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Overthinking, quand la réflexion excessive nuit à notre bien-être

Hanaa Al-Mekkawi , Mercredi, 20 mars 2024

Pour faire face aux défis de la vie et prendre les décisions appropriées, nous pensons à chaque pas que nous faisons. Mais parfois, nous avons tendance à trop réfléchir et nous entrons alors dans le labyrinthe de l’« overthinking ». De quoi s’agit-il au juste ? Eléments de réponse.

Overthinking, quand la réflexion excessive nuit à notre bien-être

L’« overthinking » ou la « surpensée », c’est le fait de se perdre dans des pensées excessives et incessantes. C’est un état mental dans lequel une personne se retrouve piégée dans un cycle de pensées négatives, de soucis et de préoccupations concernant le passé, le présent et le futur.

C’est le fait de ruminer de manière excessive et condensée des pensées, des situations ou des problèmes, souvent en se focalisant sur les aspects négatifs. Cela peut conduire à l’anxiété, au stress et à l’épuisement mental. Chose qui peut avoir un impact significatif sur la santé mentale et physique.

Si l’overthinking n’est pas considéré comme une maladie mentale à part entière, ce mal est souvent associé à des troubles comme la dépression et les Troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC). Il est important de noter que l’overthinking peut varier en intensité et en fréquence d’une personne à l’autre.

Quels sont les signes révélateurs ?

Les personnes qui en souffrent ressassent les mêmes pensées de manière répétitive, elles ont du mal à prendre des décisions, se sentent constamment préoccupées et anticipent le pire. Elles n’apprécient pas leur travail, ont des remords constants concernant les situations difficiles passées et sont tourmentées par des sentiments d’anxiété et de peur. Le manque de concentration, les troubles de sommeil, la fatigue chronique, les maux de tête fréquents et les troubles digestifs peuvent également être des symptômes physiques associés à l’overthinking.

Quels impacts sur la santé ?

— Le stress chronique causé par l’overthinking peut affaiblir le système immunitaire et causer des maladies immunitaires provoquées par la libération de l’hormone de l’anxiété (le cortisol).

— La hausse de la tension artérielle et l’augmentation du risque cardiovasculaire.

— Les troubles de sommeil associés à l’overthinking peuvent entraîner une fatigue chronique.

— La peur et l’insomnie, en plus du manque de concentration, de l’ennui et du fait de ne pas prendre plaisir à vivre.

— Des troubles digestifs, comme le Syndrome de l’Intestin Irritable (SII) et le manque d’appétit, peuvent apparaître.

— Des maladies de la peau comme l’acné et les démangeaisons peuvent aussi apparaître.

Peut-on vivre avec la surpensée et quelles sont les méthodes de traitement ?

Il existe plusieurs méthodes pour lutter contre l’overthinking. L’une des premières étapes consiste à apprendre à se concentrer sur le moment présent. On peut également :

— Pratiquer des techniques de relaxation, telles que la respiration profonde, la méditation et les techniques d’écriture qui libèrent l’esprit des toxines de nombreuses idées.

— Identifier, traiter, réconcilier et accepter le passé avec tolérance envers soi-même et les autres, sans blâme ni remords. Tirer des leçons et accepter le fait que l’erreur est une caractéristique humaine. Il faut aussi vivre dans le moment présent et faire la séparation avec le passé.

— Résoudre tous les problèmes en suspens et ne pas les laisser jusqu’à ce qu’ils s’accumulent et causent plus de blessures.

— Se rappeler en permanence des choses positives de la vie, car souvent l’accent est mis sur les lacunes.

— Suivre une stratégie pour guider son processus de pensée et se concentrer sur ce qu’on fait maintenant.

— Consacrer du temps au développement et à la pratique d’un talent. Faire du sport, en particulier la marche à pied, est très utile pour modifier l’humeur.

— Pratiquer la pensée positive et s’éloigner de l’idée de pouvoir contrôler parfaitement tous les côtés de la vie comme on désire exactement.

— Recourir à un spécialiste reste l’une des meilleures solutions, car cela permet de réduire le temps nécessaire par un soutien et un plan de traitement.

Une fois que la reconnaissance et l’acceptation de la vie passée et future réalisée, la personne se libère de la surpensée et jouit de sa vie présente.

 Les racines de la surpensée

L’overthinking n’est pas une maladie en soi, mais ce mal est devenu plus courant et plus répandu dans notre société moderne, caractérisée par un rythme de vie souvent stressant. Il est difficile de déterminer exactement depuis quand l’overthinking est apparu, car il s’agit d’un phénomène complexe lié à des facteurs sociaux, culturels et individuels. Cependant, l’augmentation de la prévalence de l’overthinking peut être attribuée à plusieurs facteurs.

L’histoire de l’overthinking peut être retracée à travers diverses références scientifiques et psychologiques. Par exemple, Sigmund Freud, père de la psychanalyse, a évoqué la notion de « ruminations » dans ses travaux sur les processus mentaux. En plus, des chercheurs contemporains, comme Susan Nolen- Hoeksema, ont étudié l’overthinking en relation avec la dépression et l’anxiété.

Il convient de noter que l’overthinking peut être influencé par des facteurs individuels et culturels. Dans certaines cultures, il peut être considéré comme un trait de personnalité valorisé, tandis que dans d’autres, il peut être perçu comme un problème auquel il faut remédier.

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