Pour son deuxième roman après Safar Al-Wali (le voyage du régent spirituel), Saad Abdel-Fattah présente une oeuvre remarquable qui se déroule dans le continent noir, entre la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Soudan. Recevant le prix du meilleur roman dans la catégorie des grands écrivains (à partir de 40 ans), avec Youssef Rakha, Saad Abdel-Fattah écrit un roman qui se déroule dans la période située entre 1969 et 1970. Il raconte la souffrance des hommes en raison des conflits politiques dans leurs pays à travers le voyage d’un groupe d’émigrants venant du Nigeria qui croise sur sa route un pèlerin du sud de la Mauritanie à la frontière soudano-tchadienne, à l’ouest du Darfour. Ces errants dépaysés cherchent en vain un espace qui n’est frappé ni par la faim, ni la guerre, ni les conflits. « Les événements du roman se déroulent dans une ambiance de conflits entre les héros, mais surtout de conflits entre eux et la nature. Sur une île du Soudan, une guerre se déclenche entre les Mahdistes, qui lèvent l’étendard de la religion, et Nomeiri qui hisse le label nationaliste ».
L’écrivain, après avoir obtenu le prix, affirme qu’Al-Ochb (l’herbe) est pour lui le début d’une nouvelle voie dans l’écriture du roman. S’il se sent reconnaissant pour avoir reçu le prix Sawirès, il le doit, comme il le précise, à tous ses prédécesseurs, parce qu’un écrivain est le produit de « tout ce qu’il a lu ». Concernant ses futurs projets d’écriture, il conclut : « Ce n’est pas évident, je n’ai pas de plan fixe, parce que l’écriture est quelque chose qui me possède ».
Al-Ochb (l’herbe), de Saad Abdel-Fattah, aux éditions Kotob Khan.
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