Avec lui, on était comme dans un rêve. Un rêve qui abonde en personnages très égyptiens, parfois fantasmagoriques, puisque l’auteur excellait à mêler vie quotidienne et monde mythique. Il a publié 12 recueils de nouvelles, dont le premier, Madinet Al-Mawt Al-Gamil (la ville de la belle mort), est sorti en 1985, et le tout dernier Ya Qalb Min Yechtérik (O coeur qui voudra bien t’acheter !), en 2007.
Né dans le village de Kafr Hégaza, près de la ville industrielle d’Al-Mahalla Al-Kobra (dans le Delta), il se considérait comme l’un des écrivains « paysans », qui sont restés attachés à l’ancienne campagne égyptienne et qui se sont attelés la tâche de lui préserver son âme d’antan. Et ce, en multipliant et reproduisant les contes villageois qui ont peuplé leur enfance. Il appartient à un groupe d’auteurs et d’intellectuels surnommés « la clique d’Al-Mahalla » qui a regroupé entre autres Mohamad Al-Mansi Qandil, Gar Al-Nabi Al-Helw, Farid Abou-Seada, Nasr Hamed Abou-Zeid et Gaber Asfour. Ils ont continué à avoir beaucoup d’affinités et une grande complicité, même après avoir fait chacun son petit bonhomme de chemin.
Al-Kafrawy, dont certaines des oeuvres ont été traduites dans plusieurs langues y compris le français, a commencé à s’intéresser à la littérature dans les années 1960. Il a été mis en prison sous Nasser, au début des années 1970, à cause de l’une de ses nouvelles. Une fois libéré, il a raconté son expérience en tôle à Naguib Mahfouz, lequel s’en est inspiré dans son roman Karnak Café, écrit en 1971 et publié en 1974.
L’écrivain a remporté, en 2016, le prix d’Estime de l’Etat dans le domaine de la littérature, et celui du Sultan Qabous sur la nouvelle. Il avait encore tant d’histoires à nous raconter, à l’oral, comme à l’écrit, puisque ses proches témoignent qu’il était un narrateur hors pair .
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