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Hani Abou-Rida : J’espère que l’Egypte se qualifiera pour le deuxième tour en Russie

Amr Moheb, Mardi, 29 mai 2018

Dans un entretien accordé à l’Hebdo, Hani Abou-Rida, président de la Fédération égyptienne de football, revient sur le rôle de cette organisation, évoque les préparatifs des Pharaons pour le Mondial et fait ses pronostics.

Hani Abou-Rida

Al-Ahram Hebdo : En gagnant les élections au sein de la Fédération égyptienne de football (EFA) en août 2016, est-ce que vous vous attendiez à ce que l’équipe nationale réussisse, sous votre présidence, à se qualifier pour la Coupe du monde pour la première fois après 28 ans ?

Hani Abou-Rida : Depuis notre arrivée, les membres du conseil d’administration actuel et moi-même avons travaillé sérieusement pour réaliser le rêve de tous les Egyptiens, à savoir voir l’Egypte en Coupe du monde après une très lon­gue absence. La qualification des Pharaons pour le Mondial était une question de temps, car l’Egypte est l’un des grands pays du football en Afrique et au Proche-Orient. Sa qua­lification pour la Coupe du monde est normale et logique, mais ce qui n’est ni logique ni normal c’est qu’elle ne se soit pas qualifiée au cours des 28 ans passés. A mon arri­vée à la tête de l’EFA, j’étais très optimiste et presque sûr que les Pharaons allaient se qualifier pour la Coupe du monde, surtout que la génération actuelle regroupe de bons joueurs, qui évoluent en Europe sous les cou­leurs de grands clubs. En plus, nous avons un bon staff technique sous la direction de l’Argen­tin Hector Cuper.

— Avec cette généra­tion de bons joueurs et la direction technique d’Hector Cuper, quels sont vos pronostics pour l’Egypte en Russie ?

— Comme je le dis toujours, c’est difficile de faire des pronostics en football, car les résultats ne respec­tent pas toujours la logique. Un match dure 90 minutes et l’équipe, qui est en bon état physique, tech­nique, tactique et moral le jour du match, pourra s’imposer. Mais ce que je peux dire est que l’équipe égyptienne se pré­pare bien en ce moment. La majorité des joueurs sont en bon état physique et moral, et Hector Cuper travaille sérieusement avec les joueurs (ndlr : cet entretien a été réalisé avant la blessure de Mohamad Salah lors de la finale de la Ligue des champions le 26 mai). Cuper et les joueurs sont concentrés, ils veulent faire de bons résultats en Coupe du monde pour rendre le peuple égyptien heureux. Si l’équipe garde cet état d’esprit en Russie, elle pourra faire de bons résultats et aller loin dans la compé­tition. Personnellement, j’espère que l’Egypte se qualifiera pour le deu­xième tour en Russie. Les joueurs doivent faire le maximum pour réa­liser un bon résultat lors du premier match, afin de gagner en confiance et garder l’espoir d’aller loin dans la compétition.

— Mais le premier match de l’Egypte sera face à l’Uruguay, une des meilleures équipes d’Amé­rique du Sud et la 17e au classe­ment mondial de la FIFA. Une équipe qui groupe de bons joueurs comme Suarez et Cavani …

— L’équipe qui veut gagner ne doit pas penser à la force de l’adver­saire. Lors de la Coupe des confédé­rations en 2009, l’Egypte a réussi à battre l’Italie, championne du monde à l’époque, 1-0, et a fait un grand match contre le Brésil malgré la défaite 3-4. Nous venons aussi de faire un bon match, il y a quelques semaines, contre le Portugal, cham­pion d’Europe en titre et 4e au clas­sement mondial de la FIFA. Nous menions 1-0 contre les Portuguais jusqu’aux dernières minutes de jeu, avant que Cristiano Ronaldo ne marque un doublé pour arracher la victoire 2-1 au temps additionnel. Si nous voulons aller loin en Coupe du monde, nous ne devons penser ni au nom, ni à la force de l’adversaire. Au Mondial, toutes les équipes sont fortes. Elles sont les meilleures de la planète. Comme je l’ai dit, nous devons faire de notre mieux pour gagner ou faire match nul au pre­mier match contre l’Uruguay, afin d’être motivés pour les rencontres suivantes.

