A l'occasion des Assemblées annuelles de l'automne du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, le ministre des Affaires étrangères et président désigné de la COP27, Sameh Choukri, a publié sur le blog du ministère des Affaires étrangères un article intitulé « Le financement participatif de l’action climatique internationale ».
Choukri assure que les Assemblées de cette année ont une importance particulière étant donné que la capacité des pays à coopérer dans le domaine du climat est sérieusement mise à l’épreuve. Réduire les émissions de carbone apparaît également comme un défi majeur. « A travers l’Accord de Paris sur l'action climatique, les pays en développement ont accepté d’apporter leurs contributions équitables à la lutte contre une crise qu'ils n'avaient pas provoquée, et ce, en échange d’un soutien financier dont ils ont besoin pour compléter leur action nationale, tout en poursuivant les Objectifs de Développement Durable (ODD) et d'éradication de la pauvreté. Mais alors que la COP27 approche, cet accord semble être remis en question et ses chances de succès sont en recul », affirme Sameh Choukri.
Selon Choukri, la crise climatique devient de plus en plus préoccupante. Les vagues de chaleur et de sécheresse, les incendies, les tempêtes, l'élévation du niveau des mers, la détérioration des terres, la désertification et les inondations ont causé d’énormes dégâts et anéantissent les acquis du développement. Mais pour lutter contre le changement climatique, il faut établir une justice financière. « En 2009, il fut convenu de consacrer 100 milliards de dollars par an au financement climatique jusqu’en 2020. Or, jusqu'à aujourd'hui, cette promesse n'a pas été tenue. Il faut savoir que cette somme ne représente qu'une petite partie des moyens requis. Selon le Comité permanent des finances de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), le coût de la mise en œuvre des Contributions Déterminées Nationales (CDN) dans les pays en développement est estimé à environ 5 800 milliards de dollars jusqu'en 2030 », affirme Choukri.
Il estime que les investissements consacrés à la lutte contre le changement climatique peuvent également jouer un rôle dans la réalisation du développement durable. « Selon le rapport du FMI, Perspectives de l'économie mondiale 2022, le coût d'une réduction des émissions de carbone pour atteindre le zéro net d'ici 2050 reste inférieur au coût de l'inaction », ajoute le ministre des Affaires étrangères.
Choukri met l’accent sur la nécessité de saisir l’occasion pour mettre le système financier international sur une nouvelle voie qui reconnaît pleinement la crise climatique : « Si nous le faisons, nous aurons une chance de construire ensemble un monde plus juste et plus durable ».
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