Grande voix de l’émancipation des femmes musulmanes et du dialogue des cultures, l’écrivaine algérienne Assia Djebar, membre de l’Académie française, s’est éteinte vendredi dernier à Paris à l’âge de 78 ans. La romancière, décédée dans un hôpital parisien, sera enterrée, selon ses voeux, dans son village natal de Cherchell, à l’ouest d’Alger.
Le président français François Hollande a rendu hommage « à cette femme de conviction, aux identités multiples et fertiles qui nourrissaient son oeuvre, entre l’Algérie et la France, entre le berbère, l’arabe et le français ». Figure majeure de la littérature maghrébine d’expression française, Assia Djebar a publié une vingtaine de romans, témoignages, recueils de poèmes, traduits dans autant de langues. Elle était aussi cinéaste. Lauréate en 2000 du prix allemand de la Paix, élue à la prestigieuse Académie française en juin 2005, elle fut citée à plusieurs reprises pour le prix Nobel de littérature.
De son vrai nom Fatima Zohra Imalayène, cette fille d’instituteur, née le 30 juin 1936 à Cherchell, à 150 km à l’ouest d’Alger, publie son premier roman, La Soif, à l’âge de 19 ans.
Son nom de plume, Assia, signifie « la consolation », et Djebar, « l’intransigeant ». Première femme musulmane admise à l’Ecole normale supérieure de Paris en 1955, elle défend dans son oeuvre pendant plus d’un demi-siècle le droit des femmes, prônant l’émancipation des musulmanes.
Elle prend dans sa jeunesse le parti de l’indépendance de l’Algérie, alors sous domination française, mais décide d’écrire en français. Elle enchaîne les romans jusqu’au milieu des années 1960, Les Impatients (1958), Les Enfants du nouveau monde (1962), etc. .
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