Dans le cadre d’une initiative visant à fêter deux siècles de relations privilégiées entre la France et l’Egypte, la Bibliotheca Alexandrina, la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Egypte (CCIFE) et l’Institut Français d’Egypte (IFE) organisent les 17 et 18 octobre un grand colloque sur la coopération bilatérale dans les domaines politique, économique et culturel, avec pour thème « Deux siècles de relations franco-égyptiennes : Une communauté de destin et des horizons partagés ». L’événement, placé sous les auspices des ministères égyptien et français des Affaires étrangères, se déroulera au siège de la Bibliotheca Alexandrina et verra la participation de grandes personnalités égyptiennes et françaises. Le colloque sera inauguré par des allocutions de Sameh Choukri, ministre des Affaires étrangères, d’Ismaïl Séragueddine, président de la Bibliotheca, André Parrant, ambassadeur de France en Egypte, et Jack Lang, ex-ministre français de la Culture et président de l’Institut du monde arabe à Paris.
Selon Ayman Badawy, directeur de la Chambre de commerce et d’industrie française d’Alexandrie et initiateur de la conférence, l’objectif principal du colloque sera de retracer les étapes les plus marquantes de la coopération entre l’Egypte et la France et de mettre en exergue des moyens ambitieux pour développer les relations bilatérales. Le colloque commencera avec le volet « Politique et Diplomatie » qui verra des intervenants très importants comme Amr Moussa, ex-secrétaire général de la Ligue arabe et ancien ministre des Affaires étrangères, l’expert politique l’ambassadeur Denis Bauchard et Louis Blin, chargé de mission au centre d’analyse, de prévision et de stratégie au ministère français des Affaires étrangères. Ils vont illustrer les points forts des liens entre l’Egypte et la France, la position des deux pays face aux défis régionaux, particulièrement au Proche-Orient, et la passion de la France pour l’Egypte de manière générale.
La séance « Economie et Développement » recevra Hassan Behnam, directeur général de la CCIFE, Mounir Abdel-Nour, ancien ministre du Commerce et de l’Industrie, Ahmad Darwich, président de l’Autorité générale de la zone économique du Canal de Suez, et Stéphanie Lanfranchi, directeur du Bureau de l’Agence française de développement en Egypte. Elle sera dédiée à la coopération économique institutionnelle, avec comme points de mire les relations commerciales, l’attractivité des marchés égyptiens et français, les facilités accordées aux investisseurs et aux entreprises des deux pays, sans oublier la zone économique du Canal de Suez en tant qu’outil de redressement de l’économie égyptienne et encore l’aide octroyée par la France et l’influence du système juridique français dans le développement de l’Egypte.
Badawy ajoute : « De mon point de vue, ce colloque offrira une bonne occasion aux entreprises françaises et égyptiennes de faire la promotion de leurs produits et de bénéficier éventuellement d’une part de marché dans les nombreux projets qui seront présentés lors de la séance économie ».
Place à la culture
Quant au troisième volet du colloque « Arts et Culture », il traitera de divers sujets culturels avec Frédéric Lagrande, professeur à l’Université Paris-Sorbonne, Robert Solé, écrivain, et Gilles Gauthier, ambassadeur et conseiller auprès du président de l’Institut du monde arabe. Ainsi, il sera question de la place de la musique arabe en France et l’Egypte dans la littérature française entre autres sujets. Ce troisième volet sera suivi d’une séance « Histoire, Archéologie et Patrimoine » où seront évoquées entre autres la coopération bilatérale dans le domaine de l’égyptologie, les 25 années du Centre d’études alexandrines passées au service de l’histoire de l’Egypte, en plus de l’actualité de l’égyptologie en France et les influences réciproques en matière d’architecture avec le ministre des Antiquités, Khaled Al-Anani, et l’architecte Mohamad Awad.
La dernière séance serra « La Francophonie en Egypte » avec comme modérateur Nabil Hajlaoui, consul général de France à Alexandrie, Albert Lourde, recteur de l’Université Senghor, et Jean-François Fau, historien. Les discussions porteront sur les raisons pour lesquelles la ville d’Alexandrie est considérée comme la capitale de la Francophonie en Egypte.
Parallèlement et pour la troisième année consécutive, le Centre d’Activités Francophones (CAF) organise du 16 au 18 octobre son troisième festival des métiers, l’une des plus grandes manifestations culturelles annuelles organisées par la Bibliothèque d’Alexandrie. Le but est de valoriser le travail des artisans, de transmettre leur savoir-faire et encore de soutenir les activités culturelles reflétant la richesse de la Francophonie et le rôle positif des métiers traditionnels dans les différentes sociétés. « Cette année notre festival sera totalement différent des années passées dans sa forme et son contenu, à commencer par le titre qui a changé passant de Festival des métiers égyptiens à Festival des métiers des pays francophones, et ce, afin d’ouvrir le champ aux autres pays francophones pour répondre à leurs demandes de présenter leur artisanat à ce festival », explique Marwa Al-Sahn, directrice du Centre d’activités francophones.
Le pays d’honneur du festival, la France sera présente avec son artisanat et sa gastronomie, la Suisse participera avec son célèbre chocolat, la Côte d’Ivoire avec son cacao et le Sénégal avec la bijouterie. Le festival sera animé par des troupes musicales comme Gnawa et West Al-Balad qui présenteront ensemble une heure durant de célèbres chansons françaises.
Le festival comprendra deux sections parallèles, l’exposition et la vente des produits artisanaux et gastronomiques égyptiens et francophones, en plus des ateliers qui seront adressés aux élèves francophones tout au long du festival, dans le but de valoriser le travail manuel et les produits artisanaux. Ces ateliers de Khayamia, de dessin sur bois, de martelage sur aluminium, de recyclage (bouchons en plastique), de recyclage (coquilles d’oeufs), de poterie, de klim, de cuivre, de maroquinerie et d’autres, enrichiront les connaissances des élèves des différentes écoles francophones d’Alexandrie et du Caire invitées au festival. Toutes ces activités auront lieu sur la Plaza de la Bibliotheca Alexandrina.
Plusieurs manifestations en marge du colloque
« Tramway d’Alexandrie » est une exposition organisée conjointement par l’Agence Française de Développement (AFD), l’Association des programmes en technologies alternatives et le Centre d’Etudes Alexandrines (CEAlex). « Vu que l’Agence française de développement travaille actuellement sur un important projet de développement du célèbre tramway d’Alexandrie, une grande exposition pour le tramway sera inaugurée pour le grand public dès le premier jour du colloque, soit le 17 octobre, et ce, pour une durée d’un mois. Y seront exposés des photos et des textes témoignant des étapes du développement du tramway bleu d’Alexandrie depuis sa création en 1863 jusqu’à présent », indique Maha Nabil, responsable auprès de l’AFD.
A cela s’ajoute une autre exposition « Portraits de l’archéologie française en Egypte », qui dévoile les photos les plus importantes des travaux de fouilles effectués par le Centre d’études alexandrines, un centre qui fête cette année ses 25 années de présence permanente et de travaux à Alexandrie avec l’Institut français de l’archéologie orientale.
Loin des expositions, un concert musical intitulé Les Plus Grandes Chansons Françaises, animé par le groupe Paris-Cairo-Trio, se tiendra à la fin des séances du premier jour du colloque. Enfin, Generik Vapeur, une troupe française de théâtre de rue de renommée internationale, donnera un spectacle sur la Plaza de la BA, puis sur le parvis de la Citadelle de Qaïtbay d’Alexandrie, pour terminer solennellement les deux manifestations, le festival et le colloque.
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