La star Elham Chahine, Adel Assead El-Miri (au centre) et l crivain Nabil Abdel-Fattah lors de la remise des prix culturels Sawiris.
Al-Ahram Hebdo : Le prix Sawiris pour la fiction est votre premier prix, après nombreux livres, romans et traductions …
Adel Assead El-Miri: Je ne m’attendais pas à décrocher ce prix. Tout d’abord, il y avait des noms célèbres que je ne pensais même pas rivaliser. Et puis, le contenu de mon roman consistait en des événements réels de ma vie. Il est divisé en chapitres avec des titres et sous-titres. Le roman est plus proche de la forme documentaire. Pour moi, le prix Sawiris représente la fin d’une étape de ma vie, car j’ai l’intention d’arrêter d’écrire pour réfléchir à ce que je pourrais faire après cette récompense. Mon projet d’écriture, paru dans sept ou huit livres, est maintenant arrivé à sa fin, et je n’ai plus rien à dire. Il me semble parfois que j’ai atteint le stade de l’arrêt définitif d’écrire ou de traduire.
— Pensez-vous que les prix soient un outil pour imposer un genre littéraire ?
— Je pense que remporter un prix est le couronnement des efforts pour parvenir à un genre d’écriture réussi, qui attire les lecteurs. C’est l’occasion de se remettre en question pour découvrir ce qu’on peut réaliser par la suite. Je ne vois pas du tout que décrocher un prix de fiction puisse orienter les lecteurs vers un type d’écriture.
— Fils de tissus de soi est une biographie, comme les six autres. Pourquoi un nouveau livre du même genre ?
— Ce roman est une biographie, comme les romans précédents. Il s’appuie sur mon journal intime, où j’enregistre les événements de ma vie quotidienne depuis plus de cinquante ans. Ce journal a atteint aujourd’hui 150 cahiers. Je cherche sans cesse dans ce journal intime les thèmes cohérents qui pourraient être repris dans un même livre.
— Cela vous a pris combien de temps ?
— Je n’arrive pas à préciser le temps pris. Je récupère de mon journal intime des paragraphes épars qui peuvent être rassemblés dans des contextes appropriés. C’est un travail qui demande de la patience. Je le fais alors que je prépare d’autres ouvrages. C’est pourquoi je ne peux ni préciser la durée, ni recourir à l’imagination. J’ai beaucoup d’événements réels qui m’empêchent de recourir à la fantaisie.
— Quels sont les ouvrages littéraires qui vous ont influencé dans la vie ?
— Ce sont les romans autobiographiques. J’ai été influencé par Al-Ayam (les jours) de Taha Hussein, Hayate Qalam (la vie d’un qalam) de Abbas Mahmoud Al-Aqqad, Al-Tarbiya (l’éducation) de Salama Moussa, Qessate Aql (l’histoire d’un esprit) de Zaki Najib Mahmoud, à titre d’exemple, dans la littérature égyptienne. Quant à la littérature européenne, il y a Les Mots de Jean-Paul Sartre et des ouvrages d’Albert Camus, entre autres.
— Quel était le premier livre que vous avez traduit? Comment peut-on promouvoir le processus de traduction en Egypte ?
— Le premier livre traduit était L’Art égyptien, de Christiane Ziegler, directrice du département égyptien du musée du Louvre. J’aurais aimé pouvoir consacrer mes efforts à la traduction de livres sur l’Egypte Ancienne, mais les circonstances ne m’ont pas servi. A mon avis, le plan pratique pour promouvoir la traduction en Egypte est d’unir les efforts du Centre National de Traduction (CNT) et ceux de l’Organisme général égyptien du livre (GEBO), parce que cette dernière publie des séries sur l’égyptologie qui peuvent être rendues vers d’autres langues étrangères .
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