Al-Ahram Hebdo : C’est dans des conditions exceptionnelles, tant pour la France que pour le monde entier, dues à la crise sanitaire causée par la pandémie de coronavirus, que la France célèbre le 14 Juillet ... Cette crise a-t-elle bouleversé le monde ?
Stéphane Romatet : Cette année, et je le regrette, nous ne célèbrerons malheureusement pas le 14 Juillet comme tous les ans, mais nous aurons toute une série d’évènements que nous ferons sur les plateformes numériques. Le 14 Juillet sera en France l’occasion de rendre hommage au personnel de santé. Dans le message que je diffuserai pour notre fête nationale, et je souhaite associer le personnel de santé égyptien à cet hommage, parce qu’ils font énormément et qu’ils ont payé un tribut important.
Pour ce qui est de la crise due au coronavirus, c’est une crise à la fois mondiale et globale, parce qu’elle est sanitaire, économique et sociale. C’est quelque chose de probablement unique dans l’Histoire, une crise qui touche non seulement le monde entier mais chaque individu. Chacun d’entre nous, chaque personne des 7 milliards d’êtres humains peut être affectée par le Covid-19. C’est la première fois qu’une crise mondiale ait un impact individuel sur la vie de tous. Une chose totalement inédite, avec, évidemment, des conséquences géopolitiques majeures et des conséquences sur la réorganisation de l’économie.
— Peut-on prévoir aujourd’hui ces conséquences ?
— En géopolitique, il est difficile de prévoir parce qu’on est encore dans le coeur de la crise. Combien de temps va-t-elle durer ? Peut-on dire qu’on en est sorti ? Y aura-t-il une deuxième vague du coronavirus ? Aujourd’hui, il faut encore faire preuve de beaucoup de précautions et se préparer à toutes les situations. Et donc, si cette crise du Covid-19 se poursuit, elle va aggraver les effets économiques, sociaux et géopolitiques mondiaux. Elle peut être aussi une crise de rupture. On le voit aujourd’hui, par exemple, à travers le sentiment qu’on est probablement allé trop loin dans la délocalisation de chaînes de productions stratégiques, on est allé trop loin dans la dépendance vis-à-vis d’un certain nombre de fournisseurs, notamment de fournisseurs chinois.
— Cela veut-il dire qu’un retour du protectionnisme est envisageable ?
— Il n’y aura sans doute pas un retour du protectionnisme, mais de la relocalisation d’activités stratégiques. C’est notamment le cas dans le domaine de la santé. On a bien vu nos fragilités par rapport à des sources d’approvisionnement uniques, chinoises, sur les masques, sur les principes actifs des médicaments, sur les équipements médicaux, etc. Je pense que cette crise a fait prendre conscience aux gouvernements et aux opinions publiques que nous étions allés trop loin dans cette dépendance et dans la délocalisation de certaines activités ainsi que dans la recherche d’une compétitivité à tout prix. Donc, la première conséquence qui est déjà tirée est une relocalisation d’activités stratégiques. Ceci tout à fait clair.
On voit bien aussi que cette crise est génératrice de tensions additionnelles. C’est le cas dans les relations entre les Etats-Unis et la Chine par exemple. Elle met aussi très gravement à l’épreuve le multilatéralisme, mis en cause par le retrait des Etats-Unis de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Or, on voit bien que cette crise renforce, si besoin, la nécessité de la coopération internationale, parce que tout simplement elle affecte tous les pays du monde. Que les Etats-Unis se retirent de l’OMS à un moment où on a encore plus besoin, dans le domaine sanitaire, de cette coopération, pose problème. Il y a peut-être nécessité de réformer l’OMS, de tirer les leçons de la crise sur les alertes, sur l’indépendance de l’OMS vis-à-vis des grands Etats, etc. Il n’empêche qu’aujourd’hui, les crises sanitaires impliquent la coordination entre tous les Etats du monde. Il y a donc toutes ces facettes et on voit bien que c’est une crise qui va remettre en cause énormément de choses, y compris dans les comportements des individus, nos modes de travail, etc. C’est donc une crise qui touche tous les aspects de la vie individuelle, nationale, internationale, et dans tous les secteurs : l’économie, le social, le politique et le sanitaire.
