-Chams et spécialiste des ponts et chaussées. Il explique que jusqu’à récemment, on dépendait entièrement des combustibles fossiles, à savoir, le pétrole et ses dérivés, mais aujourd’hui, on se tourne vers l’usage d’autres alternatives dont l’électricité et l’azote gazeux. « L’Egypte ne peut pas être à l’écart de ce qui se passe dans le monde, elle doit être impliquée, elle a un rôle à jouer dans la préservation de la planète », estime Hassan Mahdi.
Au moins un tiers de voitures électriques d’ici 2030
C’est pourquoi Magdi Salah, expert des routes et du transport, note qu’au cours de ces dernières années, l’Egypte a lancé des projets allant dans ce sens, dont la conversion des voitures au gaz naturel, surtout à la lumière des importantes découvertes gazières. Quant à l’azote gazeux, qui est déjà utilisé dans certains pays dont les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite, il est encore dans la phase expérimentale en Egypte. L’expert ajoute que l’Egypte dispose d’autres sources d’énergie propre, dont l’éolienne et l’énergie solaire. « On compte atteindre au moins un tiers de véhicules électriques d’ici 2030. Des projets en cours sont exécutés en partenariat avec l’Allemagne, la France et la Chine », indique Magdi Salah.
En effet, l’Egypte a lancé plusieurs mégaprojets dans le domaine du transport vert dont le monorail, le train électrique léger (LRT), le chemin de fer électrique express, ainsi que le métro et le bus à fréquence. « Les entreprises égyptiennes établissent des travaux de génie civil, et nous terminerons également le développement des ateliers ferroviaires, le développement portuaire, d’autant plus que depuis 2024, nous aurons des ports secs dans toute la République », énumère Magdi Salah. Quant à l’ancien transport, il sera remplacé progressivement vu le coût économique que cela nécessite.
L’expert ajoute qu’il faut aussi mentionner que ce changement ne sera pas seulement au niveau de l’environnement, mais il aura aussi un impact économique positif sur le citoyen et sur l’Etat. « Au début, il était difficile de trouver des batteries électriques qui donnent une longue autonomie et les prix étaient élevés. Mais maintenant, le monde commence à produire de nouvelles batteries avec une nouvelle technologie qui a résolu de nombreux problèmes tels que la durée et la méthode de charge », explique l’expert, soulignant que les prix ne sont plus aussi élevés qu’auparavant et concluant que « les transports électriques permettent de faire d’importantes économies ».
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