Les troiscoups du XVIIe Festival Egyptien Scolaire de Théâtre International Francophone (FESTIF) ont finalement été donnés. Malgré les contraintes sanitaires et son annulation en mars dernier à cause du coronavirus, cette version a vu le jour, mais cette fois-ci en version virtuelle, sur Facebook. A l’occasion de l’inauguration de cette action culturelle qui se tient depuis des années et qui témoigne de l’ouverture des élèves et des étudiants égyptiens à la culture française, S.E. M. Stéphane Romatet, ambassadeur de France en Egypte, a adressé un mot en ligne aux organisateurs, aux animateurs, aux participants ainsi qu’aux spectateurs, rappelant que ce festival est important au niveau « des échanges entre la France, l’Egypte et l’espace francophone ».
Depuis 2006, Festif est chapeauté par le réseau Arts dramatiques des langues (ArtDrala), qui est un réseau international des associations qui organisent des festivals de théâtre en français langue étrangère pour les jeunes, et fait partie de ses actions théâtrales. En annonçant l’inauguration du festival par un mot virtuel, Razvan Rusu, coordinateur d’ArtDrala, a salué l’engagement du comité organisateur du Festif qui a réussi à tenir le festival dans cette « étrange situation », ainsi que celui des troupes participantes qui ont pu filmer leurs spectacles au Caire et à Alexandrie pour que tout le monde soit connecté malgré la distance. « Lancer ce Festif en ligne est un défi », selon Wafaa Abbas, directrice générale du développement de la langue française au ministère de l’Education, qui a de même assuré que ce festival développe la maîtrise du français, et que « le théâtre corrige les moeurs et permet au jeune de s’affirmer et de s’investir dans le monde de la francophonie loin des programmes scolaires ».
Grâce aux réseaux virtuels, Festif a réuni une panoplie de troupes scolaires et universitaires non seulement de l’Egypte, mais aussi de la France, la Russie, la Roumanie et du Maroc, qui se sont produites habilement sur scène. C’est à ces élèves participants que Laura Abou Haidar, attachée de coopération éducative à l’Institut Français d’Egypte (IFE), s’est adressée en premier dans son mot partagé sur la page Facebook du Festif, leur affirmant que « cette situation exceptionnelle dans laquelle le monde se trouve avec la pandémie n’altère ni votre enthousiasme ni votre talent ». Laura Abou Haidar a également exprimé la fierté de l’IFE, étant le fondateur de ce festival en 2002, et a salué « la pérennité de cette manifestation », tout en félicitant tous ceux qui se sont mobilisés, élèves, professeurs, chefs d’établissement et parents, pour que cette édition virtuelle du Festif ait lieu. Mais surtout elle a félicité le « binôme de choc », les deux co-présidentes du comité organisateur du Festif, Mona Magdalany, secrétaire générale de l’Université Française d’Egypte (UFE), et Jeannette Ishak, responsable du prépa-bac au Collège des Frères de Bab Al-Louq et coordinatrice du français au Secrétariat général des écoles catholiques. En fait, la naissance de cette édition est due également au travail de fourmi de toute l’équipe motivée du comité organisateur qui ne lâche jamais et qui a construit des ponts franchissant les distances que le coronavirus a créées. Ce comité est formé de Rabab Saïd, adjointe du Collège Rajac, Dina Achraf, cheffe du département de la langue française à New Generation International Schools, Carmen Guergues, sous-préfet au Collège De La Salle Daher, Suzy Mounir, professeure de français au CELF Mansoura, Rosette Georges, professeure de français, présidente du festival d’Alexandrie et cheffe de la troupe Les Vagues d’Alexandrie.
Participation étrangère
Pour sa part, Mona Magdalany affirme que c’est grâce à cette édition virtuelle que d’autres pays ont pu joindre Festif pour la première fois. Tel est le cas de la troupe Début, Troupe Théâtre, Ecole 30 Ekaterinbourg, Ecole 39 Ekaterinbourget Croissant de l’Université linguistique de Moscou, de Russie ; Préambule du Palais des Enfants, de Roumanie ; et Lycée Blaise Pascal du Maroc, en plus de la troupe du Lycée Saint-Michel de Picpus de France. Quant aux festivaliers égyptiens, fidèles au Festif, ils ont tout de suite répondu présent, telles les troupes Collège des Frères Bab Al-Louq, Sacré-Coeur Ghamra, Lycée européen à Alexandrie, CELF à Mansoura, Recto-Verso, Collège De La Salle, ThéâTrio, Ecole Madinaty, Les Vagues d’Alexandrie, école Meneese, école Rajac, l’Université Française d’Egypte (UFE) et l’Université du Caire.
Ces troupes avaient filmé leurs pièces de théâtre, chacune dans son établissement, avant l’inauguration, celles-ci ont ensuite été diffusées sur la page Facebook. D’ailleurs, vu que Festif est une action artistique et culturelle, des spécialistes de l’Egypte, de la France et du Cameroun, ont été invités à donner leurs avis professionnels argumentés en quelques minutes sur chaque spectacle après sa diffusion, dont Dr Nazly Farid, docteur ès lettres, Chantal David, comédienne française et directrice de la compagnie Bellaviaggo, et François Alima, comédien et metteur en scène camerounais.
Outre les critiques, le Dr Hani Aboul-Hassan, metteur en scène et réalisateur, chef du département du théâtre, faculté des lettres à l’Université d’Alexandrie, a adressé un mot aux festivaliers sur la page Facebook du Festif, assurant que « ce festival a une importance particulière, vu la relation exceptionnelle entre le théâtre français et le théâtre égyptien contemporain ; car ce dernier, depuis sa création et pendant 50 ans, se reposait sur la traduction des oeuvres des grands écrivains, tels Racine, Corneille et Molière ».
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