— Et quels impacts cette crise a-t-elle sur les relations bilatérales ? Quels changements peut-il y avoir ? Quels nouveaux chantiers de coopération ?
— Ce qui s’est passé — et ce n’est ni la volonté des Egyptiens, ni la nôtre —, c’est que depuis la mi-mars, date du début des restrictions imposées par le gouvernement égyptien ainsi que du confinement décidé en France, il y a eu, de fait, une suspension de la coopération. Depuis quatre mois, la plupart des activités, des initiatives et des projets entre la France et l’Egypte ont été suspendus. La priorité, pour la période à venir, est de faire redémarrer les relations bilatérales. On a pu s’organiser, on a eu des contacts de haut niveau, mais il y a eu tout de même beaucoup d’activités dans les domaines de l’éducation, de l’archéologie, de la culture qui se sont arrêtées. Evidemment, les entreprises françaises en Egypte reprennent leurs activités progressivement. A ce sujet, on a organisé jeudi 9 juillet, un séminaire virtuel pour mobiliser les entreprises françaises dans le contexte de la reconstruction post-Covid-19. On a réuni 150 entreprises pour les convaincre qu’il faut jouer la carte de l’Egypte dans le contexte des besoins liés au post-Covid, parce que tout simplement, le pays redémarre, notamment au vue de la stratégie égyptienne de coexistence entre l’activité économique et la présence du virus. Je suis persuadé que le post-Covid-19 ouvre des tas d’opportunités dans les relations franco-égyptiennes, notamment sur le plan économique.
— Peut-on donc espérer une belle reprise ?
— Il faut se donner les moyens d’organiser cette relance dès que les conditions seront réunies. On ne va pas rester comme cela, il faut que nous rallumions tous les moteurs de nos relations bilatérales et nous remettions la fusée dans l’espace. Mais il faut aussi tenir compte de la crise. Il y a un certain nombre de domaines sur lesquels il va falloir renforcer notre partenariat, comme la santé. Ce sera une priorité pour les prochains mois.
— Avant cette crise, la coopération en matière d’éducation était importante, comment a-t-elle été touchée et comment la relancer ?
— Le Covid a un fort impact sur la coopération en matière d’éducation. Là aussi, on a vécu les conséquences des mesures de restriction, avec la fermeture des écoles, etc. Tous nos projets visant à développer l’offre scolaire française, à créer davantage d’écoles francophones pour répondre à la très forte demande sont au ralenti. Un autre point, très important pour nous et pour l’Egypte, est de faire revenir les touristes français, c’est une priorité. Il faut que les Français retrouvent le chemin de l’Egypte. Juste avant le coronavirus, on était à un niveau formidable, on était pratiquement revenu aux chiffres des belles années. Malheureusement, le coronavirus a tué cette reprise, vitale pour l’Egypte, et, nous, nous voulons aider l’Egypte à faire redémarrer ce secteur. Nous voulons donc promouvoir l’Egypte en tant que destination touristique pour les Français. Cela va prendre du temps, certes, pour que les Français recommencent à voyager, mais nous sommes en contact avec le ministre du Tourisme et des Antiquités, Khaled El-Enany, et je crois que toutes les mesures prises pour assurer la protection sanitaire dans les lieux touristiques peuvent convaincre les touristes étrangers, notamment français, de revenir. Le deuxième point est la coopération qu’il faut nouer dans le tourisme, un secteur qui a été à l’arrêt pendant quatre mois. Il y a des entreprises en difficulté et il faut qu’on voie, avec les autorités égyptiennes, comment contribuer au soutien du secteur. Donc, le tourisme, l’éducation, la santé sont les trois secteurs sur lesquels il faut voir comment relancer la coopération plus fortement que ce qu’il y avait jusqu’à présent.
