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Tareq Amer : Les banques ont un devoir à accomplir pour réussir l’inclusion financière

Névine Kamel, Lundi, 18 septembre 2017

Tareq Amer, gouverneur de la Banque Centrale d’Egypte (BCE).

Tareq Amer

Al-Ahram Hebdo : La conférence sur l’in­clusion financière, tenue pour la première fois en Egypte, est une importante étape vers l’ap­plication de l’inclusion. L’Egypte est-elle prête pour une telle étape ?
Tareq Amer : L’Egypte a parcouru un bon che­min dans ce domaine. Les citoyens égyptiens ont commencé à réaliser l’importance de l’inclusion financière. Pour la première fois dans l’histoire de l’Egypte, le nombre de clients dans les banques et les bureaux de poste a atteint 17 mil­lions sur un total de 54 millions de citoyens ayant le droit de vote. Mais le chemin est encore long. La BCE et les banques ont un devoir à accomplir pour réussir l’inclusion. Les banques doivent diversifier leurs produits afin d’attirer le reste des citoyens. Elles doivent gagner leur confiance et leur présenter un service garanti. Les liquidités au sein des banques leur permettent de réaliser un tel but. La valeur des dépôts dans les banques a atteint le chiffre record de 3 trillions de L.E. fin juin 2017. Et le montant des crédits par rapport aux dépôts est encore de 45 %. Les liquidités disponibles permettent donc aux banques de présenter à leurs clients des services divers. La balle est donc dans la cour des banques.

— Que doivent donc faire les banques pour réussir la mission ?
— Le travail bancaire ne doit pas se limiter aux bureaux. J’ai dit à mes collègues dans les banques que le travail bancaire nécessite un contact direct avec les gens. Les employés doi­vent descendre dans la rue et rencontrer les gens. Il est indispensable de viser les classes pauvres et marginalisées dans la société ainsi que le secteur informel. Ces derniers consti­tuent 70 % de la société. La BCE et les banques ont déjà franchi des étapes importantes dans ce domaine. Les petites et moyennes entreprises ont mis en place 17 000 projets, et cela a néces­sité des liquidités de 19 milliards de L.E. dans le cadre de l’initiative des petites et moyennes entreprises lancée par la BCE. Outre cette ini­tiative, le Haut Conseil des paiements a lancé une initiative en faveur des microentreprises. L’objectif est de viser 20 millions de citoyens. Il a réussi à attirer 8 millions de citoyens jusqu’à maintenant. Les bons outils réussissent donc à attirer le consommateur.

— Vous avez dit au cours de la conférence que la femme jouait un rôle primordial dans l’inclusion financière. Comment la BCE entend-elle tirer profit de ce fait ?
— La femme est le pilier de la famille. C’est pourquoi nous avons signé au cours de la confé­rence une initiative entre la BCE et le Conseil national de la femme, afin de coordonner la coo­pération entre les deux parties. Il s’agit en fait d’engager des femmes qui contacteront leurs congénères dans les villages et leur expliqueront l’importance des banques. Ces femmes seront mieux placées pour expliquer aux paysannes les services bancaires et les outils dont elles peuvent se servir. Ainsi, nous atteindrons nos objectifs plus facilement.

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