Dans un pays en ébullition, en quête d’identité, s’entremêlent les destins de deux éminentes familles bourgeoises de Tunis : les Naifer, à la mentalité rigide et conservatrice, et les Rassaa, libéraux et progressistes.
Une nuit de décembre 1935, la jeune épouse de Mohsen Naifer, Zbeida Rassaa, est soupçonnée d’entretenir une liaison avec Taher Haddad, un intellectuel d’origine modeste, connu pour son militantisme syndical et ses idées progressistes, notamment en faveur des droits des femmes.
Dans un entrelacement de secrets et de souvenirs, plusieurs membres des deux familles, ainsi que leurs domestiques, reviennent au fil des sept décennies suivantes sur les répercussions désastreuses de cette nuit funeste, formant un voyage envoûtant à travers l’histoire de la Tunisie. Comme dans un jeu de poupées russes, chaque récit en contient d’autres et apporte un éclairage qui renverse la perspective qu’avait le lecteur.
Avec la figure de Taher Haddad, grand réformateur arabe au XXe siècle (à qui on ne connaît pas d’histoires amoureuses), Amira Ghenim transpose en fiction plus d’un demi-siècle d’histoire tunisienne et de luttes pour les droits des femmes. Son style fluide, la construction astucieuse de son roman, ses personnages complexes et nuancés donnent toute son amplitude au propos. Traduit de l’arabe par Souad Labbize. Aux éditions Philippe Rey.
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