— L’Egypte n’est toujours pas sur la liste des pays dont les ressortissants sont autorisés à se rendre dans les pays de l’Union Européenne (UE). Va-t-elle prochainement être inclue dans la liste des pays dits « verts » ?
— Cette liste est établie sur la base de critères sanitaires, des données transmises par l’OMS sur les cas de contamination, le taux de contamination par million d’habitants, etc. Et elle est révisée tous les 15 jours. Ce que nous souhaitons, c’est que l’Egypte y soit inclue rapidement, ce qui enverra un message de confiance sur ce qui se passe ici. La première a été établie par l’UE le 1er juillet, et on espère qu’avec les mesures prises ici et les données qu’on voit depuis quelques jours et qui semblent montrer que l’on est dans une phase de ralentissement, l’Egypte figurera parmi les pays verts lors d’une prochaine révision de cette liste. Cela dit, même si les frontières restent fermées, les étudiants égyptiens peuvent se rendre en France. Les visas long séjour pour les étudiants sont actuellement délivrés.
— Sur le plan politique, il y a également des développements majeurs en Libye, avec l’interventionnisme turc et ses conséquences. Et la France et l’Egypte partagent des vues convergentes dans ce dossier. Cependant, la situation reste bloquée au point que Paris a mis en garde contre une « syrianisation » de la Libye ...
— La Libye est évidemment, en ce moment, un sujet de préoccupation absolument prioritaire pour la France et pour l’Egypte. Malgré la crise sanitaire, il y a eu beaucoup de coordination et une coopération politique très renforcée entre Paris et Le Caire sur ce dossier. La Libye est un enjeu de sécurité vital et pour la France, et pour l’Egypte. Vous, en raison des frontières, nous, en raison de la proximité : l’Europe est à 200 km des côtes libyennes. La pire des situations serait que l’avenir de la Libye soit décidé par des pays tels la Turquie ou la Russie sans que les Libyens aient leur mot à dire et sans que les pays les plus impliqués par l’impact de la crise libyenne — je pense notamment à l’Egypte — soient également parties prenantes dans la définition de l’avenir de ce pays. Le risque, nous le disons, c’est que la Libye devienne une nouvelle Syrie aux portes de l’Europe et aux portes de l’Egypte. Une situation qui n’est pas acceptable. Nous devons tout faire pour éviter cela. Ce qui signifie d’abord parvenir à un cessez-le-feu. Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a fixé ce qu’il a appelé une « ligne rouge ». Le message est clair. Le Caire a aussi lancé l’initiative de réunir ici — et j’étais présent —, le maréchal Khalifa Haftar et le président du parlement de Tobrouk, Aguila Saleh. La France a salué cette initiative politique, nous avions d’ailleurs eu des concertations très intenses avec nos amis égyptiens avant son lancement. Il n’y a pas d’autres solutions que de travailler dans cette perspective, mettre en place un cessez-le-feu et faire en sorte que l’initiative politique du Caire, celle de Berlin, produisent des résultats. Cela suppose la fin des interférences extérieures. Le comportement de la Turquie, mais aussi la présence de la Russie alimentent les risques d’un conflit sans fin. D’où l’importance de contrôler l’embargo pour éviter l’envoi d’équipements militaires ou de mercenaires ainsi que le trafic de pétrole, etc. Il faut donc un embargo, un cessez-le-feu et une reprise du processus politique à partir de la Déclaration du Caire et de la Conférence de Berlin.
— Mais comment, dans les conditions actuelles, promouvoir la voie politique ?
— Il n’y a pas d’autres solutions parce qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise, sauf si on accepte que la Libye reste pendant des années une zone de conflit avec ce que cela peut entraîner comme impact sur la sécurité de l’Egypte et celle de l’Europe, ainsi que sur le risque terroriste.
