Décrivant « un carnage climatique qui dépasse l’imagination », Guterres a rappelé que les inondations qui ont ravagé le Pakistan cet été recouvrent une superficie trois fois plus grande que celle de son propre pays, le Portugal. Le chef de l’Onu s’est indigné de la « sinistre équation d’injustice climatique dont est victime la population de ce pays », avant d’énoncer les conséquences du désastre sur la population : « Beaucoup ont tout perdu : leur maison, leur bétail, leurs récoltes, leur avenir. Des vies ont été emportées par les flots et les plus vulnérables d’entre eux, les enfants, représentent un tiers des morts et des blessés ».
La catastrophe pourrait affecter le Pakistan pendant des années
Alors que s’annonce une catastrophe de santé publique, avec des risques d’épidémies de choléra, de paludisme et de dengue qui pourraient faire plus de victimes que les inondations, la destruction de 1 500 hôpitaux complique la réponse sanitaire. Quant aux ravages infligés aux cultures et au bétail, ils pourraient générer une crise alimentaire qui met en péril la prochaine saison des semis.
Quant à la réponse des Nations-Unies aux inondations au Pakistan, elle s’élève à 816 millions de dollars, soit 656 millions de plus que l’appel initial, afin de répondre à l'urgence jusqu’en mai prochain. Le secrétaire général a jugé cette somme « dérisoire » par rapport aux besoins en eau, nourriture, assainissement, construction d’abris et soutien sanitaire.
« La question centrale reste la crise climatique », a-t-il ajouté, regrettant qu’à mesure que la date de la COP27 approche, le monde, lui, recule, en augmentant ses émissions de gaz à effet de serre.
La responsabilité morale des pays riches
António Guterres a réitéré son espoir que la COP27 verra ces tendances s’inverser en ouvrant une action sérieuse sur la compensation des pertes et dommages subis par les pays à faibles revenus. « La COP27 doit offrir la clarté sur le financement vital de l’adaptation et de la résilience des pays concernés », a-t-il déclaré, soulignant que 80 % des émissions à l’origine de ce type de destruction climatique proviennent du G20 et que les pays les plus riches ont la responsabilité morale d’aider des nations comme le Pakistan à se rétablir.
Au moment où partout des communautés sont menacées, de petits Etats insulaires en développement sont confrontés à la perspective très réelle de voir leur territoire entier sombrer dans l’océan. Le secrétaire général a émis cette mise en garde : « Aujourd’hui, c’est le Pakistan. Demain, cela pourrait être votre pays et vos communautés ».
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