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Phobie sociale, cette peur qui nous isole du monde

Hanaa Al-Mekkawi , Mercredi, 31 janvier 2024

La phobie sociale est un trouble psychiatrique qui consiste à ressentir une grande peur dans les situations sociales en raison de l’anxiété d’être jugé par les autres. Elle peut empêcher la personne de faire des tâches simples de la vie quotidienne. Décryptage.

Phobie sociale, cette peur qui nous isole du monde

Certaines personnes sont stressées ou embarrassées dans des situations simples comme le fait de rencontrer de nouvelles personnes, de parler en public ou autres. Ces personnes souffrent de phobie sociale ou d’anxiété sociale. Elles sont dominées par une peur et une panique extrêmes avant même l’événement. Cette anxiété, qui affecte des millions de personnes dans le monde, peut survenir dans des situations encore plus simples, comme le fait de faire ses courses, de traiter avec les vendeurs, de manger ou de boire devant les autres, de parler aux inconnus, et d’autres situations quotidiennes où l’attention est portée sur eux. Ces gens savent parfaitement que leur peur et leur anxiété sont illogiques, mais ils ne peuvent pas les contrôler.

Les différents types de phobies sociales

Il existe deux genres de phobie sociale, à savoir la phobie sociale généralisée, qui est un sentiment de peur et d’anxiété à l’égard des interactions sociales, et la phobie sociale spécifique, qui est la peur d’une ou de deux situations seulement.

Les médecins ont également divisé la phobie sociale en fonction des situations rencontrées. Ainsi, il y a les personnes qui sont très soucieuses de faire un travail devant les autres, ou simplement de se retrouver dans un lieu public, comme le fait de manger à l’extérieur de la maison par exemple. Il y a enfin des personnes qui sont anxieuses dans les situations où elles doivent parler ou interagir avec les autres.

Les symptômes

Voici quelques signes précoces que l’on peut observer au début du développement d’une phobie sociale :

— Anxiété excessive à l’idée de situations sociales ordinaires comme parler devant un groupe, rencontrer de nouvelles personnes ou aller à une fête.

— Crainte d’être jugé négativement par les autres dans les situations sociales.

— Palpitations cardiaques, sueurs, tremblements et autres manifestations physiques d’anxiété en public.

— Eviter les situations sociales redoutées, même si cela peut nuire à la vie sociale et professionnelle.

— Pensées négatives récurrentes sur ce que les autres peuvent penser de soi.

— Sensations corporelles désagréables comme le rougissement, la voix qui tremble ou la bouche sèche dans les rassemblements ou les réunions.

— Sentiment de peur ou de panique à l’idée de devenir le centre de l’attention.

— Difficulté à engager ou à maintenir une conversation avec des inconnus.

Quelles en sont les causes ?

Les causes de la phobie sociale ne sont pas entièrement comprises, mais les chercheurs pensent qu’elle résulte d’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Certains événements stressants dans l’enfance peuvent contribuer au développement de la phobie sociale à l’âge adulte.

Sur le plan biologique, des études ont montré que certaines personnes ont peut-être un déséquilibre de sérotonine dans le cerveau, ce qui pourrait contribuer à des niveaux plus élevés d’anxiété.

Cette phobie se déclare généralement pendant l’adolescence ou le début de l’âge adulte. Tout le monde peut être concerné, les hommes et les femmes sont également touchés.

Des effets à long terme

— Isolement social : La peur des situations sociales peut conduire la personne à éviter les activités de groupe, les occasions sociales et les interactions intimes. Cela accroît le risque de solitude et d’isolement.

— Problèmes professionnels : La peur de parler en public ou de faire des interactions au travail peut nuire à l’avancement de carrière et même rendre difficile le maintien d’un emploi.

— Problèmes dans les relations : La phobie sociale augmente les risques de rupture de mariage ou de couple et diminue la qualité globale des relations sociales importantes.

— Santé mentale : L’anxiété persistante et le stress peuvent contribuer à des troubles comme la dépression. Le risque de toxicomanie est également plus élevé.

— Santé physique : Le stress peut avoir des effets indésirables sur le corps à long terme, notamment des problèmes cardiovasculaires, digestifs et un système immunitaire affaibli.

— Estime de soi : L’évitement répété nourrit souvent des schémas de pensée négatifs sur soi-même qui minent la confiance et l’estime personnelle.

— Qualité de vie : Ensemble, ces facteurs conduisent généralement à une moins bonne qualité de vie et de satisfaction dans les domaines sociaux, professionnels et personnels.

Si vous reconnaissez certains de ces signes et qu’ils deviennent envahissants ou gênants, il peut être utile d’en parler à un professionnel. Un diagnostic précoce permet de mieux traiter et surmonter la phobie sociale.

Surmonter la phobie

Il existe des moyens efficaces de surmonter la phobie sociale. Il faut demander l’aide des spécialistes au cas où les symptômes empêcheraient la personne de poursuivre sa vie normalement.

La Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) a fait ses preuves pour aider les personnes à gérer leur anxiété et à élargir progressivement leur zone de confort.

Cela implique souvent des techniques telles que l’exposition à des situations, la restructuration cognitive et la réduction, ou même la suppression, par traitement thérapeutique, l’hypersensibilité.

Il faut apprendre à lutter contre les idées et les pensées négatives sur soi-même, puis à s’engager consciemment dans les situations sociales redoutées.

Les médicaments tels que les anti-stress peuvent également aider à réduire les symptômes et le temps de la psychothérapie. Avec le temps et les efforts, il est tout à fait possible de surmonter la phobie sociale.

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