Mohieddine a tenu ces propos lors de sa participation à la séance inaugurale du Forum régional sur l'Europe et l'Asie centrale sur le financement de l'action climatique, tenu à Genève et organisé par la présidence égyptienne de la COP27 en coopération avec la Commission économique des Nations-Unies pour l'Europe, le Groupe des Champions du climat, et avec la participation virtuelle du ministre égyptien des Affaires étrangères et président désigné de la COP27 Sameh Choukri, de la vice-secrétaire générale des Nations-Unies, Amina Mohamed, de l'envoyé spécial de l'Onu pour l'action climatique et le financement, Mark Carney, et la directrice exécutive de la Commission économique des Nations-Unies pour l'Europe, Olga Algayerova, ainsi que d'autres ministres et hauts responsables des pays de la région et des organisations régionales et internationales de développement et de financement.
Mohieddine, également envoyé spécial pour le financement du Programme de développement durable à l'horizon 2030, a indiqué que les pays développés n'avaient pas encore tenu leur engagement à la Conférence de Copenhague de financer l'action climatique dans les pays en développement et les marchés émergents d'une valeur de 100 milliards d'USD par an. « Même si cet engagement est tenu, il ne représente que 3 % de la finance pour l'action climatique », a-t-il dit, soulignant l'importance du rôle des budgets de l'Etat, du secteur privé et des partenariats avec les diverses organisations financières pour mobiliser les financements nécessaires aux projets climatiques.
Il a souligné la nécessité de traiter avec intérêt les rapports internationaux qui ont montré les prévisions et les préoccupations du secteur privé et des investisseurs à l'égard des investissements dans les marchés émergents. Selon ces rapports, 88 % des marchés émergents, y compris certains en Europe et en Asie centrale, ne sont pas au niveau de l'investissement et font face à des problèmes liés à la stabilité institutionnelle, à la transparence des données économiques et à la stabilité monétaire, ce qui oblige les gouvernements de coopérer avec les organisations internationales pour réduire les risques d'investissement dans les marchés émergents en vue de créer un environnement propice à la mise en œuvre de projets de développement durable, dont ceux climatiques.
Mohieddine a déclaré que la finance pour l'action climatique exigeait de promouvoir la coopération aux niveaux local, régional et international à la lumière de graves défis survenus durant les deux dernières années, des effets négatifs de la pandémie de coronavirus sur le secteur de la santé dans le monde, et des dommages dus à la crise ukrainienne, qui a conduit au recul de la sécurité alimentaire et des pénuries d'énergie. Il a aussi fait état des prévisions du Fonds Monétaire International (FMI) et d'autres institutions internationales afférentes selon lesquelles l'année prochaine connaîtra une augmentation de l'inflation et un recul des performances économiques et du taux de croissance dans le monde.
Selon Mohieddine, ces défis ont souligné l'importance de l'initiative des cinq forums régionaux qui s'occupent non seulement d'approuver des projets de développement et de climat, mais aussi d'aborder des mécanismes de leur financement, de réunir les gouvernements, le secteur privé et les représentants de diverses organisations de financement, ainsi que de trouver des solutions et de lever les obstacles probables face à la mise en œuvre de ces projets, telle est l'approche pratique adoptée et prônée par la présidence égyptienne de la COP27.
A cet égard, Mohieddine a déclaré que les quatre forums régionaux précédents avaient évoqué près de 400 projets climatiques et développementaux, et environ 50 d'entre eux avaient été sélectionnés pour être présentés lors de la conférence de Charm Al-Cheikh, alors que 100 autres projets seront présentés sur les sites Web officiels de la conférence et des Champions de l'Onu pour le climat, notant qu'un certain nombre de ces projets seraient financés dans le cadre de la coalition « Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ) », d'une valeur de 130 trillions d'USD.
Il a ajouté que le forum régional sur l'Europe et l'Asie centrale devrait déboucher sur l'approbation de plusieurs autres projets développementaux et climatiques, conformes à l'Accord de Paris sur le climat et qui visent à atteindre les objectifs d'atténuation et d'adaptation, et à trouver des moyens d'investir et de financer ces projets, en tenant compte des investissements dans le capital humain et dans les infrastructures des pays, soulignant qu'il n'y avait pas de divergence entre la mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le climat et celle des Objectifs de Développement Durable (ODD).
« Les cinq forums régionaux ont également montré un vif intérêt de la part du secteur privé, des organisations régionales et internationales de développement et de financement à participer au financement et à la mise en œuvre des projets climatiques, question qui doit être bien exploitée, afin de réaliser les divers objectifs de développement, y compris ceux climatiques », a-t-il conclu.
Ces cinq forums régionaux sont une initiative lancée par la présidence égyptienne de la COP27 en coopération avec les commissions économiques des Nations-Unies et le Groupe des Champions du climat, dans le but de renforcer la dimension régionale de l'action climatique et d'approuver des projets qui peuvent être financés, investis et mis en œuvre, tout en mobilisant les financements nécessaires à ces projets.
Durant les dernières semaines, quatre forums ont été tenus sur l'Afrique, l'Asie et le Pacifique, l'Amérique latine et les Caraïbes, ainsi que la région arabe, au cours desquels plus de 70 projets développementaux et climatiques ont été présentés et dont les modes de financement ont été abordés. Ainsi, tous ces projets seront l'objet d'examen lors de la conférence de Charm Al-Cheikh en tant que modèle d'action climatique régionale.
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