— La France a ouvertement fustigé le comportement de la Turquie. Pourquoi la réaction de la communauté internationale n’est-elle pas à la hauteur des risques que représente le rôle turc ? Et qu’en est-il des divisions européennes ?

— Les déclarations du président Emmanuel Macron sont très explicites : la Turquie endosse une responsabilité très importante dans la situation très déstabilisée dans laquelle se trouve aujourd’hui la Libye. Il faut dire les choses, lorsqu’il y a des comportements qui ne sont pas acceptables, il faut les dénoncer et c’est ce que nous faisons. Et nous le ferons aussi à l’égard de toute intervention étrangère qui alimenterait la déstabilisation de la Libye. Mais la Turquie est également un partenaire de l’Otan, et que ce pays a des responsabilités en tant que membre de cette alliance. Un embargo a été décidé à Berlin, et chaque Etat est responsable de mise en oeuvre de cet embargo. Lorsqu’on voit qu’un Etat le viole alors même qu’il a signé une déclaration politique indiquant qu’il allait le respecter, cela pose un problème de fond sur le comportement de ce pays. Nous appelons la Turquie à prendre ses responsabilités et à agir conformément aux engagements politiques qu’elle a pris auprès de la communauté internationale. Certes, il y a des sensibilités européennes, mais il faut créer les conditions d’une entente entre tous les pays qui ont un intérêt à la stabilisation de la Libye. C’est le cas d’un certain nombre de pays européens, la France, l’Italie, l’Allemagne, la Grande-Bretagne. Il faut aussi que les Etats-Unis puissent être impliqués dans la gestion de cette crise. Nous sentons qu’il y a un regain d’intérêt américain parce que ce n’est certainement pas dans l’intérêt des Etats-Unis que l’instabilité libyenne se poursuive. D’ailleurs, il est important, pour nous, d’avoir un dialogue très approfondi avec les Américains et on a beaucoup discuté de ce sujet.
Autre question importante que nous évoquons avec nos partenaires : comment faire en sorte que les Libyens puissent gérer les ressources pétrolières, de sorte que les revenus du pétrole puissent aller au développement du pays et ne servent pas à alimenter l’effort de guerre.
— Il y a aussi la menace terroriste liée à la situation en Libye …
— Absolument, c’est aussi pour cela que le dossier libyen revêt pour la France une priorité absolue. Le grand risque serait une espèce de translation du jihadisme de la zone Syrie-Iraq vers la Libye, sur le flanc sud de l’Europe, une situation inacceptable. Il faut donc tout faire pour stabiliser la Libye, parce qu’il en va de la sécurité de l’Europe, à travers le risque de résurgence du terrorisme, et de la sécurité des pays voisins, dont l’Egypte.
— Pour ce qui est du processus de paix, les chefs de la diplomatie de la France, de l’Egypte, de l’Allemagne et de la Jordanie viennent d’exhorter Israël à abandonner ce projet. Cet appel peut-il trouver écho ?
— Dans la situation très volatile dans laquelle se trouve cette région, il faut éviter des décisions qui pourraient créer davantage de crises ou de tensions. Et puis, il y a une question de fond, celle de la légitimité internationale. La création de colonies est un acte illégal au regard du droit international. Le fait que le gouvernement israélien envisage une annexion totale ou partielle des colonies représente une violation manifeste de la légalité internationale. Et nous nous plaçons sur le plan de la légalité parce que notre responsabilité est d’abord d’appliquer et de respecter le droit international. C’est le premier point. Le deuxième est que dans le contexte que connaît aujourd’hui la région, une annexion ne ferait qu’attiser les tensions et risquerait d’ajouter une nouvelle crise à celles déjà existantes. C’est pour cela que nous avons, avec l’Allemagne, l’Egypte et la Jordanie, lancé ce cri d’alerte. Nous continuerons à faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il ne prenne pas une telle décision.
