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En Egypte, un siècle d'altruisme

Hanaa Al-Mekkawi et Chaïmaa Abdel-Hamid, Lundi, 15 avril 2019

En Egypte, un siècle d
Sur scène, soeur Marguerite avec Amira, Yasmine et toutes les autres cheftaines.

En août 1891, grâce à Monseigneur Fava (évêque du diocèse de Grenoble), Mère Marie de la Providence répond positivement à un besoin réel dans le Delta du Nil de religieuses gardes-malades. De nouveaux horizons s’ouvrent dans la vie de cette petite congrégation, née en Martinique en 1868 et installée depuis 1884 en Isère dans le diocèse de Grenoble. Dès septembre 1891, 4 soeurs (2 originaires de la Martinique et 2 de l’Isère) embarquent à Marseille pour cette nouvelle mission. Elles arrivent dans le port d’Alexandrie, et après un bref repos, continuent leur voyage jusqu’au Caire où elles sont attendues avec impatience. Elles sont reçues par M. le Consul qui les conduit chez les soeurs du Bon Pasteur. Elles restent 15 jours puis s’installent dans un vieux quartier du Caire à Mouski. Les soeurs françaises répondent très vite à la mission demandée au service des malades des familles européennes, tout en balbutiant l’anglais et l’allemand et en écorchant l’arabe. Elles ont le souci de ne pas se dévouer seulement auprès des riches familles de la ville, mais d’étendre leur mission aux pauvres fellahs des campagnes. « Nous sommes en contact avec des individus de toutes les religions », écrivent-elles à mère Marie de la Providence.

En août 1893, leur projet d’ouverture d’un dispensaire voit le jour. C’est une grande joie pour la communauté qui peut prodiguer ses soins à de nombreux petits enfants et leur donner le meilleur d’elles-mêmes. L’oeuvre des soeurs de la Délivrande naît dans la perspective d’une autre oeuvre importante, le pensionnat. En décembre 1893, c’est l’ouverture du pensionnat à Faggalah. De nombreux enfants de tous les milieux y sont inscrits. La méthode d’enseignement est la même qu’en France. Les cours sont donnés en arabe et en français. Au vu des résultats féconds de l’établissement, le nombre des élèves ne cesse de croître.

Les journaux de la capitale célèbrent les nouvelles oeuvres des religieuses et leur excellent dévouement. « Les religieuses de la Délivrande ont acquis une reconnaissance par les oeuvres charitables auxquelles elles se sont vouées depuis qu’elles se sont installées au Caire. Elles y ont acquis droit de cité dans des conditions particulières et tout à leur honneur. Tandis qu’elles donnent à domicile leurs soins aux malades, elles reçoivent dans un dispensaire dirigé par elles, et avec leurs seules ressources, les malades, surtout indigènes, qui viennent y chercher leur guérison. Certains médecins prêtent gratuitement leur concours ».

En février 1894, l’hôpital européen passe sous la direction des religieuses de Notre Dame de la Délivrande, puis d’autres missions leur sont confiées .

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