Al-Ahram Hebdo : Pour la deuxième année consécutive, Ahli a réalisé un triplé avec les titres de champion d’Egypte, champion d’Afrique et vainqueur de la Coupe d’Egypte. Comment évaluez-vous la saison ?
Ahmad Salah : La saison était très difficile. Ahli est un grand club qui joue toujours pour la première place, c’est notre ultime but. L’année dernière, nous avons réalisé un exploit en remportant les 3 titres (champion d’Egypte, champion d’Afrique et vainqueur de la Coupe d’Egypte). Cette année, notre but était de rééditer cet exploit, une mission très difficile. La saison était très longue, mais grâce aux grands efforts des joueurs et surtout à l’encadrement technique de Mohamad Mosselhi, nous avons réalisé notre objectif. Il est le premier entraîneur égyptien à avoir remporté 6 compétitions en deux ans, sans aucune défaite.
— Comment était la concurrence ?
— Nous avons débuté la saison en remportant la Coupe d’Egypte. Nous avons disputé cette coupe avec une concentration totale, puisque c’est la première compétition de la saison et la victoire nous a donné une grande confiance pour continuer à jouer ensuite avec le même élan. La compétition était très difficile, car c’était au milieu du Championnat national et avant le Championnat d’Afrique des clubs champions. Nous avons remporté la Coupe d’Egypte après avoir battu en finale notre rival Al-Gueich sur le score de 3-0. Ensuite, il y a eu le Championnat d’Afrique. C’était à une période critique, car au milieu du Championnat national et après la Coupe d’Egypte. Mais le plus compliqué était que cette compétition se soit déroulée après les grands échecs des équipes d’Ahli de handball, de basket-ball et surtout de football. Il y avait donc une certaine pression pour compenser les échecs des autres équipes. S’ajoutait à cela que la compétition se déroulait chez nous au club d’Ahli. Mais nous avons été responsables, nous avons géré cette pression et réussi à conserver notre titre de champion d’Afrique après avoir battu en finale le club égyptien de Smouha sur le score de 3-0. Nous avons conservé ainsi notre titre de champion d’Afrique, déjà remporté l’année dernière, et réalisé ainsi un record : décrocher le titre pour la 14e fois. Ahli détient maintenant 20 titres africains, si l’on ajoute aux 14 titres des clubs champions les 6 titres du Championnat d’Afrique des clubs vainqueurs des coupes.
— Et pour le Championnat national ?
— Le Championnat national est la compétition la plus difficile. A deux journées de la fin du championnat, nous avons confirmé le titre après avoir battu Talaie Al-Gueich sur le score de 3-0. Avec 35 points, Ahli s’est adjugé le titre de champion d’Egypte, avec un écart confortable par rapport à son rival habituel, Zamalek, qui se trouve à la 2e place avec 30 points, et Talaë Al-Gueich, qui occupe la 3e avec 27 points. Notre équipe a ainsi remporté son 30e titre de champion d’Egypte. Mais il faut savoir que le système du Championnat national est très mauvais. La saison a été très difficile et très longue. Le championnat a commencé en novembre 2018 par un premier tour comportant 28 clubs, divisés en 4 groupes, soit un très grand nombre. Après le premier tour, les 16 premiers ont été divisés en 4 groupes pour disputer des matchs aller-retour. Enfin, les deux premiers de chaque groupe se sont qualifiés pour la finale à 8 et ont disputé des matchs au Caire, à Alexandrie et à Suez. Le grand nombre de matchs disputés lors de cette saison ont été épuisants. Ceci s’est traduit pour les joueurs par de nombreuses blessures, ce qui affecte par la suite la sélection nationale.
— Qu’est-ce qui distingue l’équipe de volley-ball d’Ahli ?
— Ahli est le seul club égyptien à fonctionner avec un système professionnel. Tout le monde travaille pour un seul objectif qui est de remporter la première place. Le joueur qui intègre l’équipe adhère à ce système et toute l’équipe possède une ambition sans limites. Après avoir passé 4 ans comme professionnel en Europe, je suis revenu en Egypte et j’ai vu que le système d’Ahli était le même qu’en Europe. Les meilleurs volleyeurs égyptiens se trouvent à Ahli et le directeur technique de l’équipe, Mohamad Mosselhi, joue un grand rôle pour que ses joueurs atteignent leur meilleur niveau. De plus, Ahli possède des remplaçants qui sont au même niveau que les titulaires.
— Depuis des années, votre niveau connaît un développement constant. Comment faites-vous ?
— C’est grâce à l’ambition et à l’objectif que j’ai toujours eus. Dès mon plus jeune âge, mon rêve était de jouer avec la première équipe d’Ahli. Mon but était de réaliser un exploit jamais vu et j’ai travaillé pour y aboutir. En 2011, mon rêve a commencé à se concrétiser quand j’ai remporté le titre de meilleur frappeur lors de la Coupe du monde. A partir de ce temps, mon rêve a commencé à devenir encore plus grand. En 2013, j’ai remporté avec ma nouvelle équipe turque, Halkbank, le Championnat d’Europe des clubs. En Turquie, j’ai reçu 3 grands trophées : meilleur joueur, meilleur scoreur et meilleur serveur, réalisant ainsi un exploit pour le volley égyptien. A partir de ce moment-là, je n’ai pas cessé de récolter les trophées. Mes ambitions n’ont pas de limites.
— Quel est votre prochain objectif ?
— Avec mon club Ahli, j’espère disputer les Championnats du monde des clubs. Et avec la sélection nationale, notre prochain objectif sera la Coupe du monde qui aura lieu en octobre prochain au Japon. Mon rêve est de disputer les Jeux Olympiques (JO) de Tokyo 2020. Mais la mission ne sera pas facile. La qualification pour les JO par le biais des éliminatoires africaines auront lieu en janvier 2020 et offrent un seul ticket pour le vainqueur. Mais la concurrence sera féroce entre l’Egypte et la Tunisie, notre grand rival. J’espère que l’Egypte organisera ces éliminatoires pour que nous ayons plus de chance de décrocher le ticket olympique, surtout que l’autre chance de qualification olympique est via les éliminatoires mondiales qui auront lieu en juillet prochain et qui sont d’un niveau beaucoup plus élevé.
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