La disparition du roi saoudien Abdallah Ibn Abdel-Aziz, roi du pays invité d’honneur de cette édition du Salon du livre, a obligé les organisateurs à respecter les 7 jours de deuil national décrétés par l’Egypte.
Les manifestations artistiques et festives en marge de l’événement ont été décalées d’une semaine, par respect pour le défunt.
Le personnage mis à l’honneur au Salon est l’imam Mohamad Abdou (1849-1905), l’ancien mufti d’Egypte vers la fin du XIXe, début du XXe siècle. Le GEBO a aussi choisi l’Arabie saoudite comme invitée d’honneur du Salon.
L’imam Abdou était l’un des pionniers de la presse arabe, mais aussi du dialogue et de l’ouverture, appelant toujours à adapter la religion dans son fondement avec l’époque et les temps modernes. Comme le leader national Ahmad Orabi, il avait lutté contre les Anglais, et était convaincu, avec Gamaleddine Al-Afghani, de la nécessité de réformer la religion et le discours religieux.
Il s’agit, comme l’avait sans doute pensé les organisateurs, d’un appel insistant au dialogue au sein de ce forum. Le dialogue intermusulman, tout comme celui entre les religions, est une condition sine qua non pour éradiquer l’extrémisme religieux. Face à la multiplication des interprétations extrémistes du texte religieux incitant à la violence, le dialogue culturel pourrait aider à crever les abcès du passé et des non-dits sur les questions religieuses.
Ce Salon du livre espère être l’occasion pour relancer la réforme religieuse quasiment un siècle après celle proposée par Mohamad Abdou, dont les réflexions ont aidé à l’émancipation des femmes, et ont même servi plus tard à leur permettre de conduire une voiture
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