— Le deuxième match sera aussi diffi­cile contre la Russie, pays hôte, avec ses supporters ...

— Notre perfor­mance contre la Russie dépendra beaucoup de notre performance lors du premier match contre l’Uruguay. Je ne suis pas inquiet de jouer contre la Russie, pays hôte, car les supporters russes peuvent exercer une pression sur leurs joueurs, ce qui peut être un avantage pour l’Egypte, et non pas pour la Russie.

— Lors de votre entretien avec l’Hebdo en septembre 2016, vous avez dit que le rôle de la Fédération égyptienne était de résoudre les problèmes de l’équipe nationale pour que les joueurs et le staff technique puissent se concentrer uniquement sur le football …

Mondial
(Photo : AFP)

— Oui, tout à fait, et c’est le rôle que nous jouons depuis l’arrivée de notre conseil d’administration à la tête de la fédération. Nous avons résolu beaucoup de problèmes, soit pour les joueurs, soit pour les membres du staff technique et administratif. Le dernier problème en date est le plus connu et j’ai dû intervenir moi-même pour le résoudre. Il s’agit de l’incident qui s’est produit entre Mohamad Salah et le sponsor de la Fédération égyptienne à cause de la photo de Salah sur l’avion. En parlant de Salah, je veux expliquer qu’il est l’un des grands points forts de la sélection égyptienne. Il est la star de la sélection, la perle du football égyptien, africain et arabe et l’un des meilleurs joueurs au monde en ce moment. Nous n’acceptons pas qu’il ait un problème qui perturbe sa concentration avant la Coupe du monde. Heureusement, j’ai réussi à résoudre le problème et il est maintenant bien concentré sur le football.

— Est-ce que vous avez d’autres problèmes à résoudre avant la Coupe du monde ?

— Oui, j’essaie de trouver une solution pour l’effet négatif du jeûne du Ramadan sur les joueurs. La majorité des joueurs refusent de ne pas jeûner même le jour du match contre l’Uruguay, alors nous avons eu recours à une société anglaise spécialisée en nutrition pour prépa­rer des programmes, afin que les joueurs ne perdent pas d’énergie durant les entraînements et en jouant des matchs durant le jeûne du Ramadan.

— Il y a des critiques qui ont été émises à l’adresse d’Hector Cuper dans les médias à cause de son style de jeu qui limite la puissance des joueurs égyptiens. Qu’est-ce que vous en pensez ?

— Il n’y a pas un seul entraîneur au monde qui ne soit pas critiqué. Le fait d’être critiqué ne veut pas dire qu’il est un mauvais entraîneur. Chaque entraîneur a son style de jeu et l’essentiel pour nous, c’est le résultat. Cuper a qualifié l’Egypte pour la Coupe du monde après de longues années d’absence et l’équipe a terminé deuxième lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations en 2017, alors, nous ne pouvons pas dire qu’il est un mauvais entraîneur. Au contraire, c’est un grand entraîneur.

— Pourquoi n’avez-vous pas renouvelé le contrat de Cuper avant la Coupe du monde comme c’était prévu ?

— C’est Cuper lui-même qui a demandé de ne pas renouveler le contrat avant la Coupe du monde, car il est en ce moment pleinement concentré sur les préparatifs de l’équipe pour le Mondial. A son retour de Russie, nous allons com­mencer les négociations de renou­vellement de son contrat en fonc­tion de ses résultats avec l’équipe en Coupe du monde. J’espère qu’il pourra faire de bons résultats avec notre équipe en Russie.

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