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Maintien de la paix, nouvelle mission de l’OIF

Maha Al-Cherbini avec agences, Mardi, 04 avril 2017

Lancé le 30 mars dernier par l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), « l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix » vise à faire avancer la paix et à soutenir les Casques bleus dans l’espace francophone.

Alors que la communauté internationale exprime un large besoin pour une plus grande représentation du personnel maîtrisant le français dans les Opérations de Maintien de la Paix (OMP) des Nations-Unies déployées sur des théâtres francophones, la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, a procédé, le 30 mars 2017, au lancement offi­ciel de « l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix », avec la contribution de la France, du Canada et de la Belgique, lors d’une cérémonie tenue au siège de l’Organisa­tion Internationale de la Francophonie (OIF), à Paris. Le projet avait été lancé le 27 octobre 2016 par le ministère français de la Défense et l’OIF, dans le cadre de la Conférence de Paris sur le maintien de la paix en environnement francophone, qui visait à « faire avancer la paix dans l’espace francophone ».

A l’occasion du lancement du nouveau pro­jet, un hommage a été rendu à M. Boutros-Ghali, ancien secrétaire général des Nations-Unies et de la Francophonie, qui a très tôt oeuvré pour le renforcement du maintien de la paix et a pris conscience de son caractère nécessairement évolutif. Une salle portant son nom a été inaugurée en son honneur au siège de l’OIF, en présence de Madame Michaëlle Jean, de Monsieur Ehab Badawy, ambassadeur de l’Egypte en France, et de Mme Laila Boutros-Ghali. « Le nom de Boutros Boutros-Ghali est à jamais attaché à la recherche de la paix. Pour lui, elle n’était pas seulement cet idéal toujours à atteindre. Il était fondé à en parler concrètement et en parfaite connais­sance de cause. Car il s’y est dédié corps et âme, comme négociateur des accords de paix de Camp David, comme sixième secrétaire général des Nations-Unies, mais aussi comme premier secrétaire général de la Francophonie », a déclaré la secrétaire géné­rale à cette occasion.

Des Casques bleus francophones
En fait, cet observatoire constitue un cadre d’échanges entre experts et personnalités francophones issus de pays contributeurs de personnel et vise à accompagner les Etats francophones dans leurs démarches pour mieux préparer leur engagement dans les OMP. Il aurait plusieurs missions, dont la permission aux Etats contributeurs de person­nel francophone de mieux s’approprier les sujets liés au maintien de la paix dans toutes ses dimensions. Il aurait également pour vocation de présenter au Secrétariat des Nations-Unies des propositions en vue d’un meilleur soutien des efforts de ces Etats en faveur du maintien de la paix. Il doit per­mettre de capitaliser sur les bonnes pratiques et les outils de formation destinés au person­nel appelé à être déployé dans l’espace fran­cophone, en cohérence avec l’objectif de performance des OMP. Pour l’heure, le Groupe de Recherche et d’Information sur la Paix et la sécurité (GRIP), basé à Bruxelles, serait chargé d’animer cet observatoire avec le soutien actif des partenaires impliqués dans ce projet.

Désormais, la plus grande mission qui incombe à l’OIF à travers son nouvel observa­toire serait d’améliorer la formation, l’équipe­ment et le niveau de français des Casques bleus déployés dans l’espace francophone, surtout que 7 missions sur les 16 opérations des Casques bleus à travers le monde sont déployées en pays francophones, dont le Mali, la Centrafrique, le Congo et le Liban. Selon le ministre français de la Défense, Jean-Yve Le Drian, les opérations de maintien de la paix en milieu francophone constitue « le laboratoire des défis » des opérations de maintien de la paix du XXIe siècle. « Le manque de personnel en mesure de parler français est l’un des grands problèmes de nos missions de paix. Il est important que les Casques bleus parlent français en Afrique francophone », a affirmé Stéphane Dion, ministre canadien des Affaires étrangères. D’où l’idée pour les Nations-Unies d’obtenir davantage encore de bataillons pou­vant se faire comprendre en français. Fin février, un stage de formation a eu lieu sous l’égide de l’Onu, avec l’appui de l’OIF, près de Paris dans les locaux de l’Emsome (Ecole de spécialisation de l’outre-mer et de l’étranger) destinés aux futurs cadres des unités déployées en opérations de maintien de la paix. Ce stage a réuni 35 officiers venus de 21 pays franco­phones .

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