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Cette sédentarité qui tue

Amira Doss , Mercredi, 04 septembre 2024

La sédentarité et l’inactivité physique sont le quatrième facteur de décès, d’après l’OMS. Dr Chérifa Adnan, spécialiste en science de la motricité, explique pourquoi le mouvement est le langage du corps humain. Elle met en garde contre les conséquences du manque d’activité physique.

Cette sédentarité qui tue

« Sitting is the new smoking ». Tel est le slogan annoncé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dernièrement pour alerter sur le danger de la sédentarité et ses effets sur notre santé. La sédentarité ne se définit pas seulement par une absence d’activité physique, mais par le fait d’être assis ou couché pour une grande partie de la journée. Etre sédentaire, c’est être assis au moins sept heures par jour en moyenne. Et pour compenser ses effets, il faut avoir entre une heure et demie et deux heures d’activité physique par jour.

L’OMS estime que la sédentarité est le quatrième facteur de risque de décès dans le monde (6%) et est responsable de 21 à 25% des cancers du sein et du colon, de 27% des cas d’attaque cardiaque. D’après l’OMS, on estime que 3,2 millions de décès dans le monde sont dus aux conséquences de l’inactivité physique. La sédentarité rend le corps moins résistant et entraîne des troubles musculaires tels que les maux de dos, une faible oxygénation du cerveau et de la circulation sanguine. Considérée comme le fléau de notre temps, la pandémie du siècle, la sédentarité tend aujourd’hui à tuer davantage que le tabac.

Bouger, rien de plus naturel !

Ce qui a découragé beaucoup de gens les empêchant d’exercer une activité physique constante, c’est que trop souvent, cette activité est connotée avec le « hard work out » intense, la compétition, la musculation et les objectifs fitness à atteindre. On a donc associé l’activité physique à une mission dure, alors que le fait de bouger est naturel pour tout être humain et devrait faire partie de son quotidien.

Nous rencontrons souvent deux types de personnes, les premiers sont les addicts du sport, les drogués de l’endorphine qui en font trop et risquent même des blessures tant la sensation du bien-être durant l’exercice est importante. L’autre groupe est celui des « anti » sport. Ceux qui n’aiment pas du tout bouger, soit par contrainte ou par manque de passion. Et entre les deux, il n’existe pas de juste milieu.

L’idée est de comprendre que notre corps est fait pour bouger. Il est facile de s’en rendre compte quand nous restons assis pour plusieurs heures dans la même position, nous ressentons des douleurs, des crampes et notre corps nous signale une envie de bouger. Si vous réalisez que votre corps est prédestiné à bouger et qu’il fonctionne beaucoup mieux lorsqu’il est actif, vous commencerez à apprécier davantage votre corps, à mieux le traiter.

Corps malade= Pensées malades

Sans un corps capable de bouger sans restriction, sans douleur, sans gêne, combien d’opportunités nous sommes en train de rater! Sans un corps libre, il est impossible de vivre sa meilleure vie. Si vous êtes tout le temps malade, fragile, incapable de récupérer après une semaine de travail, c’est parce que votre corps n’est pas en forme. Même vos pensées actuelles sont le résultat de votre faible état physique. Un corps malade produit des pensées malades, un corps limité produit des idées limitantes et un corps fatigué et fragile ne peut produire que des pensées hésitantes. Bouger, c’est prendre soin de soi. C’est choquant mais vrai, être statique dans ce monde, c’est mourir.

L’activité physique, des bienfaits innombrables

A l’encontre des idées reçues, l’activité physique aide à combattre la fatigue. Le paradoxe est que le sport nous fatigue au moment même mais, pratiqué de manière régulière, nous donne plus d’énergie car il augmente notre endurance et notre force. En plus, bouger signifie une meilleure qualité de sommeil et déclenche dans l’organisme cette production d’endorphines, les hormones du bien-être, antistress naturel. Le sport, comme la méditation, permet de s’évader en se concentrant sur autre chose.

Chaque contraction musculaire provoque la libération d’enzymes dont l’organisme a besoin pour mieux fonctionner. Le mouvement accélère le métabolisme et neutralise le processus de vieillissement. Une activité physique régulière signifie un risque moindre de crise cardiaque et d’hypertension. Aujourd’hui, il existe une mobilisation générale dans le monde conjuguant le sport avec l’idée de mieux vieillir. Choisir des activités simples, douces mais efficaces qui conviennent à tous aide à tonifier les muscles et garder une bonne forme.

Choisir ce qui est adéquat

Aussi, il ne faut pas être sportif pour bouger. L’idée n’est pas de vous inscrire dans un marathon; le sport intense n’est pas pour tout le monde. Allez en douceur et progressivement. Privilégiez les activités douces telles que la marche, le yoga ou le Pilates, en vogue dernièrement, surtout pour les femmes. L’important est d’adapter vos efforts physiques à vos conditions. Il s’agit de rendre la pratique du sport un plaisir avant tout. Essayez de bouger 30 minutes par jour; c’est mieux que de faire un seul entraînement de trois heures par semaine. Essayez aussi de faire de l’activité physique une partie de votre quotidien. Prenez les escaliers, garez plus loin, levez-vous de votre chaise au bureau pour faire un coup de fil .

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