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Ramy Salah El-Din : Alstom est engagée à fournir la meilleure qualité de services aux Egyptiens

Amira Doss , Samedi, 28 janvier 2023

En 40 ans de présence en Egypte, Alstom a été l’un des piliers de la modernisation des transports publics dans le pays, avec notamment la construction du métro du Caire. Pour la première fois, la société vient d’obtenir la certification « Top Employer » au Moyen-Orient. Ramy Salah El-Din, directeur général d’Alstom Egypte, revient sur cette coopération.

Ramy Salah El-Din

 Al-Ahram Hebdo : Comment était le début de la coopération entre l’Egypte et Alstom ?

Ramy Salah El-Din : Alstom Egypte est présente sur le marché égyptien depuis 40 ans, avec pour objectif de remodeler l’industrie en proposant des solutions innovantes et de développer l’industrie ferroviaire grâce à des solutions intelligentes et respectueuses de l’environnement. Le groupe s’est fortement engagé à fournir la meilleure qualité de services aux citoyens égyptiens, ce qui se traduit par une meilleure qualité de vie. Cela s’inscrit dans la Vision 2030 de l’Egypte, dans laquelle Alstom Egypte a réussi à établir une relation constructive et solide avec le gouvernement égyptien pour apporter son expertise de longue date dans la fourniture de solutions ferroviaires intelligentes. L’entreprise a apporté une contribution significative et un impact remarquable au développement de la structure ferroviaire locale. Cela a été fait grâce à la mise en oeuvre réussie de plusieurs projets, y compris le soutien continu au développement de l’infrastructure ferroviaire locale.

— Quelle place occupe actuellement Alstom Egypte et quelle est sa contribution dans le secteur de l’industrie ferroviaire ?

— Au cours de ces dernières années, Alstom Egypte a mis en place un vivier de talents locaux et un centre d’excellence (COE) lié aux systèmes de signalisation, à l’alimentation électrique et aux ateliers de maintenance afin de soutenir des projets dans la région Afrique, Moyen-Orient et Asie centrale (AMECA). C’est ce riche héritage qui a permis à Alstom d’apporter une contribution significative au développement de l’industrie ferroviaire égyptienne. Aujourd’hui, Alstom emploie environ 500 personnes en Egypte avec des projets en cours qui incluent la modernisation du système de signalisation sur la ligne Béni-Soueif-Assiout. Le gouvernement français a accepté d’accorder à l’Egypte le prêt nécessaire pour la ligne 1 du métro du Caire. Ce projet collaboratif s’inscrit dans un programme de développement régional.

— Le métro du Caire avec toutes ses phases est un projet phare qui a changé la vie urbaine des habitants de la capitale. Comment évaluez-vous ce projet ?

— Le Caire est la plus grande ville du continent africain. En 2016, un peu moins de 20 millions de personnes habitaient la ville. Trois décennies plus tôt, la ville abritait 10 millions d’habitants. La croissance démographique rapide du Caire, ainsi que l’urbanisation ont créé un certain nombre de défis pour les autorités. La réduction de la congestion routière est depuis longtemps l’une des priorités principales du gouvernement. Le métro du Caire, qui est le premier réseau de ce type en Afrique, a été construit pour aider à résoudre ce problème. Il offre un système de transport public intégré et un service moderne et efficace. Il a été envisagé dès les années 1930, mais les études détaillées n’ont été entreprises qu’en 1975 et se sont poursuivies jusqu’en 1981. La construction de la première ligne a commencé en 1981 et ne s’est pas vraiment arrêtée depuis.

Le métro du Caire appartient à l’Autorité nationale des tunnels (NAT), une agence gouvernementale créée par le ministère du Transport en 1983, et est exploité par la Société égyptienne de gestion et d’exploitation du métro (ECM). Des entreprises étrangères et locales ont été impliquées dans la conception et la construction du système. Le métro du Caire se compose actuellement de trois lignes. La ligne 1 constitue l’épine dorsale du réseau et a été ouverte en 1987. Elle traverse les quartiers résidentiels et d’affaires les plus importants de la ville.

