On tombe souvent sur des vidéos de personnes âgées dans toute leur forme, des athlètes ou des virtuoses de danse, parfois des hommes en chemises Hawaï fleuries ou des femmes en robes de couleur gaie ou encore des grands-mamans autonomes qui se sont séparées de leurs enfants et petits-fils sans rien de pathétique. Mais à chaque fois, on essaie de se convaincre que ce ne sont que des exceptions. Parce que depuis longtemps, l’image ancrée dans nos esprits est que ça doit être la fin, que vieillir est égal à renoncer aux plaisirs de la vie. Même veuve depuis longtemps, une femme doit s’habiller en noir. La grand-mère doit sacrifier ses activités pour s’occuper de ses petits-enfants et reproduire encore une fois la maternité qu’elle a parachevée il y a longtemps.
Des stéréotypes qui concernent davantage les sociétés conservatrices. Alors que des études scientifiques ont montré que les stéréotypes autour de la vieillesse ne sont que des mythes qu’il importe de combattre. A l’Université de Yale, une étude certifie que le fait de croire dans les mythes sur le vieillissement (être inutile, impuissant, sans valeur) peut avoir son impact sur la longévité. Il faudrait par contre, selon l’étude, remplacer ces idées reçues par des perceptions positives autour de la sagesse de l’âge, l’autoréalisation, la satisfaction et la vitalité parce que cette perception de la vieillesse, selon l’étude, influence la santé générale et le bien-être.
Après la retraite, une nouvelle vie
Mais d’où viennent ces stéréotypes qui entravent le développement naturel des facultés et par la suite de la psychologie des personnes âgées ? Est-ce lié à la spécificité de la personnalité même ou bien c’est l’environnement ou la culture populaire « vieille » qui doit être accusé ? Mahmoud Al-Shanawany, pédiatre, qui, depuis la retraite, se consacre à l’écriture et aux salons culturels, a publié un livre entre essai et expérience personnelle portant le titre de Al-Hayah Baad Al-Sétine (la vie après ses soixante ans). Il y met sa vision positive et optimiste de la post-soixante en abordant les relations avec les voisins, les anciens collègues, le partenaire ou les petits-enfants et comment à ce stade l’engagement et le « devoir » doivent être remplacés par « le plaisir ». Il répond à notre question de combattre les mythes de vieillir en disant : « Le problème n’est pas uniquement la culture ambiante et les facilités ou l’intérêt offerts par l’Etat aux personnes âgées, c’est plutôt un mélange des deux : le caractère de la personne âgée même, sa vision du monde et la culture ambiante qui trouve de la place chez les vieilles personnes ». Et d’ajouter : « Parce que vous trouverez facilement la même attitude de la personne âgée qui se prend comme agonisante au Danemark comme au Caire, quel que soit la culture à laquelle on appartient ».
Le profil de chaque catégorie d’âge, enfance, jeunesse, vieillesse, n’est pas un bloc solide, il évolue et se développe et notre devoir est d’aider à combattre les stéréotypes. Le plus insistant serait d’aider la personne âgée à se libérer des contraintes, des responsabilités familiales et de la convaincre qu’elle est à la phase de « vivre pleinement sa vie ».
Quelques mythes à combattre :
1- Les gènes déterminent notre santé.
Réalité : 70 % de la façon dont nous vieillissons dépend de nos choix de vie.
2- La sénilité est inévitable.
Réalité : Selon l’Association Alzheimer, seuls 3 % des adultes américains âgés de 65 à 74 ans souffrent de démence.
3- Etre vieux, c’est être faible et fragile.
Réalité : Un corps en mouvement a tendance à rester en mouvement. (promenades, étirements et jardinage).
4- En vieillissant, votre capacité d’apprentissage s’arrête souvent.
Réalité : Selon la Harvard Medical School, même si la vitesse d’apprentissage peut diminuer, votre capacité d’apprentissage de base demeure.
Lien court: