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Farida Osmane : Je n’arrive pas à croire que j’ai remporté une médaille aux Mondiaux

Doaa Badr, Mardi, 01 août 2017

Farida Osmane a offert à l'Egypte sa première médaille en Championnat du monde de natation en remportant le bronze du 50 m papillon. Elle devient aussi la première femme arabe et africaine médaillée aux Mondiaux. Entretien exclusif avec la jeune nageuse de 22 ans.

Farida Osmane
(Photo : AFP)

Al-Ahram Hebdo : Quels sont vos sentiments après avoir remporté cette première médaille aux Mondiaux ?

Farida Osmane : Je suis très heureuse. C’est incroyable. Jusqu’à maintenant, je n’arrive pas à croire que j’ai remporté une médaille aux Championnats du monde. En terminant la course, j’ai regardé plusieurs fois le tableau qui annonçait les 3 premières, pour m’assurer que j’ai vraiment remporté la médaille de bronze et j’ai pleuré d’émotion. C’est un grand honneur de réaliser un tel exploit. C’est la première médaille égyptienne et arabe aux Mondiaux de natation. J’ai battu le record d’Afrique en réalisant 25,39 s.

— Après avoir remporté la médaille de bronze, quelles étaient vos premières pensées ?

— La première chose qui est survenue à mon esprit était que, pour la première fois, le fardeau qui pesait sur mes épaules est tombé. J’ai pensé que j’avais finalement récolté les fruits de tous mes sacrifices. J’ai senti que tous les efforts déployés durant toutes ces années ont été récompensés par cet exploit inédit. Toute ma carrière est passée devant moi comme un film de cinéma. En fait, cet exploit n’est pas venu facilement, mais j’ai dû travailler sans relâche. Je n’ai perdu aucun moment et j’ai fait beaucoup de sacrifices. J’ai passé les 4 dernières années aux Etats-Unis, loin de ma famille et de mes amis, suivant un programme strict entre les entraînements et les études. Ce n’était pas une vie facile, mais heureusement, j’ai été récompensée et je le mérite.

— A qui dédiez-vous cette médaille ?

— Premièrement, j’offre cette médaille à l’Egypte, mon pays. Je dédie cette médaille à ma famille qui m’a toujours soutenue afin de réaliser mon rêve. C’est ma famille qui m’a envoyée aux Etats-Unis pour me consacrer à la natation et à la réalisation de mon rêve. Je dédie également la médaille à mon entraîneur aux Etats-Unis, Teri Mckeever, et à toute l’équipe de l’Université de Cal. Je remercie quand même la Fédération égyptienne de natation qui a approuvé la présence de mon entraîneur avec moi aux Mondiaux, en payant le billet d’avion et son séjour en Hongrie. Je remercie toute la sélection égyptienne formée des meilleurs nageurs de l’histoire de l’Egypte. Et enfin, je remercie tous mes fans pour leur soutien.

Lors des deux derniers Mondiaux, vous étiez sur le point de réaliser votre but en terminant 7e en 2013 et 5e en 2015. Selon vous, qu’est-ce qui a fait la différence cette année ?

— Aux Mondiaux 2013, j’avais seulement 18 ans. Sans grande expérience, j’ai pu réaliser une première dans l’histoire de l’Egypte en disputant la finale du 50 m papillon et j’ai terminé à la 7e place. Puis aux Mondiaux 2015, à 20 ans, j’ai réédité l’exploit de disputer la finale du 50 m papillon et j’ai été classée 5e. A cette édition, j’étais beaucoup plus expérimentée. J’ai disputé les Mondiaux de Budapest avec plus de confiance et d’expérience grâce au grand nombre de compétitions que j’ai disputées aux Championnats NCAA (National Collegiate Athletic Association) aux Etats-Unis avec l’Université de Berkeley, Californie (Cal).

— Voulez-vous dire que vous avez réalisé cet exploit grâce à votre séjour aux Etats-Unis ?

— Bien sûr. J’ai pu réaliser cet exploit grâce à ma présence à l’Université de Cal et à mon entraîneur de l’université, Teri Mckeever. Aux Etats-Unis, il ne s’agit pas uniquement d’un entraînement, mais d’un système d’entraînement incluant des entraîneurs, des équipements, un système d’alimentation, de massage et d’entraînement physique et psychologique.

Ce sont des détails qui ont des effets sur l’athlète et qui le poussent à donner le maximum. De plus, en disputant les Championnats NCAA, avec Cal, mon niveau s’est nettement amélioré. En outre, aux Etats-Unis, je dispute une course toutes les deux semaines, ce qui m’accorde une très bonne expérience. Il faut dire que si je n’avais pas obtenu une bourse d’études aux Etats-Unis, il m’aurait été impossible de parvenir à ce niveau.

— Vous avez clôturé votre dernière saison à Cal en réalisant de grands exploits. Racontez-nous ...

— Cette saison était ma dernière avec l’Université de Californie. J’ai pu terminer la saison avec de grands succès. J’ai battu le record de l’Université de Cal sur 50 yards libre. J’ai réalisé le 3e meilleur record de l’université sur 100 yards libre. J’ai réalisé le 2e meilleur record de l’Université sur 100 yards papillon. De plus, j’ai remporté le titre de 100 yards papillon aux Championnats NCAA. Il est à noter que le nouveau record d’Afrique (25,39 s) que j’ai réalisé à la finale du 50 m papillon aux Mondiaux de Budapest est mieux que celui des Etats-Unis.

— Vous avez terminé votre bourse scolaire à l’Université de Cal. Quel est votre plan pour l’avenir ?

— Bien sûr, je vais continuer mes entraînements aux Etats-Unis. Les diplômés de l’Université de Cal pourront continuer à nager au club Cal Aquatics. Donc, après quelque temps de repos auprès de ma famille en Egypte, je vais retourner une autre fois aux Etats-Unis pour reprendre mon travail.

— A 22 ans, vous avez réalisé la première médaille égyptienne aux Mondiaux. Aujourd’hui, quel est votre objectif ?

— Je vais me fixer un plan avec le but de décrocher une médaille olympique aux Jeux Olympiques (JO) de Tokyo 2020. Je vais me concentrer sur les courses de 50 m libre et 100 m papillon, qui sont inscrites aux JO. Donc, je dois continuer mon élan avec plus de concentration, afin d’atteindre mon rêve qui est celui de monter sur le podium olympique.

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