A l’occasion du 20e anniversaire de la création de l’Union africaine, le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a salué la collaboration entre l’Onu et l’Organisation régionale comme une pierre angulaire du multilatéralisme, mais il s’est inquiété, entre autres, des impacts du changement climatique sur ce continent pour lequel il a requis une aide au développement massif.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité mardi, consacrée à la coopération entre les deux organisations, le chef de l’Onu s’est particulièrement indigné que « nous continuions à foncer tout droit vers le précipice climatique », rappelant que pour de nombreux pays africains, il ne s’agit plus d’une menace lointaine, mais d’une réalité quotidienne ; et d’un cas d’école d’injustice morale et économique infligé à un continent qui subit de plein fouet les conséquences d’émissions mondiales de gaz à effet de serre alors qu’il n’y contribue pratiquement pas.
Antonio Guterres a ainsi rappelé les quatre saisons des pluies manquées dans la Corne de l’Afrique, un phénomène inédit en 40 ans qui menace les populations de famine, les tensions entre éleveurs et fermiers exacerbées par la sécheresse au Sahel, et les crues et ouragans qui affectent l’Afrique australe. Autant d’arguments, à ses yeux, pour encourager tous les dirigeants, y compris ceux du G20 qui contribuent à 80 % des émissions de gaz à effet de serre, à concrétiser leurs engagements lors de la prochaine COP27, notamment leur promesse de fournir 100 milliards par an d’aide aux pays en développement pour faire face à ces défis, de doubler à 40 milliards par an les montants nécessaires à l’adaptation de ces pays au changement climatique, et d’aboutir à des actes concrets sur les questions de pertes et dommages, « un facteur de confiance entre pays développés et en développement, mais aussi de survie pour des nations à faibles revenus ».
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