« Il commence à chanter en arabe. Je saisis quelques mots comme benti, goulti ou jbel et, évidemment, tous les mots que la colonisation a influencés tels que Francia, musiqa, immigri, faliza, miseria, carta. Je devine, à ses yeux, qu’il ferme de temps à autre, à la tonalité de sa voix, aux notes qui viennent du fond de sa gorge, aux voyelles qu’il étire à en perdre le souffle, qu’il parle de l’Algérie, de son village, de sa famille, de sa culture, de tout ce que la guerre l’a contraint à laisser loin derrière lui ». Après la guerre d’Algérie, après l’errance, les parents de la narratrice s’installent en Vendée, à Fontayne, dans un lotissement qui regroupe 9 familles. Les petits jouent, les grands s’interrogent sur l’avenir, les parents travaillent et aménagent leur maison pour oublier le passé. Chez les Benali, il reste des traces d’avant l’exil : les souvenirs incomplets du père, les portraits de proches inconnus, un uniforme de l’armée française, la langue arabe qui revient parfois. La sortie du livre est prévue le 24 août, chez Gallimard, en collection L’Arbalète.
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