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Père Nabil Gabriel, un chevalier sérieux au sourire radieux …

Loula Lahham, Lundi, 01 avril 2019

Ils ont marqué les élèves du Collège de la Sainte Famille au Caire. Les pères Henri Boulad et Nabil Gabriel ont dirigé, chacun à son tour, l’établissement, et ce, pendant de longues années. Eduquer dans un esprit libre, tel était le leitmotiv de ces hommes de foi. Retour sur leurs par­cours respectifs.

Père Nabil Gabriel, un chevalier sérieux au sourire radieux  …

Nabil Gabriel a été lui-même élève des Jésuites. Après l’obtention de son diplôme de fin d’études secondaires, il participe à diverses activités culturelles, spirituelles et sociales au cours desquelles il découvre sa vocation de religieux. Le jeune novice se présente pour servir le collège où il a été nommé superviseur pendant deux ans et, poursuivant sa forma­tion de prêtre, ses responsabilités éduca­tives variées grandissent pour dépasser les 40 ans. Entre-temps, il a été responsable du Secrétariat général des écoles catho­liques d’Egypte pendant plus de 25 ans. Il était en fait président du conseil d’admi­nistration de ce secrétariat fondé au cours des années 1950 et qui rassemblait 122 écoles catholiques réparties tout au long du territoire égyptien.

Le P. Nabil Gabriel s’est confié la mis­sion d’élever des petits et de leur inculquer les valeurs de la connaissance, de l’éthique et de la vertu. Et rien qu’entendre les anciens qui ont grandi pendant son recto­rat, comment ils le craignaient et crai­gnaient de tomber sous son jugement, et comment, dans le même temps, ils l’ont aimé, respecté et reconnu sa bienveillance, pour enfin dire que sous son rectorat, le Collège de la Sainte Famille a fait des hommes dont est fière toute la société égyptienne, toutes confessions confon­dues. Pour le P. Gabriel, il avait été juste sur le chemin de ses prédécesseurs, lais­sant après lui un modèle pour ceux qui le suivront.

Dans sa carrière, notre personnage com­porte deux aspects complémentaires. Dans le monde de l’éducation, il est l’éducateur qui a acquis une expérience éducative exceptionnelle grâce à sa bonne relation avec ses élèves, enseignants, administra­teurs et organismes gouvernementaux. Dans ses préoccupations éducatives, il s’est concentré sur la créativité des élèves et des instituteurs, afin de créer une Egypte respectable et digne. Au 125e anniversaire du collège, c’est lui qui avait fixé le slogan qui exprimait les aspirations de plusieurs générations de jeunes: « Plante l’espé­rance, tu récolteras la vie ».

En plus de son énorme projet éducatif, le père Nabil était un grand formateur social. Depuis qu’il était surveillant d’école, il animait des dizaines d’activités sociales et des camps de formation portant des enga­gements patriotiques et nationaux. Un autre aspect de sa personnalité s’est dévoi­lé lors de ses mandats à la direction de Caritas-Egypte qu’il a dirigée pendant neuf ans: comprendre et accepter le pauvre sur les plans économique et socio­culturel.

Nabil Gabriel aimait travailler en silence, ce qui lui a valu d’être jugé comme étant « lointain », « froid » et par­fois « sec ». Mais ceux qui l’ont connu de près savent qu’en le voyant parler du passé, des larmes pourraient très facile­ment couler de ses yeux. Voici le sérieux qu’il exprimait sans ses divers mandats de direction. Il était persévérant dans ses engagements, résistant aux difficultés, fai­sant face aux défis avec une résolution calme et confiante.

Il était vu comme le dirigeant présent tout le temps. Présent mais aussi attentif pour donner la bonne réponse au moment où il faut la donner.

Pour le P. Nabil Gabriel, le collège n’oriente pas les élèves vers une idéologie déterminée, mais les aide à réfléchir et à trouver eux-mêmes leur chemin. Les Jésuites n’ont jamais prétendu créer un modèle standard d’anciens élèves. Ce qu’ils veulent, c’est former des élèves libres, capables d’agir selon leur conscience et pour le bien commun. « L’école n’est pas un lieu clos, mais un lieu d’apprentissage de la vie en société tant dans le présent que dans le futur », avait dit le père Nabil dans l’une de ses interviews:

Jalons

1942 : Naissance au Caire.
1973-2003 : Préfet et recteur du Collège de la Sainte Famille.
2005-2014 : Directeur général de Caritas-Egypte.
17 juin 2014 : Décès au Caire.

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