Qu’est-ce que le mode survie ?
C’est un état psychologique où on est en alerte constante, souvent en réponse à un stress prolongé. Ce mécanisme de défense, bien qu’utile à court terme pour faire face à des situations menaçantes, peut devenir problématique lorsqu’il persiste. Le problème c’est qu’il est fait pour nous et nous en sommes les victimes ! Pour nous protéger contre les menaces et le stress, notre cerveau ne trouve d’autres solutions que de nous mettre à l’abri de tout éventuel danger. Avec le mode survie, il nous met à l’abri de la vie toute entière. On se trouve alors en dehors de la vie, un peu comme si nous étions spectateurs de votre propre destin, incapables de nous engager.
Le mode survie est souvent associé à un traumatisme, un chagrin prolongé, une expérience qui nous a obligés à créer une nouvelle réalité, à redéfinir notre monde. Notre plus grand souci est alors d’aller bien, de ne pas trop souffrir. Le problème, c’est que l’on ressent une peur accablante et une anxiété à l’égard de la vie en général. On n’a jamais le sentiment d’être en sécurité. On ne fait plus confiance aux gens. On se crée un style de vie, une zone confort où l’on plonge complètement pour éviter de réfléchir à nos vrais sentiments. On n’a plus la capacité de chercher des solutions.
Comment notre cerveau fonctionne lorsqu’on est en mode survie ?
En principe, le mode survie a pour objectif de provoquer le cerveau pour qu’il cherche une réponse aux menaces. Après un traumatisme, le cerveau est en état d’alerte constant, il nous force à trouver des réponses très rapides aux problèmes. Cet état nous amène la profonde réflexion et l’examen des alternatives. Face à une crise, on ne possède plus le luxe de penser aux hypothèses ou d’élaborer une stratégie. On va directement à la solution. Le moindre problème devient une menace pour nous. Le mode de survie nous force à penser uniquement à nous prémunir. Et avec le temps, on s’adapte à la « terreur », on donne un sens à tout ce qui ne va pas. Et cette peur constante devient normale. En mode survie, le cerveau crée des hypothèses qui poussent la personne à imaginer le pire. Ce mode nous épuise. On perd de vue les priorités. L’accent est mis sur les instincts immédiats de survie, ce qui éclipse les objectifs réels.
Comment le mode survie peut-il affecter notre vie et nos relations avec les autres ?
Cet état psychologique impacte notre quotidien et nos relations, que ce soit au travail, dans nos relations personnelles, en couple, en tant que parent. Le mode survie peut devenir un burn out permanent, un épuisement. Le mode de survie engendre souvent un blocage des sentiments, une sorte de vide. Même lorsqu’on se trouve dans des situations qui donnent lieu à de fortes réactions émotionnelles, on ne parvient plus à identifier nos sentiments. Le mode survie est une sorte de pilotage automatique qui nous pousse à réagir seulement aux exigences du jour. Dans un tel mode, la personne n’est pas capable de tisser des relations saines avec les autres tellement elle est préoccupée par sa « survie ». Le mode survie entraîne donc une « déconnexion » totale de soi, des autres, de ses sentiments, de ses envies.
Comment peut-on savoir qu’on est en mode survie ?
Il faut chercher l’avis d’un spécialiste. Car les réactions varient d’une personne à l’autre face aux traumatismes ou aux chocs émotionnels, selon la capacité d’adaptation de chacun. Mais la plupart des personnes ont connu pendant leur enfance des agressions, des violences ou une dévalorisation. Le rejet, la perte d’une personne chère, la trahison, l’abandon, l’humiliation, les négligences affectives peuvent laisser des traces sur nous pendant de longues périodes. En se mettant en mode survie, on éprouve une certaine anxiété et cela se traduit par des troubles du sommeil, une fuite à travers le travail. On est alors constamment en état d’alerte ayant à l’esprit l’événement traumatique.
Lien court: