Charismatique et serein. Polyglotte et ambitieux. Il choisit minutieusement ses mots, avec un sourire aux lèvres réconfortant et salvateur. Hassan Paul Kebbe a tous les atouts de la crédibilité et de la confiance pour mériter le titre d’ambassadeur de la paix. Le prestigieux prix de l’UPF est généralement réservé aux chefs d’Etat, aux premiers ministres, aux célébrités et aux stars engagées, à l’instar d’Angelina Jolie, et autres officiels de la société civile à travers le monde. « L’UPF est une entité internationale dépendant de l’Onu, fondée par Sun Myung Moon et son cofondateur HakJa Han Moon, et comprenant des organisations ou des individus dévoués à la cause de la paix basée sur des valeurs morales et spirituelles universelles. Pour un monde en harmonie au sein des différentes cultures internationales », explique Hassan Paul Kebbe, détenteur d’un doctorat en philosophie, mais qui est aussi expert dans le monde des affaires. Cela, dans un monde en pleine ébullition et en quête désespérée d’un Printemps arabe qui tarde à venir.
Dans son bureau au dixième étage, surplombant la ville de Beyrouth, M. Kebbe accueille avec un sourire affable et avenant. On découvre en lui ce côté bon enfant et en même temps celui d’un vieux sage, deux traits de personnalité contradictoires qu’il réussit brillamment à concilier. Pourquoi et comment a-t-il reçu ce prix ? Les critères du choix sont bien définis et basés sur les bonnes moeurs, la culture, le mode de pensée, les actions réalisées au niveau social à l’échelle internationale et la philosophie de la vie. « L’UPF est un organisme dépendant de l’Onu. Le titre, qui est le premier décerné au niveau du Moyen-Orient, est attribué aux personnes qui oeuvrent pour la paix et dont le CV est riche en relations publiques au niveau mondial », rétorque S.E. M. l’ambassadeur, fier de son diplôme joliment encadré et accroché au mur. Son choix a été décidé directement à la source, par les fondateurs de l’UPF. Et la distinction lui a été remise au Liban par son parrain, l’ambassadeur américain du Bahreïn, le sénateur américain Sam Hanna Zakhem, au cours d’une grande cérémonie organisée au palais des Kebbe à Adma, surplombant la grande bleue. Ce titre lui permet d’assister à des conférences et à des séminaires avec les différents ambassadeurs de la paix à travers le monde, afin d’oeuvrer au renforcement réel de la paix via les organisations civiles. « La paix, c’est l’amour qu’on voue au monde entier, toutes races et origines confondues, puisque nous sommes tous des êtres humains relevant d’un Dieu unique. Comme nous n’avons rien apporté à notre naissance, nous n’emporterons rien non plus à notre mort. Et tous, nous rencontrerons à la fin un seul Dieu », souligne-t-il, avec un brin de philosophie. Serait-elle donc irréalisable, cette paix ? « La paix, je la crée en moi-même, répond-il. Je peux la communiquer mais je ne peux pas la réaliser. Personnellement, je n’envisage que le bien, et ceux qui veulent me suivre seront les bienvenus ». Et de poursuivre : « Il y a une différence entre la satisfaction et le plaisir. Ce dernier est superficiel et temporaire, alors que la satisfaction est profonde et intérieure. Raison pour laquelle il faut ignorer la haine et semer l’amour dans les coeurs ».
Cet amour du prochain, Hassan l’a vécu durant son enfance de « healthy boy », comme il aime à le dire, pensionnaire au Collège Léman en Suisse, loin de la guerre civile qui ravageait le Liban à cette époque. « A l’école, j’étais le président de tous les étudiants, et en sport, l’assistant de l’entraîneur vietnamien de kung-fu. Je faisais partie de l’équipe suisse de l’école et participais aux compétitions de saut, d’athlétisme ou d’équitation », signale Kebbe. Ses meilleurs souvenirs d’enfance sont ceux des vacances d’été passées à Palma de Majorca, au sein de la famille réunie en Espagne. « Ce sont mes vrais souvenirs d’enfance, ceux vécus dans notre maison là-bas », atteste-t-il.
Kebbe n’a pas oublié non plus que pendant un certain temps, il a formé et dirigé un orchestre musical en tant qu’auteur-compositeur et interprète de chansons en anglais et en espagnol, maîtrisant brillamment 12 instruments, avec des albums immortels à son actif. Il avait choisi le surnom de Paolo Kay dont bien de personnes se souviennent encore et toujours. Il confie modestement que 20 % des recettes des concerts qu’il donnait allaient droit aux ONG soutenant les enfants atteints d’un cancer. Ces concerts ne se limitaient pas au Liban, mais s’étendaient à Londres, à Buenos Aires et à Miami.
Bien que fumeur et amateur de café, Hassan Kebbe aime le sport qui fait partie intégrante de son quotidien. Il n’y a pas de discipline favorite pour lui, car tous les sports qu’il pratique au sein du complexe balnéaire l’Aqua Marina 2, à Tabarja où il réside, sont bons et disponibles, à l’instar de l’équitation, de la natation, du tennis, du jogging et du parapente pratiqué sur les cimes des Cèdres. Si ses affaires le contraignent à effectuer de nombreux voyages au Koweït et dans les pays du Golfe, mais aussi en Belgique et au sud de la France, l’Europe reste sa préférée. « Oui, je préfère l’Europe, on vit l’histoire dans tous ses pays », remarque Hassan Kebbe, expert en marketing, qui apprécie le sens de l’humour égyptien. Et à lui de commenter les derniers événements : « La majorité de la population égyptienne a émis son opinion. Sa conviction est la plus forte. Un pays qui n’a pas de peuple, n’a pas d’Etat ». Il pense à son pays le Liban et rêve de le voir la Suisse de l’Orient dans la paix, l’organisation, la discipline, la civilisation et la propreté. Le côté culinaire lui importe peu. Inutile donc qu’on cherche à atteindre son coeur à travers la bonne chère.
Respectant toutes les personnes sans distinction, Kebbe a bien des critères particuliers pour l’appréciation des hommes. Et surtout concernant celle qui partage sa vie. Ils ne sont pas nombreux et se résument en quelques mots : « La culture, la culture et la culture, réitère-t-il. Et le sens de la communication, la prise de conscience, l’assimilation de l’autre, l’intelligence, la fierté, un brin d’humour, de romantisme et de générosité ». Elle doit avoir du bon sens et être souriante, dit-il en anglais. Car pour lui, le mariage a une définition à haute teneur humaine. « Le mariage est l’institution la plus difficile qu’on puisse rencontrer dans notre existence. Car notre vie sera partagée en deux, et ces deux personnes doivent s’unir et ne former qu’une seule personne. Il faut donc une compatibilité absolue entre les deux pour que le mariage réussisse ». Le bonheur, à ses yeux, est cette paix intérieure, et le plus grand malheur réside dans l’isolement et la solitude. « La paix commence donc par l’amour, souligne Hassan Kebbe. Nous sommes tous des anges à la naissance, ne connaissant que la paix et l’amour. Ce sont les étapes de la vie qui nous font changer. On ne naît pas criminel, mais on le devient ». Et comme pour mieux faire saisir la signification, il raconte l’histoire du peintre immortel Michel-Ange qui a voulu au début de sa carrière représenter le Bien sur sa toile. Il a choisi le plus bel enfant empreint de pureté et d’innocence et l’a peint. Au fil des ans, le peintre décide de reproduire le Mal. Il choisit un criminel né de la prison, mais celui-ci se met à rire en le voyant et avoue au peintre que le petit enfant qu’il avait peint jadis innocent, est devant lui aujourd’hui un criminel. L’ambassadeur de la paix a parlé, un message d’amour est adressé tout d’abord à soi-même, pour le communiquer ensuite aux autres.
Jalons :
Avant 2013 :
Naissance à Beyrouth.
Etudes primaires et secondaires à Genève.
B.A. en marketing de l’Université américaine de Paris.
Doctorat en philosophie de l’Université de Costa Rica.
MBA en marketing de l’Université de Costa Rica.
Diplôme d’audiovisuel de l’Université américaine de Beyrouth.
2013 : Nomination comme ambassadeur de la paix.
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