La ligne 2 a été ouverte en 1996 et se connecte à plusieurs autres gares. La ligne 3, toujours en construction, croise les lignes 1 et 2 dans le sens est-ouest. Elle s’étendra du nord-ouest du Grand Caire à Imbaba au nord-est à Héliopolis et desservira également l’aéroport international de la ville. La ligne 3 est construite en quatre phases. La phase I a ouvert en 2012 et a été suivie de la phase II en 2014. La troisième phase est toujours en construction et devrait s’achever en 2024. Une quatrième phase se compose de deux parties, la phase 4-1 a été ouverte en 2019 et la phase 4-2 a été inaugurée en 2020.

— Quelle est la contribution d’Alstom dans la construction du monorail, qui ouvrira une nouvelle page dans les transports modernes dans la capitale ?

— Un consortium d’entreprises locales (OC & AC) dirigé par Alstom doit concevoir et construire deux lignes du monorail au Caire, en plus d’être responsable de l’exploitation et de la maintenance de deux lignes pendant 30 ans. La première ligne du monorail s’étendra sur 54 km de l’est du Caire à la Nouvelle Capitale administrative, tandis que la deuxième ligne de 42 km s’étendra entre la ville du 6 Octobre et Guiza. A pleine capacité, les deux lignes pourront transporter environ 45°000 passagers par heure dans chaque direction. Alstom cherche toujours à investir dans différents lieux et régions. Le groupe tient à conserver son empreinte autant que possible et s’il existe une opportunité d’investissement réalisable et potentielle, Alstom la saisira.

— Lors de sa dernière visite en Egypte, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a déclaré que les deux pays construisent « une coopération stratégique en matière de transports publics », suite à la signature du protocole d’accord sur la ligne 6 du métro du Caire. Où en est ce projet ?

— Cette ligne, d’une longueur d’environ 30 km et en partie souterraine, desservira 24 stations, reliant Al-Khossous, au nord de la métropole, à la banlieue de Maadi au sud-est.

— Quelle est l’importance de cette coopération stratégique entre les deux pays en matière de transport ?

— Lors d’une rencontre avec le premier ministre, Moustapha Madbouli, l’ancien premier ministre français, Jean Castex, a salué le rôle essentiel joué par l’Egypte dans la région du Moyen-Orient et a exprimé la volonté de la France de favoriser les relations entre Paris et Le Caire. Pour sa part, Madbouli a déclaré que l’Egypte commencerait à dépendre largement de l’expertise de la France dans le domaine de la construction et de la gestion des transports en commun, tels que le monorail, les métros légers et le métro. Les gouvernements égyptien et français ont signé en juin 2021 un accord de feuille de route soulignant cette coopération, ainsi que le soutien de la France au secteur du transport en Egypte. En novembre 2021, Alstom a signé un contrat avec la NAT pour la fourniture de 55 rames à la ligne 1 du métro du Caire, le projet est soutenu par le financement du gouvernement français.

— Au fil des ans et en fonction de cette longue coopération, comment évaluez-vous l’évolution en matière de développement urbain en Egypte ?

— Le programme des villes nouvelles remonte aux années 1970. La phase actuelle de développement, la « quatrième génération de villes », a été annoncée en 2018, peu de temps après que la population du pays eut dépassé les 100 millions. Les développements tireront parti des technologies avancées et respectueuses de l’environnement, telles que les services publics intelligents, et incluront des espaces verts. Le développement d’une quatrième génération de villes à travers l’Egypte — y compris la Nouvelle Capitale administrative (NAC), New Alamein et New Assouan — alimentera l’activité de construction dans les années à venir. Ces développements devraient accroître la compétitivité du marché local, améliorer le niveau de vie et générer des opportunités d’emploi. Cela souligne l’engagement en faveur d’un mode de vie durable pour les communautés et pour l’environnement, conformément aux principes de durabilité énoncés dans la Vision de l’Egypte 2030.

Alstom a été le partenaire de nombreux projets phares en Egypte. Que représente cette coopération pour le groupe ?

— En tant que leader mondial, Alstom a accès à la coopération bilatérale. A cet égard, le groupe noue un partenariat avec des partenaires locaux afin de traiter correctement chaque projet. Alstom se considère comme faisant partie de la propriété avec les clients. Raison pour laquelle c’est notre rôle de nous impliquer pour proposer les meilleures solutions possibles et de continuer à nous développer pour offrir une technologie de pointe à nos clients .

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