Al-ahram hebdo : Le trajet glorieux de la sélection nationale s’est arrêté aux 8es de finale suite à la défaite contre l'Allemagne 23-16. Etes-vous satisfait de ce résultat ?

Karim Hindawi : Non. Nous sommes une équipe qui possède un grand nom dans la discipline. On a terminé à la 6e place lors des Jeux olympiques d’Atlanta avant de décrocher la 4e place lors du Mondial de la France, en 2001. Même situation au niveau des juniors, avec lesquels nous avons été sacrés champions du Monde en 1993. C’est alors que notre objectif était d’aller plus loin dans la com­pétition, mais ce qui me console un peu c’est qu’on a présenté une bonne performance face à de puis­santes équipes et on a confirmé que nous étions une grande équipe.

— Avant le coup d’envoi de la compétition, la sélection n’était pas favorite dans le Mondial. Comment expliquez-vous alors ce grand succès des Pharaons ?

— C’est le fruit de notre bonne préparation qui a commencé depuis l’année dernière. Marwan Ragab, le directeur technique de la sélection, a déployé beaucoup d’efforts tout comme les joueurs. On a beaucoup profité de cette préparation impor­tante, de sorte que nous étions impatients de disputer le Mondial pour tester notre puissance. Il faut aussi préciser que notre large vic­toire contre l’Algérie 30-24, lors du match d’ouverture a augmenté le moral des joueurs et a confirmé notre puissance. Cette victoire nous a donné beaucoup de confiance, ce qui était clair face à la France, qui nous a battu difficilement 28-24, avant de nous imposer au second tour contre la République tchèque.

— Malgré votre blessure, vous avez présenté une performance exceptionnelle contre la République tchèque ...

— C’est vrai, mais je n’avais pas d’autre choix que de compléter cette rencontre qui était capitale pour nous. Les hurlements des supporters qui ont rempli les gradins pour encou­rager la sélection m’ont incité à finir la rencontre, malgré les douleurs de la blessure ... j’ai arrêté 5 tirs qui ont beaucoup contribué à notre victoire, et j’ai été nommé homme de la ren­contre.

— Les supporters ont-ils alors un rôle primordial avec l’équipe ?

— Bien sûr, la présence massive des supporters a eu de grandes consé­quences sur notre performance. Leurs hurlements et enthousiasme nous incitent à faire notre maximum sur le terrain lors des rencontres de sorte qu’on s’envole un peu. Franchement, on a ressenti jouer à domicile et non au Qatar.

— Qu’a-t-il manqué à l’Egypte lors de cette compétition ?

— On a beaucoup souffert en défense lors de la suspension de l’un de nos joueurs. On trouve beaucoup de problèmes dans cette situation, ce qui était clair lors de notre rencontre face à la France. Mais en tout cas nous sommes une équipe jeune et nous sommes en train d’apprendre nos lacunes afin de les remédier à l’avenir.

— Comment évaluez-vous la per­formance arabe dans ce tournoi ?

— La sélection qatari est la meilleure avec sa place aux quarts de finale. Mais 3 équipes arabes, à savoir le Qatar, la Tunisie et l’Egypte au second tour, représentent un grand succès pour le handball arabe. L’Algérie a été la proie à des hésita­tions en revenant sur sa décision de rénover l’équipe et de dépendre, à nouveau, sur les anciens cadres. L’Egypte a subi un même sort aupara­vant, mais elle a continué sur sa stra­tégie de rénover son équipe, malgré les mauvais résultats et les sévères critiques. Et on a confirmé que cette stratégie était juste et que nos résultats au Qatar en étaient le meilleur témoi­gnage.

— A votre avis qui est le meilleur joueur à la compétition ?

— C’est sans doute le Français Nikola Karabatic. C’est un joueur de grand talent et de grandes capacités. J’ai joué contre de nombreux joueurs, mais Karabatic est différent. Il est très puissant, très doué et il mérite d’être nommé meilleur joueur du tournoi.