— Les autres crises régionales semblent être figées dans un statu quo qui n’en finit pas. Pourquoi ? Et surtout pourquoi cette inertie de la communauté internationale ?
— La région du Moyen-Orient est en permanence sur un volcan. Entre l’impact régional de la crise syrienne, la question non résolue de l’accession des Palestiniens à leur droit d’avoir un Etat, le risque de l’annexion des colonies, la guerre au Yémen qu’il ne faut pas oublier, les tensions en Mer Rouge, la question iranienne, tout ceci crée des conditions volcaniques pour cette région. La responsabilité collective est d’éviter d’ajouter des tensions aux tensions.
— Et qu’en est-il des tensions avec l’Iran ?
— Au sujet de l’Iran, il y a deux sujets de préoccupation. D’une part, la question du nucléaire, que faire pour éviter que l’Iran n’arrive au seuil du développement de l’arme nucléaire. En 2015, nous avions mis au point l’accord sur le nucléaire, le JCPOA (Join Comprehensive Plan Of Action). Malheureusement, les Etats-Unis s’en sont retirés et ont opté pour une politique dite de pression maximale, nous considérons que cette politique ne fait que créer des tensions. Nous souhaitons que le JCPOA continue d’être le cadre dans lequel nous travaillons pour contrôler le développement des activités nucléaires iranien. Le deuxième sujet de préoccupation est le comportement régional de l’Iran, et là, nous constatons qu’en Iraq, au Liban, en Syrie, au Yémen, l’Iran, à travers un certain nombre de milices ou de groupes, a un rôle qui contribue aussi aux tensions et à la déstabilisation de la région. Il faut traiter cette question dans le cadre d’un dialogue exigeant, strict avec l’Iran. Ce n’est pas facile, mais ce sont les deux exigences au sujet de l’Iran.
— Quel est le point de vue de la France au sujet de la question du Barrage de la Renaissance ?
— Il faut mettre côte à côte deux principes : faire en sorte que l’Ethiopie puisse avoir l’assurance de pouvoir développer ses ressources en énergie et en eau, et faire en sorte que les pays de l’aval puissent bénéficier d’une sécurité dans leurs approvisionnements hydrauliques. De ce point de vue, nous comprenons parfaitement les préoccupations de l’Egypte. Il faut arriver à combiner ces deux principes. Il y a un processus de négociations entamé depuis un certain temps et, de notre côté, nous avons pris notre part dans ce processus lorsque nous avons présidé le Conseil de sécurité en juin dernier, et que nous avons, à la demande de l’Egypte, fait en sorte qu’il puisse y avoir un débat sur la question du barrage au Conseil de sécurité, qui s’est tenu le 29 juin dernier. Il y a aussi actuellement la mission conduite par l’Union Africaine (UA). On en est là. Nous, ce que nous avons dit à New York lors de la réunion du Conseil de sécurité que nous avons présidée, c’est qu’il faut donner toutes les chances à ce dialogue. Il faut que les Egyptiens, les Ethiopiens et les Soudanais trouvent les termes d’une entente. On en est proche, on connaît les éléments techniques, les complexités, et après des années de discussions, on sait quels sont les paramètres d’un accord. Il faut que tous, avec l’implication de l’UA, de l’EU, des Etats-Unis, de la Banque mondiale, nous puissions convaincre les Ethiopiens, les Soudanais, les Egyptiens — les Egyptiens sont d’ailleurs convaincus — que c’est maintenant la dernière ligne droite, le moment ou jamais pour arriver à un accord qui garantira que le Barrage de la Renaissance donnera les droits des Ethiopiens à développer leur énergie, mais aussi et surtout préservera les droits hydrauliques de l’Egypte. Nous sommes prêts à mobiliser toute l’expertise nécessaire — et c’est pour cela que l’UE est impliquée dans les pourparlers techniques — pour amener l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte à franchir cette ultime phase qui permettrait d’aboutir à un accord acceptable.
Lien court: