Rommel avec son aide de camp Fritz Bayerlein
« Décisive » : c’est ainsi que la plupart des historiens considèrent la bataille d’Al-Alamein dans l’issue de la Seconde Guerre mondiale, selon l’historienne Jill Edwards. L’enjeu pour Rommel était simple. Il faut chasser les Anglais d’Alexandrie, traverser le Canal de Suez et rejoindre l’Inde à travers l’Iran et l’Afghanistan. Ainsi pourra s’opérer la jonction avec les troupes japonaises.
Mythique à plus d’un point, la bataille d’Al-Alamein fut celle d’un grand nombre de nations, au centre desquelles l’Egypte, sous domination britannique. Face à l’occupant : Rommel, « Renard du désert » avec ses troupes allemandes et italiennes. A quelques dizaines de kilomètres de la ligne de front, Alexandrie oscille entre un soutien aux Anglais et un autre aux libérateurs de l’Axe. Youssef Chahine tirera de cette époque un film avec Alexandrie pourquoi ?
Il y a 70 ans jour pour jour, l’avantage était aux Anglais. Supérieurs en troupes et en matériel, ils peuvent surtout compter sur un ravitaillement régulier en fioul qui fait défaut à Rommel. En quelques semaines, Montgomery remporte la bataille.
Jill Edwards revient aujourd’hui sur deux années de batailles dans le désert avec comme point central celle d’Al-Alamein. « L’un des buts est de présenter des points de vue en provenance des nations qui ont participé à cette bataille », avance l’historienne. Sont ainsi mises en avant les perspectives d’auteurs néo-zélandais, sud-africains, français ou italiens. Peu d’éléments cependant portent sur la vision égyptienne de l’événement et sur comment était vue et perçue, à l’époque, cette guerre qui faisait rage à l’est d’Alexandrie.
Le livre met surtout l’accent sur les détails technologiques, militaires, stratégiques, tactiques et logistiques sans réellement se placer du côté des hommes, des soldats des deux camps ou des Alexandrins. Seules les photos font revivre le quotidien de ces troupes, les milliers de trous creusés dans le désert, les tranchées ou les lettres des soldats à leur famille, retrouvées dans le sable des années plus tard.
Une exposition sans réelle valeur ajoutée sur le livre dévoile quelques dizaines de clichés supplémentaires sur Rommel, Montgomery ou les troupes indiennes sur leurs chars anglais. Destiné avant tout aux passionnés d’histoire militaire, Al-Alamein et la bataille pour l’Afrique du Nord dresse, 70 ans après, un bilan minutieux des connaissances accumulées depuis:
El-Alamein and the struggle for North Africa (Al-Alamein et la bataille pour l’Afrique du Nord), sous la direction de Jill Edwards, AUC Press, 2012
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