En 1972, il était le premier Saïdi (habitant de Haute-Egypte) à devenir Jésuite. Le père William Sidhom est l’un des individus qui mettent tous les problèmes de la société dans le panier de l’analphabétisation culturelle. Et pour sortir de cette entrave, que lui-même considère comme un cercle vicieux, et en collaboration avec quelques intellectuels chrétiens et musulmans, il se procure un ancien grand studio de production cinématographique, le
Studio Nassibian, où il crée en 1998 une nouvelle entité culturelle et artistique qu’il baptise
Al-Nahda (renaissance). Cette association s’adresse essentiellement aux enfants de plus de 5 ans et aux jeunes pour leur donner des formations variées dans le domaine de l’art et de la culture.
Pourquoi cette association? « Parce que je trouve que le système éducatif est complètement corrompu. Je suis un enseignant, et malheureusement, lorsque je parle aux jeunes et aux enfants, je découvre que pour eux, tricher est devenue une vertu plutôt qu’un vice et que le programme scolaire est devenu un programme technique qui n’apprend pas à l’étudiant à penser et à créer, mais à faire de l’étudiant une personne obéissante. Je veux que les jeunes vivant dans des milieux modestes puissent s’exprimer par les moyens de l’art et de la culture ».
Rassemblant intellectuels, universitaires, artistes et jeunes cinéastes, l’Association Al-Nahda focalise donc son action sur les populations pauvres et marginalisées. Elle entreprend diverses activités: production de films amateurs à thème sociaux, théâtre de l’imaginaire populaire itinérant, activités audiovisuelles, initiation à l’informatique, alphabétisation et soutien scolaire. Ses militants font un travail remarquable et de longue haleine parmi les jeunes des quartiers défavorisés du Caire, au-delà de toute considération religieuse ou confessionnelle. Le succès d’Al-Nahda a été même demandé pour entreprendre des activités similaires en Haute-Egypte, considérée beaucoup plus pauvre économiquement que le nord de l’Egypte.
L’association Al-Nahda pour la renaissance scientifique et culturelle met fortement l’accent sur la culture visuelle comme un outil puissant de développement. Elle a commencé ses travaux en prenant en considération le rôle de la culture dans le développement humain. Par conséquent, elle tente de créer des liens entre la créativité et la découverte des énergies cachées dans chaque citoyen.
Après la réalisation de certaines activités culturelles sans être légalement reconnue, les fondateurs de l’association ont décidé de renforcer son action à travers des procédures juridiques visant à l’enregistrer afin d’assurer la continuité de ses activités.
Al-Nahda a été reconnue dans l’United Nations Development Report de 2008 comme meilleure ONG qui met en oeuvre les meilleures pratiques pour améliorer l’esprit de coopération, d’initiatives et le droit de tous les individus à exprimer leur opinion et à faire leur choix librement.
Le père William Sidhom est convaincu que « pour trouver Dieu, il ne suffit pas de lire des livres. Nous devons rencontrer les gens et porter avec eux un souci commun ». Il souhaite que Dieu lui accorde sa grâce pour conserver sa vie religieuse et sa mission pour repenser la société et créer des structures capables de s’opposer aux extrémismes religieux.
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